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LIVRE 2005 - page rieuse - Free

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tique, Rinus décida d’agir seul. Il choisit<br />

d’incendier un bâtiment public en signe<br />

de résistance. La nuit du 25 février, il<br />

tenta de mettre le feu à un bureau de<br />

l’office du chômage, à la mairie de Berlin<br />

ainsi qu’au château de Berlin. Toutes ces<br />

tentatives échouèrent parce que les<br />

foyers d’incendie furent rapidement<br />

découverts et éteints. [...] Le lendemain<br />

[... il] se rendit directement au Reichstag.<br />

Il l’escalada et alluma de nombreux<br />

incendies à l’intérieur du bâtiment. Les<br />

policiers et les pompiers arrivèrent trop<br />

tard. » [1]<br />

Individu isolé ? « Beaucoup de livres ont<br />

été consacrés à l’évènement [2] » [3]. Cet<br />

« épisode épineux de l’histoire allemande<br />

donne lieu à des polémiques » [4].<br />

« Manipuler le malheureux Van der<br />

Lubbe [... n’était pas] trop difficile [...]<br />

non plus que d’allumer l’incendie proprement<br />

dit [ou de compléter le travail<br />

revendiqué par Van der Lubbe], un passage<br />

souterrain reliant le Reichstag à la<br />

résidence de son président Gœring –<br />

située de l’autre côté de la<br />

Sommerstrasse. Les stratèges nazis<br />

avaient également trouvé, parmi les indicateurs,<br />

les hauts fonctionnaires et les<br />

repris de justice, cent soixante dix neufs<br />

témoins pour charger les accusés […<br />

Van der Lubbe et quatre autres qui<br />

seront, eux, relâchés faute de preuves].<br />

Au moment même de l’annonce de l’incendie<br />

par la radio, avant le moindre<br />

début d’enquête, les coupables avaient<br />

été désignés ; les communistes. Dans la<br />

nuit, un train de lois d’urgence avait été<br />

préparé. Elles suspendaient toutes les<br />

libertés constitutionnelles, liberté de la<br />

presse, droit de réunion, inviolabilité de<br />

la correspondance et du domicile. “Leur<br />

conséquence [...] fut de livrer le peuple<br />

allemand à la discrétion de la police<br />

nazie, qui pouvait agir sans restriction et<br />

sans responsabilité, pratiquer l’arrestation<br />

secrète et la détention à perpétuité,<br />

sans preuve, sans audience, sans avocat.<br />

Aucune juridiction ne pouvait s’y opposer<br />

[...]. La Gestapo gardera ces prérogatives<br />

jusqu’à la fin du régime”. [3]<br />

La chasse aux communistes et aux<br />

sociaux-démocrates avait été déclenchée<br />

sur le champ : 5 000 arrestations en<br />

Prusse en 24 heures et 2 000 en<br />

Rhénanie, tous ceux qui n’avaient pas<br />

pu s’enfuir. Les malheureux allaient inaugurer<br />

les camps de concentration que<br />

préparaient hâtivement Gœring.<br />

[... Les] syndicats, où plus de dix millions<br />

de travailleurs étaient inscrits [...] n’osèrent<br />

pas déclencher une grève générale<br />

immédiate, seule mesure pourtant susceptible<br />

d’endiguer le raz-de-marée hitlérien.<br />

Là, sans doute, se mesure le plus<br />

précisément l’efficacité du travail accompli<br />

par Gœbbels sur l’opinion<br />

nationale. » [5] Le mois suivant, Hitler se<br />

faisait voter les pleins pouvoirs.<br />

Et un peu plus tard, on peut voir la<br />

banalisation du principe d’inversion :<br />

d’« intenses campagnes de propagande<br />

dénoncent avec conviction les petits<br />

trafiquants du marché noir, alors qu'en<br />

fait celui ci est organisé par les nazis<br />

eux mêmes, à une bien plus vaste<br />

échelle ». [6]<br />

[1] : (Robert Hérisson, « Rinus van der Lubbe, l’incendiaire<br />

35 L’Empire du bien en général

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