LIVRE 2005 - page rieuse - Free

Ville pour “dépolluer” l’immense bureau
du maire de Paris (180 m 2) et quelques
autres locaux sensibles. Comme la chronique
de la Mairie de Paris regorge d’histoires
de micros cachés ou d’écoutes
téléphoniques installées par les sbires de
Chirac et de Tiberi, les socialistes ont
bien raison de se monter méfiants. » [3]
On a depuis bien démocratisé la chose.
[1] : (« Les grandes oreilles », Le Canard enchaîné,
1/10/2003, p. 2)
[2] : (« Chirac se méfie des écoutes », Le Canard enchaîné,
4/2/2004, p. 2)
[3] : (Hervé Liffran, « Delanoë lance la chasse aux micros
cachés », Le Canard enchaîné, 28/3/2001, p. 3)
« La palme
de l'élément le
plus intrusif
dans la vie privée
revient sans conteste au téléphone
portable, [...] la “laisse électronique”.
Pour pouvoir vous joindre à tout
moment, les opérateurs localisent en
permanence la position de votre mobile
parmi les antennes-relais de leur réseau.
Vous devenez ainsi repérable avec une
précision de 100 mètres » [1]. Avec
« l'évolution des technologies, certains
de nos portables nous rendent repérables
à 20 mètres près. » [2]
Et ce, « même quand votre appareil est
en veille (et vingt minutes après l'avoir
éteint, le temps que les condensateurs
se déchargent). » [1] Autre avantage
pour les “services”, votre portable éteint
peut servir de micro. Eteint [3]. Mais pas
la batterie enlevée.
« L'exemple le plus spectaculaire est
peut-être la mort du président tchétchène
Djokhar Doudaïev en avril 1996,
localisé dans son refuge par son télé-
Survie surveillée 438
phone cellulaire et touché par un missile
russe [Voir « Ex-Est », p. 560]. En France,
[... on] propose un service de géolocalisation
des enfants [4] En répondant à un
simple texto, le portable utilisé devient
pistable en temps réel. On imagine les
débordements possibles entre un mari
jaloux et une femme trompée. Un individu
malintentionné peut également fixer
un appareil sous une voiture pour connaître
tous ses déplacements. » [1]
« Les affaires criminelles [...] ont démontré
l'importance de l'exploitation de la
téléphonie mobile par les enquêteurs.
Dans le dossier de l'assassinat du préfet
Erignac en Corse, le commando a ainsi
pu être en partie identifié grâce à une
étude minutieuse des 3 682 communications
téléphoniques passées à Ajaccio
le soir du meurtre. [...] Visiblement, le
système [était] encore perfectible. » [5]
« En 2002, la Commission nationale de
contrôle des interceptions de sécurité
(CNCIS) [...] estime [déjà] "entre 8 000 à
25 000 par mois" [6] le nombre des
réquisitions formulées par les services
judiciaires auprès des opérateurs de téléphonie
mobile (demandes de listing, de
communication d'identité, de localisation
des abonnés, de mise en place
d'écoutes administratives ou judiciaires).
Un chiffre qui va "toujours croissant" [6]
et qui, cumulé, [devait, en 2005,
atteindre] bientôt 1 million, selon la
chancellerie. Car les opérateurs, en plus
de savoir qui est appelé, par qui et à
quelle heure, peuvent en permanence
et à l'insu de leur client savoir d'où il téléphone.
Libre, disiez-vous ? » [7] Occupé.
« Le gouvernement a préparé [début
2005] un décret imposant aux opérateurs
[des téléphones portables] de
conserver, pendant un an, les listes d'appels
de leurs 45 millions d'abonnés,
pour répondre aux réquisitions judi-