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aux amphétamines ressemble beaucoup à un sous-type précis de schizophrénie, la schizophrénie paranoïde. Avant même d’atteindre un état psychotique indubitable, les drogués à la cocaïne et aux amphétamines deviennent vaguement méfiants. Ce phénomène s’aggrave progressivement jusqu’à ce qu’ils aient le sentiment que tout ce qui se passe dans leur environnement les concerne tout particulièrement [...] ; le sujet se persuade qu’il est entouré d’ennemis qui complotent contre lui. La seule défense possible étant la contreattaque, les utilisateurs de stimulants se procurent souvent des armes à feu : le délire des drogués atteints de psychose à la cocaïne ou aux amphétamines est responsable de nombreux accidents mortels. [... Les] psychoses aux amphétamines et à la cocaïne sont invariablement paranoïdes » [6]. Les incendiaires de ces services sont peut-être bien des pyromanes qui ne contrôlent plus leur appétence pour la violence. Dans le cadre qu’expose ce numéro de Liquidation Totale, on verra ici, encore une fois, le fonctionnement du mécanisme de l’inversion ("spectaculaire") qui cache le pyromane derrière le pompier, et qui fait donc qu’« une ambulance [...] était un des véhicules d’action favoris des Fiancés de la mort. » [7] [1] : (Mark Aarons et John Loftus, « Des Nazis au Vatican », 1991, trad. Daniela von Scheidt, Olivier Orban, 2/1992, pp. 299-300) [2] : (Rapport Ryan, publié le 17/8/1983, sous les auspices du ministère de la Justice) [3] : (Erhard Dabringhaus, « L'agent américain Klaus Barbie, Les révélations de l’officier du contre-espionnage américain chargé de contrôler les activités du criminel nazi », 1984, Pygmalion, 1/1986) [4] : (Entretien avec Gustavo Sanchez (ancien ministre de l'intérieur de la Bolivie, auteur de « Comment j'ai piégé Klaus Barbie », éd. Messidor), L'Evénement du Jeudi, 14/5/1987) [5] : (Michael Levine, « Qu’est-ce qui te dit qu’ils publieront ton histoire ? – L’arnaque de la guerre contre la drogue », in Kristina Borjesson, « Black List. Quinze journalistes américains brisent la loi du silence », 2002, les Arènes, 4/2003, p. 391) A l’Ouest rien... 550 [6] : (Solomon Snyder, « Les Drogues et le cerveau. Utilité et méfaits des médicaments du cerveau », Pour la Science éd., 1987, trad. Philippe Brenier, pp. 148-149) [7] : (Michel Sitbon, « La drôle de guerre de la coca », Maintenant, n° 7, 19/4/1995 (et non « 18/10/1995 »), p. 2) On scanda : « Le fascisme ne passera pas » ? Mais l’opération Condor passa ! Sur le modèle des "fiancés de la mort", « les activités du stay-behind furent renforcées en Amérique latine. Une coordination des services argentins, boliviens, chiliens, etc. est mise sur place pour terroriser et éliminer les leaders des oppositions. » [1] En fait, « on s’inspire [...] de cette expérience qui a si bien réussi en Europe : celle des réseaux GLADIO [...] ; Essaiment dans toute l’Amérique latine les “escadrons de la mort”. » [2] « C’est l’opération Condor, dont la direction opérationnelle est confiée à Klaus Barbie. Les responsables militaires latinoaméricains du stay-behind furent formés à l’US School of Americas de Fort Brenning (Géorgie) [3] […] par des professeurs venant de Fort Bragg » [1] [Voir « Aux paies, c’est l’O.P.C. », p. 45], par « des cours de torture qui y étaient prodigués. » [1]

