LIVRE 2005 - page rieuse - Free

Balance adroitement
dégauchie
La gauche sait comment elle doit se
comporter dans « l’opposition » :
« afin de faciliter le vote de la loi
d’orientation de la justice, la gauche, à
ce moment-là majoritaire dans l’hémicycle
[du Sénat, du fait d’un absentéisme
plus important à droite], avait fait
sortir plusieurs de ses élus afin que la
droite puisse adopter le projet gouvernemental.
» [1] De même, « Laurent
Fabius, François Hollande et DSK ont
brillé par leur absence le jour où
Nicolas Sarkozy est venu présenter sa
loi sur la sécurité intérieure » [2] à
l’Assemblée nationale.
« Pendant la campagne présidentielle
[de 2002], Lionel Jospin [Voir « Jospin
de sucre », p. 299] avait notamment
proposé ces trois mesures sécuritaires :
comparution immédiate des mineurs,
création des centres fermés pour les
délinquants mineurs [Voir « Au centre,
l’enfant. », p. 301] et mise en place des
juges de proximité. Trois mesures
reprises par Perben et adoptées par le
Parlement. Le 17 décembre [2002],
défendant une motion d’irrecevabilité,
le député socialiste de l’Isère André
Vallini a jugé cette réforme “inutile,
coûteuse, dangereuse et compliquée”.
Or c’est ce même Vallini que Jospin
avait dépêché, lors de sa campagne,
pour défendre ses propositions sécuritaires.
[... Il] l’a dit à ses collègues parlementaires
: “J’ai été obligé de ramer
comme un malade pour dénoncer les
propositions [... de Perben, qui] a fait
exactement ce que Jospin avait proposé.”
» [3]
[1] : (« Coups tordus au Sénat », Le Canard enchaîné,
21/8/2002, p. 2)
[2] : (Le Canard enchaîné, 22/1/2003, p. 2)
[3] : (« Perben trouble le PS », Le Canard enchaîné,
31/12/2002, p. 2)
Sécurisons un peu 336
On sait aussi être à l’écoute des
magistrats, à la mode du tribunal
de la cour d’appel de Caen, où le
« Premier président, pouvait disposer,
dans son bureau, d’un poste spécial
[... avec une] touche permettant d’écouter
les conversations [téléphoniques
dans tout le palais de justice] à l’insu des
interlocuteurs ! [... Dans leurs bureaux,
les] chefs de cour (Premier président et
procureur général) » [1] « pouvaient capter
une conversation sur le dernier
rebondissement d'un dossier judiciaire.
Ou surprendre un échange permettant
de décrypter les réseaux d'amitiés ou