LIVRE 2005 - page rieuse - Free

trat, celle dans laquelle il se réjouissait du
succès policier. » [3]
« Après les élections, on nous a donc mis
« en scène un “tournant sécuritaire”
censé répondre [...] à ce qu’auraient
“exprimé” une partie des abstentionnistes,
par leur “silence”, et une majorité
des électeurs qui ont porté leurs suffrages
sur Jean-Marie Le Pen au premier
tour des présidentielles. La boucle est
bouclée. » [4]
Elus pour rétablir l’ordre. « Dominique
Perben [...] avait déjà mis en garde ses
amis en septembre 2000, lors des journées
parlementaires du RPR : “Si on fait
(sic) l’amnistie, les Français sortent et
dépavent les rues.” [...] Sortir du piège
judiciaire constitue [pourtant] l’une des
priorités de Chirac. Certes, il a été déclaré
“intouchable” par le Conseil constitutionnel,
mais ses amis [tels Juppé,
Roussin, etc.] restent des justiciables
comme les autres. » [5] [Voir « Ça sent le
Roussin », p. 132]
« Promise par le Président-candidat, la
remise sous tutelle des procureurs par le
ministère de la Justice [pouvait] au moins
freiner les investigations des juges et, par
exemple, gêner une éventuelle enquête
sur les dépenses de cuisine des Chirac à
la Mairie de Paris. [... L’Elysée trouva] que
la modification de certaines règles de
jurisprudence était urgente : obtenir que
des magistrats compréhensifs appliquent
au détournement de fonds publics le
régime de prescription en vigueur pour
les abus de biens sociaux. La Cour de cassation
a, en effet, établi pour cette catégorie
de délits des règles de prescription
beaucoup plus favorables aux présumés
délinquants. » [6]
On fit revenir le calme. Les « journaux de
TF1, France 2 et France 3 [...] ont traité
158 fois d’insécurité en septembre 2001,
contre 66 fois seulement en septembre
2002. Comme si la délinquance avait
Sécurisons un peu 326
chuté de près de 60 % en un an. » [7]
[Voir « L’insécurité avance, l’insécurité
recule », p. 278]
Et derrière les alternances apparentes,
l’Etat demeure. En août 2002, par
exemple, le « commandant Philippe
Bottrie [a été] promu chef de cabinet
adjoint de Raffarin. [... Auparavant],
Bottrie était l’aide de camp de Jospin. Il
était même devenu un familier de l’ex-
Premier ministre. A l’époque, ce galonné
expliquait que son cœur à gauche lui
interdirait de rester à Matignon auprès
d’un autre Premier ministre. » [8] Mais
quand on donne des coups de main à
l’Etat, l’Etat les rend.
« Selon certaines sources, il [existera
ensuite] un pacte, secret et inavouable,
qui lierait Jacques Chirac et Lionel Jospin.
[...] Pour [... Chirac], dans le collimateur
de la justice, il s'agirait de se garantir l'immunité.
Et, pour [... Jospin], ce serait l'occasion
de se laver de l'humiliation subie
en 2002 et accéder à la charge suprême.
» [9] Va croire.
[1] : (Le Canard enchaîné, 30/4/2002, p. 2)
[2] : (Hervé Liffran, « Une mise en scène signée Sarkozy
pour quelques babioles volées », Le Canard enchaîné,
29/5/2002, p. 4)
[3] : (« TF1 cajole le ministre », Le Canard enchaîné,
29/5/2002, p. 4)
[4] : (Philippe Chailan, « La loi Perben. La guerre au pauvre
vue des beaux quartiers », Ecologie Sociale, n° 1,
10-11/2002, p. 19)
[5] : (Hervé Liffran, « A peine réélu, Chirac pense à son
avenir judiciaire », Le Canard enchaîné, 7/5/2002, p. 3)
[6] : (Hervé Liffran, « C’est du Toubon pour la méthode…
», Le Canard enchaîné, 7/5/2002, p. 3)
[7] : (Le Canard enchaîné, 9/10/2002, d’après Arrêt sur
image, France 5, 7/10/2002, reprod. in http://www.acrimed.org/article782.html)
[8] : (« Promotion à Matignon », Le Canard enchaîné,
28/8/2002, p. 2)
[9] : (Enrico Porsia, « Chirac-Jospin : le pacte inavouable.
Un livre de Guy Benhamou », amnistia.net – Les enquêtes
interdites, 25/4/2005, d’après Guy Benhamou, « Le
Pacte », Privé, 2005)