« Cette coordination peut compter sur le soutien des stay-behind espagnols, français, portugais, etc. pour espionner et assassiner ceux qui s'enfuient en Europe. » [1] Ce « réseau en Europe [...] s'articule autour de terroristes d'extrême droite italiens. [... Le] général Pinochet rencontre le chef des commandos italiens, [...] Stefano Delle Chiaie [Voir « Campagne d’Italie », p. 64], qui accepte de rester à la disposition des Chiliens. [...] De nombreuses réunions Condor ont lieu en 1976 [...] Une année terrible pour les opposants, réfugiés où ils le peuvent. Sous le prétexte de s'attaquer à des "terroristes", partisans de l'opposition armée, on s'en prend à n'importe qui. Assassinats, disparitions, les exécuteurs latino-américains n'ont plus de frontières. [...] Henry Kissinger [Voir « Kissinger le faucon masqué », p. 545] déclare au général Pinochet, lors d'une conversation cordiale tenue le 8 juin [1976] à Santiago : "Aux Etats-Unis, comme vous le savez, nous sommes de tout cœur avec vous [...]. Je vous souhaite de réussir." » [4] De même, par exemple, le « 6 octobre 1976 […], à New York, Henry Kissinger rencontre l'amiral Guzzetti. [… qui] représente la junte militaire qui vient de prendre le pouvoir à Buenos Aires [en Argentine]. Le général Videla, qui a installé sa dictature en [mars,] a besoin d'être épaulé par son partenaire américain. Le secrétaire d'Etat américain Henri Kissinger vient, de son côté, de recevoir le prix Nobel [de la paix en 1973], et il ne se lasse pas de conseiller ses amis putschistes. Il leur recommande des instituts bancaires disponibles pour leur consentir des prêts […]. Kissinger rassure son interlocuteur : "[…] nous espérons dans votre réussite. […] Si vous arrivez à terminer avant que le nouveau Congrès [U.S.] soit nommé, ça sera mieux..." […] Entre l'automne 1976 et le printemps 1977 la junte argentine [aura] assassiné plus de 30.000 personnes. En suivant, à la lettre, les conseils de l'ami Kissinger. » [5] Le tableau de chasse du Condor ne s’arrête pas aux seuls Chiliens et Argentins. « Joao Goulart, ancien président du Brésil chassé par un coup d'État en 1964, est "mort d'une crise cardiaque" à Buenos Aires, en décembre 1976. Carlos Prats, ancien chef d'étatmajor du président chilien Allende, fut tué, avec son épouse, Sofia Cuthbert, dans une voiture piégée, à Buenos Aires, en septembre 1974. Juan José Torres, ancien président bolivien mourut assassiné à Buenos Aires, en juin 1976. Juscelino Kubitscheck, ancien président brésilien, disparaissait, victime d'un accident de la route dans son pays, en août 1976. [... Etc.] Tous ces cas portent la marque du "condor". Les poursuites, engagées à Londres, puis à Santiago, contre Augusto Pinochet, ont relancé enquêteurs et juges sur la piste des tortionnaires des dictatures qui, dans les années soixante-dix-quatre-vingt, ont dominé le continent latino américain : Paraguay (1959-1989), Bolivie (1964- 1982), Brésil (1964-1985), Uruguay (1972-1984), Chili (1973-1989), Argentine (1976-1983). » [6] Mais on sait que Pinochet fut longtemps sauvé des affres judiciaires par une irrémédiable démence …passagère. Il ne sera jamais jugé. 551 A l’Ouest rien...

