LIVRE 2005 - page rieuse - Free

« Une série de travaux récents […]
modifient notre perception de l’histoire
de France (et du monde) depuis
1945 [1]. Fondés sur une documentation
impressionnante, ils sont difficilement
récusables. » [2] François-
Xavier Verschave, dans son brillant et
dense « Noir Chirac » [3] propose de
débuter un survol de la face cachée
de notre société par l’étude de « l’histoire
décapée des quatre enjeux
longtemps top secret, gérés par les
américains dans le cadre de l’Otan,
de la CIA et de leurs dépendances :
1) L’implantation progressive du nucléaire
militaire dans plusieurs dizaines de
pays, avec un important concours français
(une expansion soutenue par les
lobbies militaro-industriels, reliés via l’enjeu
énergétique aux lobbies pétroliers)
[..., ce qu’on peut appeler le lobby énergético-militaro-industriel].
L’Empire du bien en général 38
2) Les alliances anticommunistes avec les
anciens nazis ou collaborateurs, l’extrême-droite
européenne, les mafias, les
conservateurs catholiques, etc. pilotées
en sous-main par une organisation
secrète au sein de la CIA (le réseau "stay
behind" ou Gladio). [...]
3) L’essor de certains paradis fiscaux (en
particulier le Luxembourg) et des circuits
d’argent sale pour financer ces stratégies
coûteuses, en grande partie cachées au
Congrès américain. Ils montrent l’importance
de l’économie parallèle, dont les
"affaires" ne donnent qu’un aperçu. [...]
4) Le choix de faire porter les trois stratégies
précédentes par des milieux d’initiés,
coutumiers du secret (excroissances
maçonniques, chevaleries, sectes).
[... Ces stratégies sont] des stratégies
"glissantes", voire des managements [...].
Souvent, d’ailleurs, les impulsions initiales
se prolongent d’elles-mêmes : les acteurs
trouvent tant d’intérêt à leur continuation
qu’ils évitent de se poser des questions.
Beaucoup de "grandes décisions"
sont le fruit de processus d’inhibition de
la décision. On pourrait aussi parler de
tendances lourdes, portés par les "habitus"
[4] (bref salut à Pierre Bourdieu) des
acteurs qu’elles ont enrôlés. » [5]
Si nous abordons les quatre enjeux précédents
dans ce numéro de Liquidation
Totale, nous avons choisi cependant de
nous centrer davantage sur le second.
« L’existence du stay-behind a été officiellement
reconnue en Allemagne, en
Autriche (réseau Schwert), en Belgique,
au Danemark, en Espagne, en France
(Rose des vents), en Grèce (Toison
rouge), en Italie (Gladio), au Luxembourg,
en Norvège, aux Pays-Bas, au
Portugal, au Royaume-Uni, en Suède, en
Suisse et en Turquie. Aucune investigation
n'a été conduite au sein des institutions
de l'Union européenne, bien que