LIVRE 2005 - page rieuse - Free

le de ce que les ouvriers avaient conquis
pour eux-mêmes en 1936. Mais l'argument
portait toujours ». [10] Si c’était
vrai dans l’Espagne de 36, on imagine
ce qu’il en est ailleurs.
[1] : (L'Express, 16/8/1985)
[2] : (Le Débat, « Histoire des Idées en France : 1945
1988. Une chronologie », Gallimard, Folio, 10/1989,
p. 421)
[3] : (Edward Luttwak, « Le coup d’Etat. Manuel pratique
», Robert Laffont, 2/1969, p. 137)
[4] : (Le Canard enchaîné, 10/9/2003, p. 2)
[5] : (« MAM se serre en secret le ceinturon », Le Canard
enchaîné, 11/8/2004, p. 2)
[6] : (Carl von Clausewitz, « Vom Kriege », 1832, trad.
Lieutenant-colonel De Vatry, « De la Guerre », ed. révisée
et complétée par Jean-Pierre Baudet, Gérard Lebovici,
1989, p. 833)
[7] : (Maurice Joly, « Dialogue aux enfers entre Machiavel
et Montesquieu », VI, 1864, réed. Allia, 4/1987, p. 90)
[8] : (Georges Orwell, « 1984 », trad. Amélie Audiberti,
Gallimard, 1950, réed. Folio, pp. 264, 283)
[9] : (Bernard Thomas, « Terrorisme d’état-major », Le
Canard enchaîné, 5/11/2003, p. 7, à propos du documentaire
d’Alain Moreau et Patrick Cabouat, « Fusillés
pour l’exemple », France 5, 16/11/2003)
[10] : (George Orwell, « Hommage à la Catalogne »,
Appendice I, 1938, trad. fr. Yvonne Davet, Champ libre,
1981, p. 244)
« Dans un
document
de 70
pages,
intitulé
”Armée et
sécurité intérieure”, et édité par le
Centre d'études en sciences sociales
de la défense (que subventionne le
ministère du même nom), [... des
experts] envisagent l’action “des
forces armées dans des opérations de
maintien de l’ordre intérieur”. Et ils
laissent entendre que la tentation
existe aujourd’hui d’y avoir
recours. » [1]
« Le 14 mai [2002], lors d’un séminaire
organisé dans les locaux de Sciences-Po,
à Paris, le colonel Ballarin, membre de
l’état-major de l’armée de terre, a mangé
Sécurisons un peu 364
le morceau [...]. » [2] « “L’armée doit être
prête à tous les scénarios, même les plus
ininmaginables.” Avant d’ajouter devant
une trentaine d’officiers et de professeurs
: “Si je ne parlais pas ainsi de la
sécurité intérieure, vous m’en voudriez…”
[... Il] mériterait, en cas de
troubles, que Chirac lui confie un ou
deux régiments. Avec pour mission de
montrer son savoir-faire dans quelques
banlieues. Ce nouvel “art de la guerre”
ne peut en effet se réduire à un simple
exposé d’intentions ». [1]
« La sécurité intérieure et les banlieues,
cela démange certains gradés, voire
quelques généraux, fiers paraît-il d’une
relative expérience du “contrôle des
foules” acquise au Kosovo. » [2] Ainsi,
« formées au “maintien de l’ordre en
agglomération”, plusieurs unités de [la
3 e brigade mécanisée de l’armée de
terre sont parties] s’installer au Kossovo.
[...] Ce genre de mission, les états-majors
l’ont baptisée “projection extérieure”.
Et, comme cela peut aller de soi dans
une armée de professionnels qui ne
compte plus dans ses rangs d’appelés du
contingent, de braves généraux ont
réfléchi au concept de “projection intérieure”
[...] : toujours le contrôle des
foules et le maintien de l’ordre, mais
cette fois en France, aux côtés des policiers
et des gendarmes, dans le cas où
les fameux GIR (groupements d’intervention)
chers à Sarkozy, seraient “débordés”
par de véritables émeutiers. Bien
sûr, il faudrait alors que le gouvernement
ait la tentation et l’audace d’en
décider ainsi.
[... Telle est l’évolution] de la pensée militaire
[...] sur de pareilles missions [...]
face à un éventuel “ennemi intérieur”
» [1]. Dans cet esprit, du « 5 au 11
septembre [2002], 7 000 soldats [se sont
entraînés] aux diverses techniques de
“contrôle des foules” [...] et à la contre-