LIVRE 2005 - page rieuse - Free

financement du groupe Abu Nidal, etc.
En définitive, la banque sombra lorsqu'il
fut établi qu'elle blanchissait aussi l'argent
du Cartel de Medellin. Elle grugea
un million de petits déposants lorsqu'elle
ferma ses portes. » [4]
« Il est exceptionnel qu’un circuit important
de blanchiment soit
découvert. La BBCI [...]
n’est même pas une
exception. Elle a été fermée
en juillet 1991 non
en raison de ses activités
criminelles, dont le blanchiment
était sans doute
la plus importante, mais
pour avoir tout bonnement
fait faillite [les gros
actionnaires ayant retiré
leurs avoirs quand les scandales sont
devenus trop importants]. Ses pertes ont
été évaluées à environ 10 milliards de
dollars. Les exactions commises par cette
banque – alors l’une des plus importantes
du monde – s’étendait pourtant à
la corruption, à l’escroquerie, au blanchiment
– le tout au niveau mondial. Ses
activités criminelles étaient connues des
autorités américaines depuis 1985 […
De toutes manières, pour l’ensemble du
blanchiment mondial, ce ne sont que]
3 milliards de dollars qui ont été saisis
en vingt ans. Soit l’équivalent de trois
journées de blanchiment de l’argent
sale. » [5]
Rien d’étonnant à ce que « la BCCI [ait]
pu être manipulée, sinon créée, par la
CIA [...]. Il existe une longue tradition
bancaire dans les services secrets américains
depuis la fondation de l'OSS
[ancêtre de la CIA] par des juristes d'affaires
et des courtiers de Wall Street.
Deux anciens directeurs de la CIA,
Richard Helms et William Casey, ont travaillé
à la BCCI, ainsi que deux prestigieux
agents d'influence de la CIA,
A l’Ouest rien... 526
Adnan Khashoggi et Manucher
[Ghorbanifar] (les principaux traders de
l'Irangate). Sans parler » [4] des chefs des
services secrets saoudiens. Il est donc
normal que dans « les années 80, la
famille Ben Laden [soit] l’un des intermédiaires
du président Reagan lorsque
celui-ci fait transiter illégalement
34 millions de dollars
aux contras du Nicaragua,
pour combattre
le régime progressiste des
sandinistes. » [6]
« Un an avant sa banqueroute,
la BCCI servit à
monter une vaste opération
d'enrichissement illicite
de George Bush Jr,
alors directeur d'une petite
société pétrolière, Harken Energy
Corporation. Harken emporta les concessions
pétrolières du Bahrein, comme
rétrocommission des contrats américano-koweïtiens
négociés par le président
George Bush père [7]. Khaled Ben
Mahfouz était actionnaire d'Harken à
hauteur de 11,5 %. [... Et] l'un des frères
d'Oussama Ben Laden, Salem, était [également]
représenté au conseil d'administration
d'Harken [...]. Tenu pour solidairement
responsable de la faillite de la
BCCI, Khaled Ben Mahfouz fut inculpé
aux États-Unis, en 1992. Il parvint à faire
lever les charges à son encontre, en
1995, à l'issue d'une transaction avec les
créanciers de la banque d'un montant
de 245 millions de dollars.
[Par ailleurs,] Saleh Idris [...] est le directeur
de la Saudi Sudanese Bank, filiale
soudanaise de la National Commercial
Bank de Khaled Ben Mahfouz. Il était l'associé
d'Oussama Ben Laden dans l'usine
pharmaceutique d'Al-Shifa [Voir « Charbonnier
est maître chez lui », p. 590]. Au
Royaume-Uni, [Saleh] Idris est actionnaire
majoritaire d'IES Digital Systems, une