LIVRE 2005 - page rieuse - Free

Dans tout le monde libre, « il s'agit,
sous la bannière de la lutte contre le
communisme, de museler l'opposition
interne à l'OTAN. » [1] Et l’opposition
en général. « Le sénateur Libero
Gualtieri, responsable de l'enquête
du parlement italien sur Gladio [… l’a
dit] : ''Lorsque Gladio a démarré, les
américains insistaient souvent
[…] sur le fait que l'organisation
devait également
servir à lutter
contre les insurrections.''
» [2] Notamment.
« D'où une intervention
permanente des services
secrets américains dans
la vie politique de la
Péninsule [italienne], avec un
objectif final, résumé dans un
document secret du commandement
général de l'état-major des forces
armées américaines, adressé aux services
secrets italiens et français et dans
lequel on peut lire: "Il faut réduire les
forces des partis communistes, leur
influence dans les gouvernements italien
et français, et en particulier dans les syndicats,
de manière à réduire le danger
que le communisme puisse s'installer en
Italie et en France, lésant les intérêts des
Etats-Unis dans ces deux pays [...].
La limitation du pouvoir des communistes
est un objectif prioritaire qui doit
être atteint par tous les moyens." [3] » [4]
« Si les stay-behind avaient pour seule
finalité de préparer la résistance en cas
d'occupation, chaque État aurait pu s'en
doter [...] sous sa seule autorité. Mais [...
si] on considérait que les communistes
occupaient déjà partiellement [... idéologiquement]
l'Europe occidentale, il [...
fallait] que les stay-behind échappent à
des gouvernements dans lesquels l'ennemi
pouvait entrer par la voie électorale
à tout moment. Forts de ce raisonnement,
des accords tripartites furent
signés entre les États-Unis, le Royaume-
Uni et chacun de leurs alliés autorisant
Washington à agir sur leurs territoires à
leur insu, de manière à les défendre face
à l'infiltration communiste. » [5]
« Dans un mémorandum daté du 8 mars
[1948], les Américains affirmaient :
"Le problème du moment n’est
plus tellement de prendre
des mesures contre un
agresseur étranger, mais
bien contre une cinquième
colonne intérieure,
soutenue par une puissance
étrangère" [...] En bref :
la lutte contre l'ennemi intérieur
fait partie intégrante du pacte
de l'OTAN, signé en avril 1949. » [6]
« Des directives du Shape [Supreme
Headquarter Allied Powers Europe, le
Quartier Général de l’Otan], et plus particulièrement
une directive de janvier
1969, ainsi que des accords passés au
sein du Comité de coordination allié prévoient
"la formation au sein des services
secrets de cadres particulièrement qualifiés
capables d’initier du ‘’personnel extérieur’’
à la conduite d’opérations militaires
clandestines d’information et de
propagande, d'évasion, de guérilla ou
de sabotage." [... En novembre 1990, la
presse italienne] publie des extraits d’un
manuel des services secrets consacré à
l’opération Gladio [...] intitulé La guerre
non orthodoxe, partie III, [...] daté de
1962. Il prévoit [...] l’intervention des
gladiateurs en cas d’insurrection armée
communiste. Il n’est plus question d’in-
41 L’Empire du bien en général