LIVRE 2005 - page rieuse - Free

des juifs d’échapper aux rafles" [11].
[... Et on ne peut considèrer] "comme
une garantie la prétendue séparation de
ces différents fichiers aux mains de l’Etat.
Il y a des risques évidents d’interconnexion"
[12]. Alex Türk, président de la Cnil
[Voir « La Cnil peut peu », p. 453], s’est
déclaré [...] "préoccupé" par la "constitution
de bases centrales, par la traçabilité
possible par les empreintes de nos concitoyens
et par les autres usages éventuels"
de ces fichiers à des fins policières.
[... Et à des fins de chantage ?]
La Cnil émet des doutes quant à la "véritable
finalité" de [l’INES], alors que "la
carte d’identité actuelle, dite Pasqua
[Voir « Hisse Pasqua », p. 147], est déjà
[réputée] infalsifiable" [13] [...].
Officiellement, le ministère de l’Intérieur
invoque "la lutte contre la fraude à
l’identité et à l’immigration clandestine".
Mais, [...] "la fraude se situe surtout en
amont par des vols de titres vierges et la
délivrance indue de certificats d’état
civil" [13] à ceux qui se font passer pour
d’autres.
Or, dès 1986, la Cnil a préconisé que
"les mairies transmettent directement
aux préfectures les actes de naissance",
et non plus aux demandeurs euxmêmes,
"cela n’a jamais été appliqué.
Commençons donc par fiabiliser la source
[...] Le projet [INES] consiste-t-il à
authentifier les porteurs des documents
ou bien à identifier des inconnus dans
une finalité de police judiciaire
?" [13] » [5]. Ou autre encore ?
Protestations, donc. Mais « la CNIL [...]
ne peut faire que des [recommandations]
» [14] [Voir « La CNIL peut
peu », p. 453]
On assiste donc « à la "constitution de
bases de données intimes et nominatives
des Français comme dans les pays fascistes,
[... pour] constituer un mégafi-
Survie surveillée 380
chier de la population [en considérant]
tous les citoyens comme des suspects en
puissance." [12] » [5] [Voir « Fichiers à la
fin », p. 447]
De plus, la « carte [Ines est] munie d'une
puce [RFID] [Voir « Erre, affidé », p. 398]
interrogeable à distance (à la navigo)
» [14] [Voir « Va nigaud », p. 403] et
« “[...] lisible à 20 mètres. On peut enregistrer
vos déplacements à votre
insu.” [15] » [16] C'est « l'automatisation
du [... contrôle.] Vous passez, on enregistre
[... Si] la puce ne répond pas ? On
[contrôle] » [14].
« Il ne faut [légalement] qu'un décret
[...] de plus pour que le port de la carte
d'identité sur [les vêtements] soit une
obligation et que sa non présentation
soit passible de peine d'emprisonnement
et d'amende [... ;] comme une
seconde peau, qui accompagne [... au]
moindre déplacement, voilà qui ressemble
étrangement à ces tatouages
électroniques que l'on impose aux repris
de justice. » [17]
En « combinant la puce électronique
embarquée et l’obligation - comme sous
Vichy [18] - de porter la carte, [le projet
de carte nationale d’identité électronique
(CNIE)] appelle la puce sous-cutanée
[Voir « Very Cheap », p. 415] [... La]
CNIE fonctionnera "comme si" le corps
était enfin atteint. Elle pourrait [...] permettre
de suivre nos déplacements –
beaucoup plus sûrement que le livret
ouvrier ou le passeport intérieur ne permettaient
aux régimes policiers napoléonien
ou soviétique de pister le citoyen
sur le territoire national. A fortiori, une
telle carte "sans contact" [RFID] pourrait
permettre aux autorités de pays tiers
capables d’imposer leur loi (comme [...
les] Etats-Unis de M. Bush) de connaître
à chaque instant où se trouve un visiteur
étranger [Voir « Smart ! », p. 425]. [...]