LIVRE 2005 - page rieuse - Free

émunérer officiellement des indics, de
placer des micros [et des caméras] dans
des lieux privés, etc. » [3]
« [Désormais], sous une “identité d’emprunt”,
[...] les policiers pourront infiltrer
les groupes de délinquants [Voir « Va te
faire infiltrer », p. 57 et « Va te faire infiltrer
2. Le retour », p. 196] et, précise le
projet de loi, “participer en tant que
complices et coauteurs à la commission
des infractions”. Ils pourront “utiliser, ou
mettre à la disposition des personnes se
livrant à ces infractions des moyens de
caractère administratif ou juridique ainsi
que des moyens de transport,
de dépôt, de stockage…”
En clair, la police
aura le droit d’aider les trafiquants
pour monter une
bonne provocation. Il va
devenir de plus en plus difficile
de distinguer un flic
d’un truand. » [8]
La « loi Perben 2 [...] se
caractérise par l'instauration
de l'enquête préliminaire.
Une recherche organisée
sans que la personne
concernée en ait connaissance.
Une procédure
secrète, non contradictoire
et d'une durée illimitée. [...] Ils pourront
aussi, en l'absence des personnes suspectées,
procéder à des perquisitions la
nuit. » [2]
« Autre innovation [...], la possibilité
pour la police de constituer tous les
fichiers, même privés, dans le cadre de la
“recherche des personnes en fuite”.
Comme il y a toujours des dizaines de
personnes en fuite, les flics pourront farfouiller
à tout moment dans n’importe
quel fichier. Il faut savoir que, pour la loi,
un simple carnet d’adresses, un vulgaire
calepin, est un “fichier”. Une exception
Sécurisons un peu 334
est prévue pour les petits secrets des
médecins et des avocats. Mais pas pour
les journalistes » [8].
« Ou [ils proposeront], contre réduction
de peine, de jouer les repentis. On sait
ce que cette technique a donné, en
termes d’erreurs judiciaires, ces dernières
années. » [5]
« Suite aux attentats du 11 septembre, la
loi sur la sécurité quotidienne [LSQ] du
15 novembre 2001 avait introduit par
dérogation la possibilité du témoignage
anonyme, emprunté à l’arsenal américain,
de “protection des témoins”, mais
limitée alors aux crimes et
délits graves passibles de
cinq ans de prison. [Et] la
loi Perben étend cette possibilité
aux délits punis de
trois ans d’emprisonnement
– soit [13] [...] la très
grande majorité des faits
réprimés dans le code
pénal. [... Et] le témoignage
anonyme rend impossible
la confrontation entre
avocat et témoin. » [4]
Les procureurs proposeront
aussi « contre indulgence,
de “plaider coupable”
» [5], « (chantage
institutionnel : réduction de peine
contre aveux, le tout sans procès) qui
intervient après plusieurs jours de [garde
à vue], nier sa culpabilité c’est à présent
prendre le risque concret de voir sa
peine alourdie… » [3] La tentation est
grande, d’autant que, parfois, les « détenus
[ne peuvent] rencontrer un avocat
que trente-six heures après leur placement
en garde à vue. » [14]
« La “composition pénale” ou la “reconnaissance
préalable de culpabilité”, qui
sont des marchandages avec le procureur,
ensuite estampillés par un juge,