LIVRE 2005 - page rieuse - Free

darmerie (JUDEX) étaient distincts [Voir
« Fume le STIC avant le baiser de
JUDEX », p. 449]. Mais il veut aller plus
loin : "en 2010, on peut prévoir la fusion
des (deux) fichiers [... En attendant,] en
2006, les échanges seront généralisés
sur Internet sécurisé" » [4]
Et bientôt, ces fichiers unifiés pourront
servir au maintien de l’ordre social par
l’armée. Il y a presque dix ans, « lors d'un
dîner-débat organisé par Géopolitique et
Défense (une association d'anciens de
Sciences-Po) le 30 septembre 1996, le
général Jean-Philippe Douin, chef d'étatmajor
de l'armée de l'air aurait commenté
le passage à l'armée de métier en ces
termes : "Pour la sécurité intérieure,
mieux vaut avoir 35 000 soldats professionnels
que 70 000 appelés. Ils sont
plus motivés et on peut leur faire
confiance. On sait par exemple qu'ils
n'hésiteront pas à tirer sur la foule." » [5]
[1] : (Claude Angeli, « L’armée de terre candidate au maintien
de l’ordre intérieur », Le Canard enchaîné,
28/8/2002, p. 3)
[2] : (Claude Angeli, « Les banlieues font rêver certains
militaires », Le Canard enchaîné, 5/6/2002, p. 3)
[3] : (Jacques Isnard, « Sissonne bâtit une ville-fantôme
pour le combat de rue », Le Monde, 15/11/2003)
[4] : (« Fusion des fichiers police-gendarmerie en 2010 »,
nouvelobs.com, 14/1/2005, http://permanent.nouvelobs.com/societe/20050114.OBS6233.html)
[5] : (« Militarisation de la police », Notes d'information du
Réseau Voltaire, 11/11/1996, d’après Le Canard enchaîné)
Sécurisons un peu 366
« Au lendemain
des attentats
du 11
septembre
2001,
Donald
Rumsfeld
annonçait que la “guerre au terrorisme”
impliquerait une militarisation de toute
la société états-unienne.
Il écrivait alors dans le New York Times :
“Les costumes rayés des banquiers et les
fringues râpées des programmateurs
constitueront les uniformes de ce conflit
aussi assurément que le seront les
camouflages du désert”.
Ce thème, caractéristique de l'installation
des régimes totalitaires, surgit
[ensuite] dans les débats publics ». [1]
« Les partisans de la militarisation des
États-Unis, réunis au sein de la très officielle
Commission Gilmore, ont préconisé
des mesures d'exceptions depuis
1999, mais n'ont obtenu satisfaction
qu'après les attentats du 11 septembre.
Leur cinquième rapport [2] [..., fin
2003,] préconise de hisser la lutte antiterroriste
au dessus de toutes les autres
activités gouvernementales, d'impliquer
la société civile et d'étendre les compétences
de l'armée en matière de renseignement,
d'enquête et de répression. La
Commission propose de dépasser l'antagonisme
entre libertés et sécurité en dissolvant
la distinction entre civil et militaire.
[... Par discrétion,] Donald Rumsfeld n'y
siège plus depuis qu'il est secrétaire à la
Défense, ni L. Paul Bremer III depuis qu'il
fait régner la liberté en Irak. [...] La
Commission préconise de “Forger une
nouvelle normalité états-unienne” [...
qui] intégrerait la lutte contre le terrorisme
à tous les échelons de la société dans
toutes les activités humaines. Elle recon-