LIVRE 2005 - page rieuse - Free

« La justice
reproche à
des journalistes
[...] d'avoir publié
des procès-verbaux » [1] qu'on a
fait fuir jusqu'à eux.
« Le 13 janvier [2005], le juge d'instruction
Katherine Cornier procède donc à
une perquisition au siège des rédactions
du Point et de L'Equipe, ainsi qu'au
domicile des différents journalistes. Leurs
téléphones portables sont placés sur
écoute. Outre l'état des communications,
ce procédé permet de savoir quels
sont les numéros de portable à proximité
dudit téléphone mis sur écoute. Donc
de connaître avec exactitude l'identité
des personnes [munies d'un portable]
rencontrées par les journalistes pendant
plusieurs semaines. » [2]
« [La juge Cornier] utilise des pouvoir
d'investigation pour rechercher des
sources qui sont [pourtant] complètement
protégées par la loi. La juge
[Cornier] essaye d'obtenir, par voie
détournée, des informations sur les
sources de certains journalistes, en
contrevenant complètement à l'article
109 du code de procédure pénale,
notamment par le biais d'écoutes téléphoniques
et par requête de numéros
de téléphone. C'est une tentative de
contournement de la loi et cela
témoigne des pouvoirs de plus en plus
importants que l'on confère aux juges
d'instruction et aux policiers. [...]
La lettre de l'article 109 de procédure
pénale permet aux journalistes de témoigner,
mais s'ils sont interrogés, ils peuvent
[...] refuser. Le code de procédure
pénale est très clair sur ce point, et [...] il
n'existe pas de [...] restriction au droit de
la protection des sources, même pour
[...] la sécurité nationale. » [3]
En Allemagne également, on aime
connaître les sources : « [Un] rapport [de
179 pages] de la commission de contrôle
[4] [... affirme que] le BND, le service
de renseignement fédéral allemand
[Voir « Gai Gehlen », p. 93], aurait mis
sur écoute certains journalistes, ce qui
est interdit par la loi [...,] pour identifier
d’éventuels informateurs. Parmi les journalistes
surveillés : le directeur [de] l’hebdomadaire
Der Spiegel. Et d’autre part,
les services secrets auraient chargé certains
hommes de presse d’espionner
leurs collègues. » [5]
« On [... a aussi, en France,] demandé
[l'écoute d'une association de défense
des droits des étrangers], au cours de
l'instruction d'une affaire concernant
une personne ayant eu recours à leurs
services, [et demandé] de communiquer
la liste de leurs adhérents sur les cinq
dernières années, alors que cela n'avait
manifestement pas de relation avec l'affaire.
[... C'est pourtant] un abus. C'est la
finalité du pouvoir conféré au juge d'instruction
qui est détournée. » [3] Au service
de l'Exécutif ?
[1] : (Olivier Costemalle , « Cinq mises en examen pour
exercice du journalisme. La justice reproche à des journalistes
du "Point" et de "l'Equipe" d'avoir publié des procèsverbaux
de l'affaire Cofidis. », Libération , 14/10/2005)
[2] : (« Affaire Cofidis : cinq journalistes mis en examen »,
Le Figaro, 14/10/2005, reprod. in http://www.virtualife.fr
/forum/cinq-journalistes-mis-en-examen-t2550.html)
[3] : (Côme Jacqmin , entretien avec Clément Moulet, « Un
abus de pouvoir du juge d'instruction », Nouvelobs.com,
16/12/2004, http://permanent.nouvelobs.com/culture/20041216.OBS4031.html)
[4] : (« Bericht des Sachverständigen Prof. Schäfer zu
Aktivitäten des BND gegenüber Journalisten in gekürzter
Fassung », Bundestag, 26/5/2006, http://www2.bundestag.de/bnd_bericht.pdf
(8,7 Mb))
[5] : (Sandrine Blanchard, « Publication du rapport sur les
écoutes du BND », (et chapô), Deutsche Welle, 26/5/2006,
http://www2.dw-world.de/french/thema/1.183590.1.html)
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