LIVRE 2005 - page rieuse - Free

dent." » [3] Il avait bien fallu manœuvrer.
Alors que la popularité de Lionel Jospin
s'effrite, les candidatures se multiplient à
gauche [Voir « Jouer le jeu vainement
? », p. 229]. Il est par ailleurs classique
que les chefs de gouvernement
échouent quand ils se présentent aux
électeurs à l'issue de leur mandat.
A l’opposé, le 15 février 2002, « Philippe
de Villiers annonce [...] qu’il ne sera pas
candidat à l’élection présidentielle » [4].
Le 3 avril 2002 (donc très tardivement),
« Charles Pasqua prend acte, implicitement,
du fait qu’il ne pourra pas être
candidat à l’élection présidentielle, faute
de disposer du nombre de signatures
nécessaire. » [4] Et les voix qui allaient à
Philippe de Villiers et à Charles Pasqua se
sont en gros reportées soit sur Chirac,
soit sur Le Pen.
On peut aussi agir dans l’autre sens.
« Un collaborateur de Jean-Pierre
Soisson - le président du conseil régional
de Bourgogne, élu grâce aux voix du
Front national - affirme que l'Elysée a
aidé Jean-Marie Le Pen à recueillir ses
500 parrainages d'élus. Selon ce témoin,
la décision a été prise lors d'une réunion
qui rassemblait, quelques jours avant
Pâques à Paris, des francs-maçons de
plusieurs obédiences. Un membre du
cabinet de Jacques Chirac aurait demandé
à ses "frères" de "sauver le soldat Le
Pen". Selon ce témoin, un haut fonctionnaire
du ministère de l'intérieur, "chiraquien
notoire", participait également à
cette réunion. "On s'est réparti la tâche
dans les régions, raconte-t-il. En dix jours
nous avons fait remonter les 90 à 95
signatures manquantes." » [5]
L’extrême droite peut en effet être proche
des gaullistes [Voir « De Gaulle, le
général-président-putschiste », p. 109].
Elle a pu jouir de l’Immunité et de la profonde
bienveillance [Voir « Protégeons
l’extrême droite », p. 48], lors même
Sécurisons un peu 316
qu’elle subissait l’opprobre apparente.
On fraye ensemble. Ainsi, « le Club de
l'Horloge [6] demeure un laboratoire
idéologique où peuvent s'affiner les
convergences de "valeurs" entre les néonazis
du Front national et la droite traditionnelle
» [7].
Et puis, on sait s’arranger. Par exemple,
quand avec « Valéry Giscard d'Estaing [à
la présidence de la région Auvergne], la
droite vote [en 1998] pour des candidats
du FN [8] [... et leur] octroie [...] 37 délégations
au sein des organismes extérieurs.
» [9]
Cependant, on peut ostensiblement
faire la moue - pas la gueule ! - à l’extrême
droite. Prenons « le porte-glaive
» [10] « Charles Millon : [… Cet ancien
militant] Algérie Française [..., et futur
ministre de la défense, vote en 1986]
pour une vice présidence Front national
à l'Assemblée. [… Et en 1992, il se dit
opposé] à toute alliance et à tout désistement
avec le Front national. » [11]
On mit donc finalement les moyens pour
sauver ce bon soldat. « Interview du président
du Front national qui accuse des
maires d’avoir retiré leurs parrainages de
sa candidature, gros titre sur le thème
"L’absence du candidat du FN n’avantagerait
pas forcément Chirac"... Le Figaro
sonne le tocsin : il faut sauver le soldat
Le Pen. "Son absence de la compétition
serait lourde de conséquences : d’abord,
pour la
démocratie"
[...]
D’abord, au
bénéfice
de Mitterrand,
[puis,
en 2002],
pour avantagerChirac,
le FN
joue les uti-