LIVRE 2005 - page rieuse - Free

Le monde
entier est pressé
de suivre le
modèle dominant
mad(e) in
USA. Pourtant, la
« politique policière
de "tolérance zéro" [Voir « Et que se
perd en route... », p. 234] et le qua-
druplement en un quart de siècle des
effectifs incarcérés outre-Atlantique
n’ont joué qu’un rôle décoratif dans
une baisse des contentieux due à la
conjonction de facteurs économiques,
démographiques et culturels » [1].
Avec « deux millions de prisonniers [soit
environ une personne sur 150] et plus
de 40 milliards de dollars dépensés
chaque année [soit plus de 50 $ par personne
incarcérée et par jour] par l’Etat
fédéral, la politique carcérale est devenue
un véritable enjeu aux Etats-Unis [Voir
« Laxisme hâtif », p. 342]. [...]
Des entreprises très puissantes, comme
la CCA (Corrections Corporation of
Survie surveillée 510
America) [2] construisent des geôles
ultramodernes, puis passent contrat
avec l’Etat. Ce système bien rôdé leur
permet de se faire des marges sur le taux
d’occupation des prisons, tout en créant
des emplois – mal payés – à destination
des populations locales. Quant aux prisonniers,
ils travaillent gratuitement
[Voir « L'avenir du travail », p. 350]
[... C’est] la logique d’un système ultralibéral
qui préfère "parquer les pauvres
des villes sous la surveillance des pauvres
des campagnes" plutôt que de se donner
les moyens d’une politique sociale
adéquate. » [3] « "Dans certains Etats, le
budget des prisons est supérieur à celui
des écoles. [...] Après les attentats du 11
septembre, plus personne n’avait son
mot à dire. [...]" » [3].
[1] : (Loïc Wacquant, Le Monde diplomatique, 9/2004,
pp. 6-7, http://www.monde-diplomatique.fr/2004/09/W
ACQUANT/11454, d’après le dernier chapitre de « Punir
les pauvres : le nouveau gouvernement de l’insécurité
sociale », Agone, 2004)
[2] : (http://www.correctionscorp.com)
[3] : (Hélène Marzolf, Télérama, 15/1/2003, d’après le
documentaire de Christiane Badgley, « A qui profite le
crime ? », 2001, diffusé sur Arte, le 21/1/2003)
Géant !
Et en France ? On sait grâce à « de
jeunes manifestants au Forum
social européen, que [des] salles
géantes existent déjà en région
parisienne, prêtes à recevoir des
populations entières de "délinquants",
arrêtés ensemble, par
exemple, lors de manifestations
interdites ou réputées violentes.
» [1] [Voir « StadeS de
France », p. 151]
[1] : (Denis Duclos, « Nouvelles techniques de fichage
et de contrôle. Qui a peur de Big Brother ? », Le
Monde diplomatique, 8/2004, p. 4, http://www.mondediplomatique.fr/2004/08/DUCLOS/11493)