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nés par la libération ; et un sur huit n’a
pas de logement à sa sortie [11].
De plus, l’impact délétère [...] s’exerce
[...] sur leur famille : détérioration de la
situation financière, délitement des relations
amicales et de voisinage, étiolement
des liens affectifs, troubles de la
scolarité chez les enfants et perturbations
psychologiques graves liées au sentiment
de mise à l’écart » [2].
Certains contestent les habitudes : Il
« faut reconnecter le débat sur la délinquance
avec [...] l’avènement du salariat
désocialisé, vecteur d’insécurité sociale
et de précarisation matérielle, familiale,
scolaire, sanitaire, et même mentale [...,]
quand le présent se [...] mue en une
lutte sans répit pour la survie au jour le
jour. [Voir « Insécurité sociale »,
p. 489] [...]
Mais surtout, une politique intelligente
de l’insécurité criminelle doit reconnaître
que les actes délinquants sont le produit
non pas d’une volonté individuelle autonome
et singulière, mais d’un réseau de
causes et de raisons multiples qui s’enchevêtrent
selon des logiques variées
(prédation, parade, aliénation, transgression,
affrontement à l’autorité, etc.),
et donc qu’ils appellent des remèdes
divers [..., avec] une pluralité de mécanismes
de freinage et de diversion. Car,
peu applicable, le traitement policier et
pénal que d’aucuns présentent comme
la panacée se révèle dans bien des circonstances
pire que le mal pour peu
qu’on comptabilise ses “effets collatéraux”.
[... Il faut] nous arracher au pornographisme
sécuritaire qui réduit la lutte
contre la délinquance à un spectacle
ritualisé ne servant qu’à abreuver les fantasmes
d’ordre de l’électorat et à signifier
l’autorité virile des décideurs d’Etat [Voir
« “La France a peur !“ », p. 256].
La prison [...est] un organisme de coercition
à la fois criminophage et criminogène
qui, lorsqu’il se développe à l’excès,
comme aux Etats-Unis durant le dernier
quart de siècle ou en Union soviétique
à l’ère stalinienne, en vient à se
muer en vecteur autonome de paupérisation
et de marginalisation. » [2]
Mais la fonction principale de la prison
est assurée ! « La vraie réussite de la prison
[...] est de binariser les classes
pauvres, de créer une opposition entre
braves gens et délinquants. Les pires
ennemis des délinquants sont ceux qui
se présentent comme ayant su rester
honnêtes malgré toutes les difficultés, et
s’indignent souvent de ce qu’on ne s’intéresse
pas à eux, mais à ceux qui ont
cédé à la tentation et aux facilités. » [12]
[1] : (Cf. Francine Cassan et Laurent Toulemont,
« L’histoire familiale des hommes détenus », Insee
Première, n° 706, 4/2000)
[2] : (Loïc Wacquant, « Des politiques carcérales injustes et
criminogènes. Fermons les prisons ! », Le Monde diplomatique,
9/2004, pp. 6-7, http://www.monde-diplomatique.fr/2004/09/WACQUANT/11454,
d’après le dernier
chapitre de Loïc Wacquant, « Punir les pauvres : le nouveau
gouvernement de l’insécurité sociale », Agone,
2004)
[3] : (Cf. Observatoire international des prisons, « Les
Conditions de détention en France. Rapport 2003 », La
Découverte, 2003)
[4] : (Véronique Vasseur, « Médecin-chef à la prison de la
Santé », le Cherche midi, 1/2000, réed. Livre de poche,
11/2001)
[5] : (Jean-François Julliard, « Nouvelle tentative pour
entrouvrir la porte de prisons très cachottières », Le
Canard enchaîné, 16/10/2002, p. 4, d’après Collectif,
« Tous coupables », Balland, 10/2002)
[6] : (Article 3 de la Convention européenne des droits de
l’homme)
[7] : (Willy Daunizeau, « Nouveau rapport de l’observatoire
international des prisons. Les patrons en rêvaient, les
prisons l’ont fait », CQFD n°6, 11/2003, (CQFD - Le RIRe,
BP 70054, 13 192 Marseille Cedex 20), 2 euros,
http://www.cequilfautdetruire.org/article.php3?id_article=58)
[8] : (Nils Christie, « L’Industrie de la punition. Prison et
politique pénale en Occident », Autrement, 2003)
[9] : (Jean-Marc Rouillan, « Chroniques carcé-rales », in
« Lettre à Jules », Agone, 2004 ; Claude Lucas, « Suerte. La
réclusion volontaire », Plon, 1995)
[10] : (Eric Alt, « Le marché de dupes du “tout sécuritaire“ »,
Justice, n° 173, 11/2002, p.8 (7 euros 62, Justice, Syndicat
de la magistrature, BP 155, F-75523 Paris cedex 11))
[11] : (Maud Guillonneau, Annie Kensey et Philippe
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