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[... Pour obtenir ce] chèque en blanc [...], l'agent [fédéral] doit simplement certifier que l'information recherchée est "pertinente dans la recherche d'un crime en exécution". Le juge doit délivrer l'autorisation, dès réception de l'attestation, même s'il n'est pas d'accord avec la procédure engagée. [... A aussi été prolongée] pour quatre ans la section 6001 de l'Intelligence Reform and Terrorism Prevention Act of 2004, qui autorise une surveillance de personnes isolées, soupçonnées d'être des terroristes. [... Pour pouvoir] être considéré comme un agent d'une puissance étrangère, il [... suffit d'être étranger]. La section 215 permet, moyennant une autorisation secrète d'un tribunal, au FBI d'avoir accès aux données médicales, aux comptes bancaires, aux données d'emprunt des bibliothèques ou de "toute chose tangible", sans qu'il soit nécessaire, pour les enquêteurs, de montrer que cette recherche porte sur des faits en connexion avec le terrorisme ou avec une puissance extérieure [7]. [...] Quant à l'article 206, il autorise l'utilisation de connexions "nomades". Les agents du FBI n'ont pas besoin [...] d'identifier le suspect pour obtenir l'autorisation d'installer leur dispositif de surveillance [... de] l'ensemble des téléphones installés dans le voisinage de la personne ciblée ou à ceux de ses relations, sans qu'il soit nécessaire de montrer que l'individu surveillé utilise ces appareils. [... N'ayant pas à] nommer la personne devant être surveillée, le gouvernement peut légalement surveiller le téléphone de n'importe [... qui]. Le Patriot Act, notamment à travers les articles 206 et 215, généralise, à l'ensemble des matières criminelles, des dis- Survie surveillée 502 positions établies, en matière d'espionnage, par le "Foreing Intelligence Surveillance Act". Le Patriot Act estompe la différence entre enquête criminelle et travail de renseignement en permettant au FBI de conduire des recherches sous Titre III (matière criminelle) et d'obtenir les autorisations nécessaires sous les procédures et avec les garanties réduites du FISA. Il aussi créé des autorisations permanentes pour l'échange d'informations entre agences de renseignement et services de police, permettant de dépasser les barrières administratives empêchant de telles connexions. [...] En devenant permanentes, les mesures de surveillance intrusives deviennent la base d'un nouvel ordre politique qui donne à l'administration les prérogatives revenant au pouvoir judiciaire. Cependant, contrairement à la première version, votée par la Chambre en juin 2005, la forme juridique adoptée reste celle de l'état d'exception permanent et non directement celle de la dictature. La résistance du Sénat a permis de garder et d'introduire quelques possibilités formelles de contrôle et de recours judiciaires, sans que celles-ci entament réellement les prérogatives du FBI et du gouvernement. » [1] Il faut ce qu'il faut. [1] : (Jean-Claude Paye, « L'Etat d'urgence, base du nouvel ordre politique américain », Justice, 7-8/2005 , pp. 27- 29 (Syndicat de la magistrature, 12-14, rue Charles- Fourier, F-75013 Paris)) [2] : (Sources ouvertes n° 135 : « Les États-Unis se détournent de leur Constitution », Réseau Voltaire, 30/9/2003, http://www.voltairenet.org/article10672.html, d’après Lawyers Committee For Human Rights, « Assessing the New Normal. Liberty and Security for the Post-Septembre 11 United States », 2003, http://www.lchr.org/pubs/descriptions/Assessing/AssessingtheNewNormal.pdf) [3] : (« Ecoutes secrètes de la NSA : un juge fédéral américain démissionne », Le Monde, 23/12/2005, d'après AFP, reprod. in http://www.mail-archive.com/guerrelec@googlegroups.com/msg00206.html) [4] : (H.R. 3199, version finale, http://thomas.loc.gov/cgibin/query/D?c109:9:./temp/~c109KEksQ0::)

