LIVRE 2005 - page rieuse - Free

de Little Bear (la société de production,
qui est aussi celle de Bertrand Tavernier).
La direction de M6 se limite à [...] “No
comment”.
Et de son côté, France 2 a déjà fait savoir
qu’elle n’était pas intéressée. » [6]
Notons que « le premier producteur de
fiction pour France 2 est Tel’France, dirigé
par Jean-François Boyer, chargé des
questions audiovisuelles à l’UMP ». [7]
Qu’est–ce qui mérite d’être « caviardé »,
si on regarde avec les yeux de l’UMP ?
[1] : (Jean de la Fontaine, « Les animaux malades de la
peste », in « Fables », VII, 1, v. 63-64)
[2] : (Jean-François Julliard, « Nouvelle tentative pour
entrouvrir la porte de prisons très cachottières », Le
Canard enchaîné, 16/10/2002, p. 4, d’après Collectif,
« Tous coupables », Balland, 10/2002)
[3] : (OIP, « Prisons : un état des lieux », L'esprit frappeur,
2000, 320 p., 5 euros, http://www.oip.org/publications/etat_lieux.htm)
[4] : (Broadcoast, 9/1/2002)
[5] : (Véronique Vasseur, « Médecin-chef à la prison de la
Santé », le Cherche midi, 1/2000, réed. Livre de poche,
11/2001)
[6] : (Le Canard enchaîné, 16/1/2002, p. 7)
[7] : (« Canard Plus », Le Canard enchaîné, 29/9/2004,
p. 7)
« Le discours sécuritaire permet [...]
d’oublier l’allongement incessant de
la durée des peines d’emprisonnement
prononcées » [1]. Il faut bien
remplir les prisons.
« Badinter a d’ailleurs donné l’exemple
car ses réformes ne doivent pas dissimuler
que, sous son ministère, entre 1982
et 1986, l’effectif des prisons françaises
est passé de 30.340 détenus à 42.617. Il
avait brièvement reculé entre 1981 et
1982, sous l’effet des grâces présiden-
Sécurisons un peu 344
tielles, qui firent hurler la droite, mais ce
recul ne fut qu’un feu de paille. Sous la
pression de la démagogie sécuritaire, les
tribunaux sont devenus de plus en plus
sévères » [2]. Et ça a continué depuis.
La « surenchère sécuritaire [...] débouche
sur “l’élargissement du recours à
l’emprisonnement”, “l’aggravation des
peines” et un “durcissement des dispositions
sur la détention provisoire” [3]. » [4]
« Plus de 70 000 personnes passent
chaque année par la prison. » [5] « En
tout, près de 500 000 personnes sont
concernées par la prison. » [5] Et l’évolution
« de la criminalité en France ne justifie
en rien l’essor fulgurant de sa population
carcérale après la décrue modérée
de 1996-2001 » [6] [voir « L’insécurité
avance, l’insécurité recule », p. 278].
Longtemps, on ne cessa de pulvériser
« les records d’occupation [... En 2002,]
55 879 personnes s’y entassent pour
seulement 47 473 places disponibles. A
quatre dans une cellule de 10 m 2, avec
deux matelas par terre » [7] « En juin
2003, la population carcérale française a
dépassé le cap des 60 000 détenus pour
48 000 places, record absolu depuis la
Libération. » [6] « Le taux d’occupation,
de 125,4 % en moyenne, atteint ou
dépasse les 200 % dans de nombreux
établissements. » [4] On continue la
croissance. « En 2003, plus de 80 000
hommes et femmes ont été incarcérés.
» [5] Soit « 3 800 prisonniers de plus
entre janvier 2003 et janvier 2004 » [8].
« En avril 2004, 63 449 personnes
étaient détenues dans les prisons françaises.
» [5]
Et cette « augmentation “récente et alarmante”
[9] de la population carcérale,
[...] a entraîné un problème aigu de surpeuplement
marqué par des conditions
matérielles inhumaines et dégradantes
et un nombre élevé de suicides. [... On