LIVRE 2005 - page rieuse - Free

parler des nombreux logiciels pour traiter
le renseignement. Partout, les offres
technologiques prolifèrent. » [2]
Elles envahiront même bientôt les supérettes.
« Longtemps réservés aux services
secrets, les caméras miniatures, les
micros cachés et les stéthoscopes
capables d'écouter à travers des murs de
béton armé sont aujourd'hui interdits
d'utilisation, mais en vente libre dans le
commerce. Sans compter un arsenal de
produits grand public, de l'appareil
photo numérique miniaturisé au smartphone
dernier cri, tous faciles à détourner
de leur usage premier. » [5]
Les hommes comme le matériel sont disponibles
pour tout. « Désormais, la plupart
des groupes spécialisés en sécurité
[Voir « Il est canon », p. 650] distribuent
presque indifféremment leurs personnels
entre la surveillance de locaux, le
gardiennage de prison [Voir « Critique
de la zonzon pure », p. 346], le métier
de garde du corps et celui d’"officier
de sécurité", [... voire pour les] armées
officielles.
En témoigne l’alliance des multinationales
Wackenhut, Serco, Group 4-Falk (à
bases américano-britannico-canado-suédoises),
qui pèse annuellement 5 milliards
de dollars, emploie 360 000 personnes
et couvre 100 pays. Leurs services
vont de la gestion de prisons privées
(63 prisons et 67 000 détenus aux
Etats-Unis), aux polices privées diverses,
jusqu’à l’entraînement de compagnies
entières de sécurité militaire... en passant
par la recherche-développement
sur le contrôle à distance des condamnés
et sur la mise au point de systèmes
d’identification et de traque. [...]
Wackenhut a pu être mis en cause dans
le traitement de détenus américains
[...] CACI International ou la Titan
Corporation, très engagés dans la
"Homeland Security" [nouvelle sécurité
intérieure] [Voir « Homeland, Sweet
homeland », p. 475], ont été cités lors
des scandales des tortures infligées par
des contractants civils encadrés par la
CIA dans les centres pénitentiaires gérés
par l’armée américaine en Irak (Abou
Ghraib) [Voir « Outplacement », p. 513]
ou dans la baie de Guantanamo [6].
[Voir « Sensible privation », p. 516] [...]
Titan effectue aussi des recherches sur
les empreintes biométriques [...]. Sur le
plan technologique, les applications
scientifiques, militaires et policières se
mêlent tout aussi inextricablement.
Ainsi, en France, la Sagem produit des
hélicoptères, des drones, des viseurs,
des simulations, des terminaux sécurisés
de jeu ou de cartes de crédit. Mais elle
est aussi devenue le numéro un mondial
des mesures d’empreintes digitales, et
propose enfin des "solutions gouvernementales"
sur [...] la gestion de crise. [...]
Les laboratoires Sandia – partenaire classique
du système militaro-industriel américain
– mettent [notamment] au point la
traque des prisonniers à l’aide des systèmes
de localisation par satellites
(GPS) » [2] [Voir « Ça t'irrite ? », p. 419].
« L'Union européenne a lancé un nouveau
programme de "recherche en
matière de sécurité", dans le but de
concurrencer les États-Unis dans le
domaine des technologies liées à la
sécurité. L'un des objectifs de ce programme
est de lever le cloisonnement
entre la recherche civile et la recherche
militaire, afin que toutes deux servent à
des fins militaires, économiques et de
politique étrangère. Le Canada a lui
aussi injecté des milliards de dollars dans
les technologies de la sécurité et de la
surveillance.
Les grands projets de surveillance entrepris
par les États-Unis, tels que US VISIT
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