[5] : (ACLU, « National Security Letters Gag Patriot Act Debate », http://www.aclu.org/safefree/nationalsecurityletters/index.html) [6] : (Timothy H. Edgar, « Memo to interested Persons Outlining What Congress Should Do About the Patriot Act Sunsets », ACLU, 28/3/2005, http://www.aclu.org/safefree/general/17555leg20050328.html) [7] : (« Conyers calls Patriot Act reauthorizarion "dangerous" »,Raw Story, 28/2/2006, http://www.rawstory.com /news/2006/Conyers_calls_Patriot_Act_reauthorization_d angerous_0228.html) « [Nombre] d’experts [étasuniens] du droit international accusent les Etats- Unis de prendre de plus en plus de libertés vis-à-vis de leurs obligations internationales, de bafouer le droit [...] ou de le manipuler en fonction de leurs intérêts du jour. Tout en l’invoquant lorsqu’il les sert. [... Après que] la Cour Internationale de Justice (CIJ) [...] eut, en 1984, condamné les Etats-Unis pour atteinte à la souveraineté du Nicaragua - par des actions de minage de ports et autres opérations militaires - l’administration Reagan avait mis fin à la juridiction obligatoire initialement consentie [... ; puisque la CIJ n'est compétente que lorsque les parties se soumettent à sa juridiction]. [Parmi les] libertés prises par les Etats- Unis avec leurs engagements [..., nombreux sont les] recours à la force [...]. Outre le Nicaragua [... et] l’invasion de la Grenade en 1983, le raid d’avril 1986 contre la Libye - en représailles contre un attentat dans une discothèque berlinoi- se, fréquentée par des soldats américains - l’opération de capture du général Noriega à Panama [tandis que l'opinion publique était occupée à mirer les fauxcharniers de Timisoara], l’envoi d’une salve de missiles Tomahawk, en juin 1993, contre le siège des services spéciaux irakiens [...] après une tentative d’assassinat de l’ex-Président Bush [...]. En août 1998, [suite aux] attentats contre les ambassades américaines à Nairobi et Dar-es-Salam » [2], c'est « en invoquant [le] principe [de légitime défense] que le gouvernement des Etats- Unis [sous William Clinton] a justifié l'attaque » [3] « de missiles de croisière » [2] « contre des "camps d'entraînement terroristes" en Afghanistan et contre une usine pharmaceutique au Soudan » [3], « soupçonnée - [... prétendait-on] - de servir à la confection d’armes chimiques » [2] et où l’on produisait en fait sans licence des génériques de trithérapie pour traiter le Sida en Afrique [Voir « Charbonnier est maître chez lui », p. 589]. Pour avoir « une couverture juridique aux bombardements du 20 août 1998, qui violaient la souveraineté de plusieurs Etats [..., le département d'Etat] a donc invoqué l'article 51 de la Charte des Nations unies [4] [Voir « La Charte et les Territoires », p. 506]. Pourtant, ce texte ne prévoit l'usage de la légitime défense qu'en cas d' "agression armée" et "jusqu'à ce que le Conseil de sécurité ait pris les mesures nécessaires pour maintenir la paix et la sécurité internationale". » [3] « Et c’est à partir de décembre 1998, après le retrait des inspecteurs de l’ONU, qu’Américains et Britanniques, s’autorisant de la résolution 688 du Conseil de Sécurité, entreprennent [en Irak] une campagne de frappes aériennes [...]. [Puis] la guerre du Kosovo, lancée par 503 Survie surveillée

