LIVRE 2005 - page rieuse - Free

vasion de l’Est, mais bien d’une révolution
interne. [... Le] manuel donne une
série de directives relatives à l’organisation
de l’insurrection, anticipant [...] avec
une précision quasi géométrique la stratégie
utilisée vingt ans plus tard par les
Brigades rouges [7]. » [8]
Une « note émise par le quartier général
du commandement américain en
Europe et signée par le général
McConnel, vice-commandant des forces
américaines [... le dit ainsi] "En cas de
troubles internes susceptibles d’influencer
matériellement la mission des forces
américaines ou leur sécurité, comme
une soumission militaire ou une résistance
à grande échelle, le gouvernement
de…"
Rien ne suit sinon une annexe faisant
état d’un accord intervenu avec les pays
qui suivent par ordre de priorité : 1)
Norvège, 2) Grèce, 3) Turquie, 4) RFA, 5)
France, 6) Italie, 7) Pays-Bas, 8) Belgique,
9) Luxembourg, 10) Danemark. Le document
poursuit : "devra faire son possible
pour supprimer de tels troubles en utilisant
ses propres ressources.
Si ces initiatives étaient insuffisantes, ou
dans le cas d’un appel à l’aide de la part
d’un gouvernement, ou enfin si le commandement
en chef américain devait
déclarer le gouvernement incompétent
quant à la suppression de ces troubles,
les forces américaines pourraient entreprendre
les actions que le commandement
en chef jugerait nécessaires, soit
de sa propre initiative, soit en collaboration
avec le gouvernement." [9]
Un discours suspect qui n’est pas sans
rappeler les accents de la théorie soviétique
de la souveraineté limitée, qui justifiera
les nombreuses ingérences de
l’Armée rouge dans les affaires internes
des pays du bloc communiste. » [10]
C’est ça, l’Alliance Atlantique…
L’Empire du bien en général 42
« Alliance ? Il serait plus juste de dire :
main mise des services secrets américains
sur tous les services d'Europe occidentale,
de sorte qu’à partir de 1950, le
service de renseignement français, par
exemple, n’est [quasiment] plus que la
section française de l’internationale américaine.
» [11]
Les stratèges savent manier la dialectique
puisqu’on lit dans « un livret d'instructions
américain destiné aux officiers...
: ''Il peut arriver que des gouvernements
des pays hôtes se laissent aller
à la passivité ou à l'indécision face à la
subversion communiste ou d'inspiration
communiste [...]. Dans des cas semblables,
les services de renseignements
de l'armée américaine doivent avoir les
moyens de lancer des opérations spéciales
destinées à convaincre les gouvernements
des pays hôtes et l'opinion
publique de la réalité des menées séditieuses
permettant ainsi d'envisager des
contre-mesures''. » [2] Dont acte.
On pourra donc ensuite réagir aux
troubles qui auront permis de rendre
patent le danger. « Après la session du
Conseil de l’OTAN, en mai 1977, à
Londres, on apprit qu’elle avait approuvé
un plan secret prévoyant, en cas de
nécessité, des mesures de "stabilisation"
de la situation politique, dans tel ou tel
pays membre du bloc. Il prévoit la transmission
de la plénitude du pouvoir aux
militaires en suspendant l’action de la
constitution, l’utilisation des forces
armées pour réprimer les mouvements
de grèves et les actions de protestation,
la garantie de fonctionnement des ports
et des chemins de fer, ainsi que la participation
des unités militaires aux opérations
de "Déplacement massif" ou d’internement
de la population civile. » [12]
L’« opération stades » en semble une
application française [Voir « StadeS de