LIVRE 2005 - page rieuse - Free

On sait être technique, « à l’américaine
». Claude, la fille de
Jacques Chirac, lui a fait adopter
« le fameux double prompteur de
Jacques Chirac, piqué à [William]
Clinton. Deux plaques de verre transparentes,
situées de chaque côté de l’orateur,
lui réfléchissent le texte de son discours
en toute discrétion. Sur scène
comme à la télé, l’illusion est totale. » [1]
Contrôle technique.
Le modèle étasunien des élections fait
d’ailleurs toujours rêver les équipes de
candidats aux présidentielles françaises.
Une campagne à l’américaine, ça « rappelle
un peu celles de feu Marcel
Dassault, qui distribuait les billets de
500 F [75 euros] aux électeurs de l’Oise.
Sans même descendre de voiture… » [2]
Et le marchand de canons se faisait élire.
Le modèle bushien emballe sec. « La
France vit sa première campagne à
l’américaine [..., note alors un maire PS
qui croyait pouvoir pronostiquer]. Elle se
terminera avec une abstention à l’américaine,
massive. On arrive au bout d’un
système, celui de la V e République,
hypercentralisée, cadenassée, qui atrophie
le débat et tue le désir. Mais l’envie
de politique reste forte en France, et la
société, mise à la porte de la sphère politique
y entrera par la fenêtre » [3]. Et aussi
un peu par la porte, avec le « non » au
référendum sur le Projet de « Constitution
» européenne.
[1] : (Denis Sieffert et Michel Soudais, « De l’UMP au PS : la
tentation américaine », Politis, n° 829, 9/12/2004,
http://www.politis.fr/article1177.html)
Sécurisons un peu 322
[2] : (Claude Roire, « La campagne à l’américaine d’un
bâtisseur corse », Le Canard enchaîné, 5/6/2002, p. 4)
[3] : (Thierry Mandon, entretien avec Marianne,
18/3/2002, p. 23)
Puis vinrent les résultats du premier
tour, laissant Chirac face à Le Pen.
« Si on la rapporte à l'ensemble de
la classe d'âge (c'est-à-dire si l'on tient
compte des cinq millions de Français et
de résidents étrangers [adultes] exclus
du suffrage presque universel) : les partis
de gouvernement ne sont soutenus
que par 38 % de la population ! » [1]
Certes, mais avait-on déjà auparavant
décompté ces « partis de gouvernements
» ?
Jospin déclara alors : « j’assume pleinement
la responsabilité de cet échec et
j’en tire les conséquences en me retirant
de la vie politique » [2]. La récupération
possible, ultérieurement, du mouvement
d’humeur de l’orgueil blessé est
connue : « A l'aube de la campagne
pour la présidentielle de 2002, M. [Noël]
Mamère avait d'abord affirmé de façon
"irrévocable" qu'il ne serait pas candidat
à la présidentielle, avant de se rétracter
faute, selon lui, d'autre candidat. » [3]
Mais on devra tout de même, pour espérer
permettre le retour de Jospin, éviter
au sein du P.S. l’émergence d’un sérieux
challenger. Le falot Hollande y veillera
royalement.
« Face à la crise de régime, les deux
grands partis ne proposent aucune solution,
et le Front national encore moins
qu'eux. [...] Face au désaveu des partis
de gouvernement et à la crise de régi-