LIVRE 2005 - page rieuse - Free

l’évasion de la plupart des passagers
empruntant les Ratlines américaines.
» [1] [Voir « Aux paies, c’est
l’O.P.C. », p. 45]
Mais une fois amené sur le continent
américain, il fallait oublier le passé de
Barbie. Un ancien officier du contreespionnage
américain rapporte avoir
« reçu [au CIC, Counter Intelligence
Corps, spécialisé dans la chasse aux
nazis] une directive du Haut quartier
Général signalant qu'à partir de juin
1948 nous devions cesser
de nous préoccuper des
anciens nazis pour porter
toute notre attention sur
les éventuels communistes.
[…] "Puisque Klaus
Barbie était capable, efficient,
loyal, digne de
confiance […,] l'employer
allait dans le sens des
meilleurs intérêts des
Etats Unis à cette
époque..." [2] [… Je soupçonne]
que tous ces rapports
sur ses crimes de
guerre ont été volontairement détruits
[…] C'était le CIC qui lui avait permis de
fuir en Bolivie, pour échapper aux
Français et refaire sa vie de façon fort
agréable ». [3]
Il était efficient et loyal, en effet ! « En
Bolivie, Klaus Barbie dirigeait un véritable
gang qui s'appelait les Fiancés de
la mort. Il avait regroupé autour de lui
plusieurs anciens rescapés de la SS ainsi
que des néofascistes italiens tels le
fameux Steffano Delle Chiaie, responsable
de l'attentat de la gare de Bologne
(85 morts, 200 blessés) [Voir
« Campagne d’Italie », p. 64], ou encore
Maurice Leclerc, l'ancien tueur de
l'OAS. [...]
Le 17 juillet 1980 éclatait en Bolivie le
189eme coup d'Etat. Le groupe les
Fiancés de la mort y participa activement
[...]. A cette époque, l'ancien SS fréquentait
assidûment le quartier général
de la police à La Paz, où il enseignait la
meilleure façon de torturer les prisonniers
politiques et les dirigeants syndicaux.
[...] Avant lui, on ne connaissait
pas en Bolivie la vieille technique SS
qui consiste à achever quelqu'un d'une
balle dans la nuque. » [4] Mais les
« articles […] gomment systématiquement
l’information principale, à savoir
que ce coup d’Etat a été
entièrement téléguidé par
l’Agence [la CIA].
Autrement dit, la narcodictature
bolivienne s’est
hissée au pouvoir grâce
au contribuable américain.
» [5]
« Le 12 février 1980, le
colonel Arcé Gomez [avait
nommé] Barbie lieutenant
colonel de l'armée bolivienne.
Les deux hommes
étaient très liés. Or Gomez
était lui même le cousin
de Roberto Suarez, le célèbre "roi de
la cocaïne". Selon [la] DEA, l'agence
gouvernementale américaine qui combat
le trafic de drogue, Gomez recevait
une grosse commission pour tout chargement
de feuilles ou de pâte de coca
exporté illégalement, mais il voulait avoir
le monopole complet de la cocaïne sur
le pays, pour se le partager avec le président.
Pour cela, il avait besoin des
hommes de Barbie dont la tâche consistait
à mettre fin aux activités des
quelques cent quarante petits trafiquants
boliviens. » [4]
Pourquoi un tel lien entre CIA, nazis et
cette drogue ? Peut-être parce que « la
cocaïne et les amphétamines provoquent
des états psychotiques remarquablement
semblables [...]. La psychose
549 A l’Ouest rien...