aux amphétamines ressemble beaucoup<br />

à un sous-type précis de schizophrénie,<br />

la schizophrénie paranoïde. Avant<br />

même d’atteindre un état psychotique<br />

indubitable, les drogués à la cocaïne et<br />

aux amphétamines deviennent vaguement<br />

méfiants. Ce phénomène s’aggrave<br />

progressivement jusqu’à ce qu’ils<br />

aient le sentiment que tout ce qui se<br />

passe dans leur environnement les<br />

concerne tout particulièrement [...] ; le<br />

sujet se persuade qu’il est entouré d’ennemis<br />

qui complotent contre lui. La<br />

seule défense possible étant la contreattaque,<br />

les utilisateurs de stimulants se<br />

procurent souvent des armes à feu : le<br />

délire des drogués atteints de psychose<br />

à la cocaïne ou aux amphétamines est<br />

responsable de nombreux accidents<br />

mortels. [... Les] psychoses aux amphétamines<br />

et à la cocaïne sont invariablement<br />

paranoïdes » [6].<br />

Les incendiaires de ces services sont<br />

peut-être bien des pyromanes qui ne<br />

contrôlent plus leur appétence pour la<br />

violence. Dans le cadre qu’expose ce<br />

numéro de Liquidation Totale, on verra<br />

ici, encore une fois, le fonctionnement<br />

du mécanisme de l’inversion ("spectaculaire")<br />

qui cache le pyromane derrière le<br />

pompier, et qui fait donc qu’« une ambulance<br />

[...] était un des véhicules d’action<br />

favoris des Fiancés de la mort. » [7]<br />

[1] : (Mark Aarons et John Loftus, « Des Nazis au Vatican »,<br />

1991, trad. Daniela von Scheidt, Olivier Orban, 2/1992,<br />

pp. 299-300)<br />

[2] : (Rapport Ryan, publié le 17/8/1983, sous les auspices<br />

du ministère de la Justice)<br />

[3] : (Erhard Dabringhaus, « L'agent américain Klaus<br />

Barbie, Les révélations de l’officier du contre-espionnage<br />

américain chargé de contrôler les activités du criminel<br />

nazi », 1984, Pygmalion, 1/1986)<br />

[4] : (Entretien avec Gustavo Sanchez (ancien ministre de<br />

l'intérieur de la Bolivie, auteur de « Comment j'ai piégé<br />

Klaus Barbie », éd. Messidor), L'Evénement du Jeudi,<br />

14/5/1987)<br />

[5] : (Michael Levine, « Qu’est-ce qui te dit qu’ils publieront<br />

ton histoire ? – L’arnaque de la guerre contre la drogue »,<br />

in Kristina Borjesson, « Black List. Quinze journalistes américains<br />

brisent la loi du silence », 2002, les Arènes, 4/2003,<br />

p. 391)<br />

A l’Ouest rien... 550<br />

[6] : (Solomon Snyder, « Les Drogues et le cerveau. Utilité<br />

et méfaits des médicaments du cerveau », Pour la Science<br />

éd., 1987, trad. Philippe Brenier, pp. 148-149)<br />

[7] : (Michel Sitbon, « La drôle de guerre de la coca »,<br />

Maintenant, n° 7, 19/4/1995 (et non « 18/10/1995 »),<br />

p. 2)<br />

On scanda : « Le fascisme<br />

ne passera pas » ? Mais<br />

l’opération Condor passa !<br />

Sur le modèle des "fiancés de la<br />

mort", « les activités du stay-behind<br />

furent renforcées en Amérique latine.<br />

Une coordination des services argentins,<br />

boliviens, chiliens, etc. est mise<br />

sur place pour terroriser et éliminer<br />

les leaders des oppositions. » [1]<br />

En fait, « on s’inspire [...] de cette expérience<br />

qui a si bien réussi en Europe :<br />

celle des réseaux GLADIO [...] ;<br />

Essaiment dans toute l’Amérique latine<br />

les “escadrons de la mort”. » [2] « C’est<br />

l’opération Condor, dont la direction<br />

opérationnelle est confiée à Klaus<br />

Barbie. Les responsables militaires latinoaméricains<br />

du stay-behind furent formés<br />

à l’US School of Americas de Fort<br />

Brenning (Géorgie) [3] […] par des professeurs<br />

venant de Fort Bragg » [1] [Voir<br />

« Aux paies, c’est l’O.P.C. », p. 45], par<br />

« des cours de torture qui y étaient prodigués.<br />

» [1]

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