LIVRE 2005 - page rieuse - Free

gouvernement, [Perben] ouvrit la crise
au sein du parti néo-gaulliste [...]. Dans
ce déchirement familial, [...] l'ambassade
des États-Unis ne cachait pas sa préférence
pour Édouard Balladur. » [6] « Les
deux ministres balladuriens ont conservé
leurs amitiés [étasuniennes]. » [6]
Perben et Sarkozy furent d’ailleurs élus
en 2003 « aux Big Brother Awards,
[Catégorie] "Etat, administrations, élus et
personnalités", [...] pour le projet de [la]
loi » [7]. « Il s'agit pour eux de modifier
le droit français, ses incriminations mais
surtout sa procédure, pour que les policiers
français puissent prolonger sur leur
territoire les opérations du FBI soumises
au droit états-unien. » [6]
Chacun « reconnaît l'origine états-unienne
des notions de repenti, de plaider
coupable, d'infiltration policière, de rôle
d'enquête du procureur (bien qu'en
France celui-ci soit un magistrat nommé
et non un avocat comme aux États-
Unis), etc. [...] mentionnées dans les
documents du G8. [... Ces] innovations
[...] sont en totale contradiction avec les
principes du droit français qu'elles
[déstructurent] profondément. Ainsi,
elles servent les ambitions du FBI au
détriment du justiciable français. » [6]
Mais c'est le pris à payer pour le progrès
du pays. « Non seulement la France sera
le pays d’Europe à compter le plus de
flics par habitant [...], mais, en plus,
chaque flic y aura plus de pouvoir
qu’ailleurs. » [8] Et si le judiciaire voulait
tempérer l’exécutif, le ministère pourrait
alors calmer les juges devenus un peu
trop indépendants, par la mutation :
Durant l’été 2002, par exemple, « 2 000
magistrats, sur les 7 000 exerçant en
France, ont été promus ou mutés [9].
Avec Perben, on ne plaisante pas, on
prépare sa valise… » [10]
« Au lieu de conforter la confiance des
citoyens dans la Justice, [...] le garde des
Sceaux [..., en] renforçant [la] vague
antijudiciaire, [...] concourt à transformer
[les] institutions en une démocratie
restreinte, en une république bonapartiste,
sans contre-pouvoir puisque le
Parlement est déjà une chambre d’enregistrement
du programme politique de
l’Exécutif. [Et il] conforte les fantasmes
du Front national sur la théorie du complot
[Voir « Théorie du complot », p. 24]
et du “tous pourris, y compris les juges”,
ce qui permettra le temps venu, d’installer
un véritable Etat policier. » [11] On
sait d’ailleurs ce qu’on en fait de la
« Justice »… « Le juge d’Angoulême [...]
a été surpris en train de se masturber en
pleine audience correctionnelle ». [12]
On a donc vu apparaître quelques
outils : « garde à vue de quatre jours (y
compris pour les mineurs de 16 à 18
ans) assortie d'une intervention tardive
de l'avocat, infiltration de policiers dans
les réseaux, perquisitions de nuit,
écoutes téléphoniques et interceptions
électroniques élargies, réquisition de
documents plus aisée. En outre l'enquête
de flagrance est étendue à 15 jours et
autorise la déposition de “repentis” [et
de témoins anonymes], la composition
pénale [mesure proposée comme alternative
aux poursuites pénales, en général
une amende] et le “plaider coupable”
sont introduits, et un fichier national des
auteurs d'infraction sexuelle est étendu.
Enfin, la traditionnelle distinction entre
les autorités de poursuite et de jugement
est abandonnée et le rôle des procureurs
renforcé. » [6]
Il y a d'abord « l’allongement de la garde
à vue, jusqu’à 96 heures » [5] « (la plus
longue d’Europe) sans l’assistance d’avocats
pendant les interrogatoires ni permanence
de juge la nuit » [3]. C'est aussi
« l’autorisation pour les policiers [...] de
333 Sécurisons un peu