LIVRE 2005 - page rieuse - Free

Washington Post au sujet du réseau de
prisons clandestines gérées par la CIA,
dans lequel les établissements de détention
secrète situés dans [au moins] huit
pays sont appelés "sites noirs" ["black
sites"]. » [3]
« Si la prison d’Abou Ghraib, en Irak,
la base aérienne de Bagram, en
Afghanistan, et la base navale de
Guantánamo, à Cuba, sont [... célèbres]
à cause des sévices physiques
et psychologiques infligés aux détenus,
ils ne constituent [...] qu’une
partie d’un réseau mondial d’établissements
de détention - comprenant
des prisons secrètes - que les États-
Unis utilisent » [3].
« Certains sont administrés directement
par les États-Unis, par exemple
Guantanamo Bay, à Cuba, et d'autres
centres de détention en Afghanistan, en
Irak, au Qatar, au Pakistan, en Thaïlande
et ailleurs. D'autres prisons sont administrées
par des organismes collaborateurs
en Jordanie, au Maroc, en Arabie
Saoudite et au Pakistan [... ;] pays où le
recours à la torture lors d'interrogatoires
a été documenté.
Les centres de détention de Damas
(Syrie), où le citoyen canadien Maher
Arar a été détenu, et du Caire, sont
parmi les pires. » [1] Nombreux sont ces
otages de geôles, aux quatre coins d'un
monde bien quadrillé.
« Les [prétendus] pires éléments de la
nébuleuse Al-Qaïda ne sont [donc] pas à
Guantánamo. Ils sont capturés, puis ils
disparaissent [... Dès] janvier 2002 [...],
débutent les "charters" [secrets] de la torture
» [5]. « D’après les estimations, la
CIA a renvoyé [au moins] des centaines
d’hommes » [3] « vers l'Egypte, la Syrie,
la Jordanie, l'Ouzbékistan, l'Arabie saoudite
» [5], « au Maroc, au Pakistan » [3],
et vers « l'Afghanistan ou l'Irak, pays pra-
tiquant la torture dans leurs prisons. "On
ne leur fait pas cracher leurs tripes mais
on les envoie dans d'autres pays qui s'en
chargeront", selon un responsable [7] » [5].
« Ces renvois, que le gouvernement des
États-Unis appelle "restitutions extraordinaires",
sont considérés [...] comme une
"externalisation de la torture". » [3]
On reste humain, tout de même. « Bien
plus que le costume trois-pièces ou la
pince à vélo, c’est la pratique de la torture
qui permet de distinguer à coup sûr
l’homme de la bête. [...] Mais il a fallu
attendre l’ère du christianisme pour que
la pratique de la torture atteigne un
degré de raffinement enfin digne de
notre civilisation. » [8] « Comme outil
d’interrogatoires, la torture est [certes]
un échec complet. Mais quand il s’agit
de contrôle social, rien ne marche aussi
bien que la torture. » [9]
Alors, allons-y ! Une « loi [fut donc]
adoptée par la Chambre des représentants
[...] et par le Sénat [...], légalisant
la politique de torture et de détention
illimitée sans procès [...]. Pour la première
fois de l’histoire américaine, le
Congrès et la Maison-Blanche se sont
entendus pour passer outre les [préventions]
de la constitution américaine et
de la Charte des droits et pour officiellement
adopter les méthodes associées
aux Etats policiers [...].
Le New York [Times] [...] dans son éditorial
[déplorait] à l'avance l'adoption [...]
"d'une loi tyrannique qui sera classée
parmi les moments sombres de la démocratie
américaine, la version de notre
génération de la Loi sur les étrangers et
les actes séditieux". Mais le journal ne
tente pas de donner une explication
sérieuse pour ce tournant vers la tyrannie,
ou de suggérer une base pour s'y
opposer.
Il ne pouvait pas le faire, puisque le
515 Survie surveillée