LIVRE 2005 - page rieuse - Free

Le Canard enchaîné annonçait à
l’avance comme une mesure qui
serait prise d'urgence après le
second tour des élections présidentielles
de 2002 un « volet sécurité [qui] ne fait
pas dans le détail :
Mise en place du super-ministre de la
Sécurité promis par le Président-candidat,
avec à ses côtés un ministre délégué
à la Police, qui [devait] être Philippe
Massoni, le préfet de police devenu
conseiller de Chirac [Voir « Pour l’édification
des masses honnies », p. 142].
Rédaction et présentation en moins d'un
mois d'une grande loi police-justice,
mise en valeur dans le programme de
sécurité utilisé aux législatives [Voir « La
loi ne fait que répondre aux menaçes
terroristes », p. 327].
Sélection d'une dizaine de "quartiers
sensibles" où des opérations spectaculaires",
"destinées à briser les réseaux
mafieux", seraient organisées. Evidemment
sous l'œil des caméras de télévision.
» [1] « Spectaculaires », on a dit.
Dès le lundi matin qui suivait le second
tour, on pu en effet voir, au métro
Champ de Mars (15 e) entre tant
d’exemples, de nombreux policiers faisant
très visiblement face à l'insécurité.
« A peine arrivé Place Beauvau, Sarkozy
[Voir « Le syndrome de Narkozy »,
p. 664] apprend qu'un juge d'instruction
de Strasbourg, Jean-Baptiste Poli,
prépare avec gendarmes et policiers une
rafle. Cible : une bande de petits receleurs
dans les HLM de Strasbourg. [... Or,
Sarkozy est] chargé de mettre en place
les fameux Groupements d'intervention
régionaux (GIR) promis par Chirac.
Rassemblant policiers, gendarmes et
agents du fisc, ces futures unités sont
supposées mettre hors d'état de nuire les
"réseaux mafieux"
[... Sont bienvenues] quelques images
montrant des policiers en train de
prendre d'assaut une cité HLM, présumée
zone de non-droit, [...] à trois
semaines des législatives. Surtout à
Strasbourg, où les statistiques de la
délinquance galopent malgré l'élection à
la mairie, en mars 2001, de l'UDF
Fabienne Keller [..., qui pourtant] avait
axé toute sa campagne sur [...] l'insécurité.
[...]
Sarkozy a besoin de quelques jours de
délai pour organiser la mise en scène.
[...] Foin du secret de l'instruction : les
télés [...] sont discrètement [...] invitées à
accompagner les policiers le 22 mai [...
2002.] TF1 va en faire des tonnes. » [2]
En « ouverture de son journal, PPDA a
[...] annoncé que les perquisitions de
Strasbourg constituaient la "première
opération des GIR" [... C’est] faux : les
GIR n'existaient pas encore » [3]. « [A l'en
croire,] "[...] seront [... saisies] des armes
de guerre la plupart classées première
catégorie [... et une] mitrailleuse lourde
allemande, en parfait état de fonctionnement.
Les cartouches de 7 millimètres
complètent cet arsenal." [... En fait,] ces
fameuses armes de guerre étaient en réalité
"démilitarisées" et réduites à l'état de
banales pièces de collection. En guise
d'arsenal, les perquisitions n'ont permis
de retrouver qu'un "revolver 357
magnum et un pistolet à grenaille". » [2]
« TF1 s'est aussi permis de passer sous
silence les réserves du procureur de la
République de Strasbourg [... ; et on ne
vit qu’une] partie des propos du magis-
325 Sécurisons un peu