LIVRE 2005 - page rieuse - Free

ment A.D.N. avec l'ancienne affaire.
Le nom du criminel présumé sortit
du chapeau informatique, et il fut arrêté.
[Ce fut] une véritable campagne de
publicité » [1]
Le « fichier FNAEG permettra certainement
l'arrestation d'un certain nombre
de criminels [...,] qui n'auraient pas pu
être confondus par [...] d'autres indices
ou d'autres preuves [... Peu, sans doute.
On] montera [ainsi] en épingle au journal
télévisé [...] le cas d'école où l'empreinte
génétique aura joué un rôle crucial.
[...] L'arrestation d'un ou deux
criminels de plus vaut [bien] le fichage
A.D.N. de centaines de milliers d'habitants
[... !]
Le fichage au FNAEG d'une partie
notable de la population constituera
celle-ci en corps de suspects privilégiés
permanents. Ces personnes [...] innocentes
aux yeux de la justice dans leur
immense majorité, verront cependant
leur profil génétique automatiquement
comparé (par ordinateur) avec les [prélèvements]
A.D.N. opérés sur les scènes de
tous crimes et délits, rendant ces personnes
infiniment plus susceptibles que
d'autres d'être victimes d'une éventuelle
erreur du système [...]. La scission de
notre société en deux groupes, celui des
innocents-innocents et celui des innocents-suspects
[serait donc] tolérable
dans une démocratie [...] qui prétend
être "[celle] des Droits de l'Homme'' [...]
[Vive l’ADN ! La] présence d'une telle
"Reine des Preuves" dans un dossier
contribuera fortement à la fermeture de
celui-ci, à l'arrêt des investigations "puisqu'on
tient le coupable", avec l'aide de
la tendance humaine naturelle à la facilité,
et de la surcharge de travail des juges
d'instruction [2]. [...] il suffira [donc]
peut-être d'être passé deux heures avant
un crime, par [...] hasard, sur le lieu où
Survie surveillée 396
se déroulera celui-ci, et d'y avoir laissé
un mégot imprégné de notre salive,
pour que celui-ci ne devienne "le mégot
de l'assassin" » [3]. Et comme le rappelle
un « magistrat pénaliste [...] : "L'infaillibilité
scientifique de l'ADN impressionne
fortement les jurés d'assises, et
parfois à tort." [4] » [5]
Et « le dirigeant du labo de police scientifique
de la Gendarmerie Nationale [...,
sans gêne,] affirmait [6] que les comparaisons
A.D.N. offraient un taux de certitude
de 99,9 % [les policiers s'en prévalant,
les aveux ne tardent en général
pas], et se réjouissait ensuite de voir
croître sans cesse le nombre de prélèvements
A.D.N. présents dans [le] fichier
[...] FNAEG, citant en exemple l'équivalent
britannique de ce fichier, dans
lequel figureraient plus de 2 millions
d'échantillons d'A.D.N. de citoyens britanniques,
montrant cela comme [...]
la voie à suivre [... Doit-on] considérer
qu'un anglais sur 30 est un criminel
potentiel ? [... Ou est-il simplement] souhaitable
[de ficher] les empreintes génétiques
d'innocents ? » [1]
« 37 % des hommes noirs de Grande-
Bretagne, qui représentent 2 % de la
population, ont leurs empreintes ADN
recensées dans le fichier national de la
police. Seuls 9 % des hommes blancs et
13 % des Asiatiques y figurent. [... Les
policiers] blancs, largement majoritaires,
ont tendance à considérer tout Noir
comme un délinquant en puissance qui
doit être fiché en prélevant un échantillon
génétique, généralement de la salive.
Dans son rapport, le policier, qui justifie
par écrit le motif d'un test ADN,
détermine l'origine ethnique de la personne
"selon son apparence" [... et] les
métis sont systématiquement rangés
dans la catégorie "Blacks". [...]
Au départ, la loi ne prévoyait de conser-