LIVRE 2005 - page rieuse - Free

expliquait un membre de [l'équipe des
publicitaires d'Euro-RSCG]. Ca nous permet
de voir ce qui passe bien, ou mal,
dans les propos de Jospin comme de
Chirac." Pour prix de leur service, le PS a
signé à Séguéla et Fouks un chèque de
450 000 euros [...]. "Un prix d'ami"
avaient-ils ajouté. » [12] Qui aime bien
charrie bien. On fournissait déjà de
beaux slogans élaborés. « Pour Jacques
Séguéla, la formule "Présider autrement"
doit [en effet] aussi se comprendre :
"L’autre (Chirac) ment." » [13]
On comprend bien comment l’appareil
politico-médiatique, pseudo-représentatif
et réellement au service du pouvoir
financier, travailla aussi à produire l’illusion
intéressée sur le Traité européen. A
les entendre partout : « De profundis »,
clama le « oui » ! Il allait être pourtant
« massivement repoussé » [14] en France
le 29 avril 2005.
« On ne voit pas au nom de quoi on
pourrait interdire à l'électeur la possibilité,
s'il le désire, de choisir son candidat
ou son parti en "petit stratège amateur"
comme [...] les professionnels de la politique.
Si l'on veut rester fidèle à la
logique de l'isoloir et à la conception de
la démocratie qu'elle implique, il faut
autoriser la publication des sondages
préélectoraux, mais [... il faut] que les
résultats soient donnés d'une manière
scientifiquement irréprochable, c'est-àdire
sans exclure les indécis et les "nonréponses"
[... et] que cette publication
ne soit autorisée que durant la seule
semaine précédant l'élection. Les sondages
sont alors les plus fiables et, surtout,
ils sont proposés au bon moment,
lorsque les électeurs doivent se prononcer.
En dehors de cette courte période,
l'interdiction de toute publication de
sondages "préélectoraux" ne peut être
que bénéfique à la fois d'un point de
vue scientifique (ils sont peu significatifs)
et politique (ils encouragent trop dans
les médias une vision “hippique” du
débat politique). » [15] Mais ils servent
qui les paie.
[1] : (« Laurence Parisot, la nouvelle présidente du Medef,
souhaite "réconcilier la France et l'entreprise" », Le Monde,
29/08/2005, http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-
0,36-683344,0.html)
[2] : (Jean-François Juillard, « Laurence Parisot. Patronne
n’en faut », Le Canard enchaîné, 8/6/2005, p. 7)
[3] : (Pierre Bourdieu, « Langage et pouvoir symbolique »,
Seuil, 9/2001, Points n° 461, p. 239)
[4] : (John Langshaw Austin « Quand dire, c'est faire »,
1962, trad. fr. 1970, rééd. Seuil, Points essais, 1991)
[5] : (Bernard Guibert, « Sondages et principe de précaution
», Lettre d’information de Pénombre, 7/2002, n° 30
(Pénombre, BP 87, F-75222 Paris cedex 05,
http://www.penombre.org)
[6] : (Robert K. Merton, « Social Theory and Social structure
», 2d éd., 1957, « Eléments de théorie et de méthode
sociologique », trad. et adapt. Henri Mendras, Plon, 1953,
1965, réed. Armand Colin, (1997), 2001, pp. 136-160)
[7] : (Jean-François Julliard, « Sondages. Même les sondeurs
n’y croient plus beaucoup ! », Le Canard enchaîné,
16/1/2002, p. 8)
[8] : (Paris Match, 13/10/2005)
[9] : (Le Point, 13/10/2005)
[10] : (« Des sondages qui flanquent la migraine », Le
Canard enchaîné, 19/10/2005, p. 2)
[11] : (« Jospin, meilleur client des sondages », Le Canard
enchaîné, 24/7/2002, p. 2)
[12] : (« Le triomphe de deux fils de pub », Le Canard
enchaîné, 24/4/2002, p. 3)
[13] : (Frédéric Haziza, « Chirac ou la victoire en pleurant
», Ramsay, 5/2002, cité in « Jospin ou la défaite en
chantant », Le Canard enchaîné, 7/5/2002, p. 3)
[14] : (Eric Aeschimann, « La France crie son non au traité
européen », chapô, Libération, 30/5/2005,
http://www.liberation.fr/page.php”Article=300061)
[15] : (Patrick Champagne, « Pour en finir avec les faux
débats sur les sondages. Réinventer l’isoloir. », Le Monde
diplomatique, 7/1995, pp. 18-19, http://www.hommemoderne.org/societe/socio/champagn/pourenfi.html)
311 Sécurisons un peu