LIVRE 2005 - page rieuse - Free

deux tiers des actifs boursiers de la firme
étaient détenus par des fonds de pension
ou des fonds de mutuelle). Si la
liquéfaction des cours a ruiné la plupart
des employés de l’entreprise, les
dépouillant de leur emploi et de leurs
économies (les règlements internes leur
interdisaient en effet de vendre leurs
actions), les cadres de haut niveau ont
pu, eux, s’en débarrasser à temps. C’està-dire
au plus haut. » [13]
On a su accompagner les mouvements
du pôle financier.
« Si la
Chancellerie
avait voulu torpiller
le parquet,
elle ne
s’y serait pas
prise autrement.
Après la
nomination —
très contestée
— de David
Peyron à la
tête de la section
financière,
c’est la valse
des substituts : sept sur neuf ont changé
de poste en un an, et le plus ancien
parmi eux [étant] là depuis moins de dixhuit
mois. Et pas question, pour le petit
nouveau qui arrive, de prendre connaissance
à fond des 100 dossiers (en
moyenne) dont il a la responsabilité.
Une quarantaine de gros dossiers (plus
de 30 000 pages chacun) attendent
ainsi au parquet. Le nouveau procureur
de la République Yves Bot [a annoncé] à
cor et à cri [en 2002] une “reprise en
main” qui [a] fait frémir plus d’un
juge. » [14]
Un an plus tard, le « principal foyer de
contestation [… de l’autoritarisme du
procureur de Paris, Yves Bot, est] le pôle
financier [... En conséquence,] Bot a
placé cette section sous surveillance, et
exige de contrôler toutes ses réquisitions.
» [15] Ça tombe bien, c’était l’endroit
le plus important à quadriller ! Et il
se trouve que « Nicolas Sarkozy [...] et le
procureur [… Yves Bot ont] noué des
“liens d’amitié” » [16].
D’autres ficelles sont les cordons de la
bourse. Le « ministère de la Justice [...]
affirme dans la plaquette de présentation
du budget 2006 que “la recherche
de la vérité ne sera pas freinée pour des
raisons budgétaires”.
Mais
[... les] frais de
justice sont
inscrits, pour
370 millions
d’euros dans
le [… budget
donné pour
2006]. 370
millions, c’est
130 moins
que la somme
qui [aura été]
dépensée [en
2005]. Et 50
millions de moins qu’en 2004. Pour un
poste qui ne cesse de s’alourdir, il y a là
un vrai coup [… d’arrêt]. D’autant
qu’avec la fameuse Lolf (Loi organique
relative aux lois de finances), cette ligne
budgétaire devient “limitative” et non
plus “estimative”. En clair, quand le crédit
est épuisé, on ne paie plus. » [17]
« Gouverner, c’est prévoir » [18]. Le
garde des Sceaux « Pascal Clément
[…, devant les] Premiers présidents et
procureurs généraux réunis au ministère
de la Justice le 14 septembre [... 2005,
exigea] des économies drastiques sur
trois postes : les interceptions téléphoniques,
les empreintes génétiques et les
frais postaux. [... Le] ministère a eu l’idée
de mettre en place un système informa-
339 Sécurisons un peu