LIVRE 2005 - page rieuse - Free

vidéo qu’il avait remis 5 millions de
francs en liquide à Chirac et à son directeur
de cabinet de l’époque [Michel
Roussin]. » [8] [Voir « Ça sent le
Roussin », p. 132]
« Dans son testament audiovisuel, l’ancien
promoteur Jean-Claude Méry –
membre du Comité central du RPR de
1987 à 1990 – évoque les faits qui sont
au cœur de l’enquête du juge Halphen
sur les HLM de Paris et confirme l’existence
d’un système de financement
occulte du parti gaulliste [...] : chauffage
des lycées, ascenseurs des HLM parisiennes…
toutes les attributions de marché
procédaient d’entente illégale ou
fonctionnaient à coup de commissions.
Un système essentiellement mis en place
pour financer le RPR, mais dont le PS et
le PC bénéficièrent aussi, selon Méry,
sous forme de miettes. Sommes faramineuses
détournées, comptes suisses et
train de vie fastueux pour les uns,
charges locatives exponentielles et facturations
infondées pour les autres : la
fracture sociale » [9] fait ainsi s’éloigner
deux pôles : les représentants et les
représentés.
Des « magistrats ont trouvé qu’après
tout la procédure du juge Halphen, qui
instruisait cette affaire, comportait
quelque défaut et devait être largement
annulée. La fameuse cassette où Jean-
Claude Méry a narré les turpitudes de la
Chiraquie parisienne faisait partie du lot
de pièces invalidées [10]. » [11]
Les conséquences des « affaires », donc ?
« La déclaration de Chirac [en 2001]
selon laquelle l’affaire des voyages payés
en liquide avait fait "pschitt" a réjoui la
patron du soda du même nom qui
raconte [...] : "Dans les trois semaines qui
ont suivi, nos ventes ont été multipliées
par cinq." » [12]
« Il faut reconnaître une qualité à
Jacques Chirac : le cynisme tranquille. La
nomination [en juin 2002] de l’ex-socialiste
Noëlle Lenoir comme ministre déléguée
aux Affaires européenne est là
pour en témoigner [...] : nommée en
1992 au Conseil constitutionnel par
Henri Emmanuelli, à la demande de
Mitterrand et de Rocard, c’est elle qui fut
le 22 janvier 1999, rapporteur de la
décision instaurant l’impunité du chef de
l’Etat. C’est elle qui, sous la présidence
de Roland Dumas, argumenta pour éviter
à Chirac toute poursuite judiciaire. Et
c’est encore elle qui avec l’aide de
Dumas [qui lui bénéficia de la clémence
dans l’affaire Elf], rallia à sa position
l’unanimité du Conseil. » [13]
D’autres qualités ? Chirac est un homme
sensible. Il a « prévu un système quasi
automatique de condoléances, à utiliser
rapido presto dès l’annonce d’une catastrophe
se produisant en France et même
dans le monde ». [14]
Chirac est un homme inspiré. On sait
que jadis, lors de l’inauguration d'une
exposition sur l'art des Tainos à Paris, en
1994, il s’extasiait devant les caciques
Tainos qui « inhalaient une poudre hallucinogène
», la cohoba, pour éclairer le
village sur la route à suivre, ce qui fit
alors bien rire à Franche Jachère (improprement
appelée « France Culture »). De
pseudo-sycophantes se manifestent :
« Bayrou affirme [...] que certains de ses
collègues en politique auraient tendance
à utiliser des substances prohibées : "Il
y a des gens qui se shootent un peu. J'ai
même des noms à l'esprit, mais je ne
vous les dirai pas". » [15]
Chirac sait ce que valent « les promesses
[qui] n’engagent que ceux qui y
croient » [16] « Répondant [..., conséquemment,
à] cette question posée par
des journalistes [… d’une télévision allemande]
: "Quel est le trait de caractère,
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