LIVRE 2005 - page rieuse - Free

a établi 54 000 recoupements [6] ;
depuis cette date, les Etats membres [...]
n’ont plus publié de rapports annuels
sur le fonctionnement du SIS. On peut
toutefois s’attendre à ce que ces chiffres
décuplent [... très vite]. » [3]
« Un document interne du groupe de
Schengen le souligne : "L’idée d’utiliser
les données du SIS pour d’autres objectifs
que ceux prévus initialement, et spécialement
pour des buts d’information
policière au sens large, fait maintenant
l’objet d’un consensus large qui rejoint
les conclusions du Conseil [européen]
après les événements du 11
septembre" [7]. Le "consensus large"
évoqué par les policiers européens ne
procède pas d’un débat public : il émerge
des réunions secrètes tenues dans les
arrière-salles de l’Union européenne.
» [3]
Le « Système d'information Schengen
(SIS) [... étant] devenu un outil de
l'Union, le Conseil européen a souhaité
l'utiliser pour développer la coopération
policière et judiciaire. [... Le] système [a
été] modernisé pour remplir de nouveaux
objectifs, sans que l'on se soit préoccupé
de faire évoluer ses fondements
juridiques. En l'absence d'un contrôle
adéquat de ce méga-fichier, il ne peut
[évidemment] en résulter que de graves
atteintes aux droits de l'homme.
L'histoire du Système Schengen est [...]
liée aux différents “clubs” réunissant les
services secrets ouest-européens pendant
la Guerre froide, sous la houlette
des États-Unis [Voir « Un réseau secret »,
p. 38]. Mais on ignore avec précision
dans quelles enceintes il a été conçu et
qui l'a négocié. [...] Ainsi le rapporteur
au Parlement européen, [...] Carlos
Coelho, pourtant globalement favorable
au projet, écrit que “cette approche est
extrêmement opaque et difficile à com-
Survie surveillée 372
prendre, même pour des experts ; elle
est véritablement incompréhensible
pour un citoyen moyen. Elle n'est pas
très démocratique, dans la mesure où les
propositions législatives formelles ne
voient le jour qu'après des années de
débat dans divers groupes de travail du
Conseil et uniquement après qu'un
consensus a été trouvé entre les États
membres” [8]. » [5]
Après « le 11 septembre 2001 [Voir
« Neuf ! Hein ? Hein ? », p. 610] [...], le
département d'État a souhaité [... une]
modernisation [... du fichage mondial]
compatible avec les fichiers [...] de l'USA
Patriot Act [Voir « [Dernier acte patriotique
», p. 329] [...] exploitables [notamment]
par le programme Total
Information Awareness [9] [Voir « T'y as
tout », p. 456].
Fin 2003, l’« Union européenne [...
adopte] le “Système d'information
Schengen II”. [... En 1990,] Schengen I
visait [... d’abord] à contrôler les flux
migratoires. Concocté par le département
d'État [US], Schengen II est présenté
en Europe par l'Espagne [d'Aznar] qui
relaye [...] l'administration Bush » [5], « a
proposé de faire du SIS un moyen de
lutte contre l'infiltration de terroristes
étrangers dans l'espace européen » [5]
et « tente d'en faire un USA Patriot Act
européen. Il permettra de contrôler certaines
populations dans le cadre de la
Guerre globale au terrorisme. Les fichiers
de cet “Euro Patriot Act” ont [... évidemment]
été conçus pour être exploités
outre-Atlantique. » [5]
On [10] « a immédiatement relevé l'usage
[… possible] du SIS II pour “tracer” les
opposants à la mondialisation [Voir
« Contestation = Crime », p. 355] et les
empêcher de manifester comme ils le
firent à Göteborg et Florence. » [5] [Voir
« J'ai ouï "Tue !" » 468]