[... Pour obtenir ce] chèque en blanc<br />

[...], l'agent [fédéral] doit simplement<br />

certifier que l'information recherchée est<br />

"pertinente dans la recherche d'un crime<br />

en exécution". Le juge doit délivrer l'autorisation,<br />

dès réception de l'attestation,<br />

même s'il n'est pas d'accord avec la procédure<br />

engagée.<br />

[... A aussi été prolongée] pour quatre<br />

ans la section 6001 de l'Intelligence<br />

Reform and Terrorism Prevention Act of<br />

2004, qui autorise une surveillance de<br />

personnes isolées, soupçonnées d'être<br />

des terroristes. [... Pour pouvoir] être<br />

considéré comme un agent d'une puissance<br />

étrangère, il [... suffit d'être<br />

étranger].<br />

La section 215 permet, moyennant<br />

une autorisation secrète d'un tribunal,<br />

au FBI d'avoir accès aux données<br />

médicales, aux comptes bancaires, aux<br />

données d'emprunt des bibliothèques<br />

ou de "toute chose tangible", sans<br />

qu'il soit nécessaire, pour les enquêteurs,<br />

de montrer que cette recherche<br />

porte sur des faits en connexion avec<br />

le terrorisme ou avec une puissance<br />

extérieure [7]. [...]<br />

Quant à l'article 206, il autorise l'utilisation<br />

de connexions "nomades". Les<br />

agents du FBI n'ont pas besoin [...]<br />

d'identifier le suspect pour obtenir l'autorisation<br />

d'installer leur dispositif de surveillance<br />

[... de] l'ensemble des téléphones<br />

installés dans le voisinage de la<br />

personne ciblée ou à ceux de ses relations,<br />

sans qu'il soit nécessaire de montrer<br />

que l'individu surveillé utilise ces<br />

appareils. [... N'ayant pas à] nommer la<br />

personne devant être surveillée, le gouvernement<br />

peut légalement surveiller le<br />

téléphone de n'importe [... qui].<br />

Le Patriot Act, notamment à travers les<br />

articles 206 et 215, généralise, à l'ensemble<br />

des matières criminelles, des dis-<br />

Survie surveillée 502<br />

positions établies, en matière d'espionnage,<br />

par le "Foreing Intelligence<br />

Surveillance Act". Le Patriot Act estompe<br />

la différence entre enquête criminelle et<br />

travail de renseignement en permettant<br />

au FBI de conduire des recherches sous<br />

Titre III (matière criminelle) et d'obtenir<br />

les autorisations nécessaires sous les procédures<br />

et avec les garanties réduites du<br />

FISA.<br />

Il aussi créé des autorisations permanentes<br />

pour l'échange d'informations<br />

entre agences de renseignement et services<br />

de police, permettant de dépasser<br />

les barrières administratives empêchant<br />

de telles connexions. [...]<br />

En devenant permanentes, les mesures<br />

de surveillance intrusives deviennent la<br />

base d'un nouvel ordre politique qui<br />

donne à l'administration les prérogatives<br />

revenant au pouvoir judiciaire. Cependant,<br />

contrairement à la première version,<br />

votée par la Chambre en juin<br />

<strong>2005</strong>, la forme juridique adoptée reste<br />

celle de l'état d'exception permanent et<br />

non directement celle de la dictature. La<br />

résistance du Sénat a permis de garder<br />

et d'introduire quelques possibilités formelles<br />

de contrôle et de recours judiciaires,<br />

sans que celles-ci entament réellement<br />

les prérogatives du FBI et du<br />

gouvernement. » [1] Il faut ce qu'il faut.<br />

[1] : (Jean-Claude Paye, « L'Etat d'urgence, base du nouvel<br />

ordre politique américain », Justice, 7-8/<strong>2005</strong> , pp. 27-<br />

29 (Syndicat de la magistrature, 12-14, rue Charles-<br />

Fourier, F-75013 Paris))<br />

[2] : (Sources ouvertes n° 135 : « Les États-Unis se détournent<br />

de leur Constitution », Réseau Voltaire, 30/9/2003,<br />

http://www.voltairenet.org/article10672.html, d’après<br />

Lawyers Committee For Human Rights, « Assessing the<br />

New Normal. Liberty and Security for the Post-Septembre<br />

11 United States », 2003, http://www.lchr.org/pubs/descriptions/Assessing/AssessingtheNewNormal.pdf)<br />

[3] : (« Ecoutes secrètes de la NSA : un juge fédéral américain<br />

démissionne », Le Monde, 23/12/<strong>2005</strong>, d'après<br />

AFP, reprod. in http://www.mail-archive.com/guerrelec@googlegroups.com/msg00206.html)<br />

[4] : (H.R. 3199, version finale, http://thomas.loc.gov/cgibin/query/D?c109:9:./temp/~c109KEksQ0::)

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