LIVRE 2005 - page rieuse - Free

Ils furent contraints de se présenter
annuellement à la police jusqu'en 1953.
De cette loi, plusieurs fois modifiée,
découle le formulaire d'entrée sur le territoire
états-unien dont la naïveté
enchante les voyageurs. Chacun doit
garantir par écrit qu'il ne représente pas
de danger pour l'ordre public. » [2] Des
questions du genre « Avez-vous l’intention
d'assassiner le président des Etats-
Unis ? » interdisent l’entrée aux Etats-
Unis aux plaisantins qui répondent
« oui ». Mais maintenant, on est devenu
sérieux.
« Les États-Unis, dont la force vive a historiquement
été constituée par l'immigration,
mènent désormais une politique
de méfiance à l'égard des immigrés,
considérés comme une menace à la
sécurité nationale. Peu après le 11 septembre,
le Département de la Justice, a
déployé d'énormes moyens pour la surveillance
et la détention d'étrangers [...,
venant notamment] de pays arabes,
musulmans et d'Asie du sud. » [3]
« Depuis le 11 septembre, [les étrangers,
en effet,] sont tous devenus des "terroristes"
potentiels. Les [...] dispositions
législatives prévoient de ficher les données
biométriques, les opinions politiques
et les convictions religieuses, des
23 millions de visiteurs annuels. [...]
Renouant avec les périodes les plus
noires de leur histoire, les États-uniens
développent une hantise de l'étranger,
perçu comme un terroriste potentiel, et
adoptent des comportements xénophobes.
» [2]
« On a [aussi] découvert que 65 millions
de Mexicains, 31 millions de Colombiens
et 18 millions de Centre-Américains
étaient fichés aux Etats-Unis à leur insu.
Sur chaque fiche figurent la date et le
lieu de naissance, le sexe, l’identité des
parents, une description physique, la
Survie surveillée 376
situation matrimoniale, le numéro de
passeport et la profession déclarée.
Souvent, [...] les adresses personnelles,
les numéros de téléphone, de compte
bancaire et d’immatriculation des voitures,
ainsi que les empreintes digitales.
Peu à peu, tous les Latino-Américains
seront ainsi étiquetés par
Washington. [...]
ChoicePoint [4] [est une] entreprise qui
achète ces fichiers pour les revendre à
l’administration des Etats-Unis [5]. Car la
loi américaine interdit de stocker des
informations personnelles. Mais pas de
commander à une société privée de le
faire pour le gouvernement. [... Déjà,
lors] du scrutin présidentiel en Floride en
2000, [la] filiale Database Technologies
(DBT) [6] [de la même ChoicePoint] avait
été engagée par l’Etat pour réorganiser
ses listes électorales. Résultat : des milliers
de personnes furent privées de leur
droit de vote. Ce qui modifia l’issue du
scrutin, remporté [officiellement] par M.
Bush avec seulement 537 voix d’avance
[... Ce qui] lui permit d’accéder à la présidence
[7] » [8] [Voir « Coup d'Etats
Unis », p. 609].
Et maintenant, « l'administration Bush a
décidé [...] d'organiser à une grande
échelle la collecte et le fichage de données
personnelles pour tout entrant aux
États-Unis. » [2]
« En vertu du NSEERS (National Security
Entry-Exit Registration System), [depuis
août 2002,] les hommes âgés de plus de
16 ans originaires de pays désignés
(principalement des pays musulmans), et
n'ayant pas la citoyenneté [étasunienne],
ont été obligés de se [présenter aux
services du] gouvernement fédéral.
Parmi les 80 000 individus qui [l'ont fait],
plusieurs ont fait état de harcèlement,
d'insultes et de mauvais traitements.
Comme conséquence de la mise en