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ment de ces centres a conduit à leur fermeture."
» [1]
Le « centre fermé [...] a eu plusieurs
noms depuis la Maison d’amélioration
du projet Mirabeau de 1790, la maison
de correction de 1791, la prison d’amendement
de 1814, la maison d’éducation
correctionnelle de 1836, les colonies
agricoles, industrielles, pénitentiaires ou
correctionnelles de 1850, les Maisons
d’éducation surveillée de 1927, les IPES,
institutions publiques d’éducation surveillée
de 1940 qui deviennent internats
publics puis professionnels en 1945, les
Centres d’observation publics de [l’E.S.]
toujours en 1945, puis les institutions
d’éducation corrective, puis [Institutions]
spéciales et enfin les foyers de semi-liberté
de 1955 et d’action éducative en
1965… Bref, la terminologie change, la
réalité perdure. Ces différentes structures
n’ont jamais empêché l’augmentation
du nombre de condamnations de
mineurs et ceux qui les ont connues ou
décrites en parlent comme des lieux
d’hyperviolence institutionnelle où les
crimes sexuels étaient fréquents. » [2]
Même si « la palme revient sans surprise
à Le Pen avec sa proposition d'abaisser
la majorité pénale à dix ans » [3], Jospin
a changé d’apparence. Et Guigou, l’ancienne
garde des Sceaux de Jospin, se
dit consternée, car « les spécialistes de
l'enfance délinquante - psychologues,
juges des mineurs, éducateurs de la PJJ
[Protection Judiciaire de la Jeunesse] et
même parlementaires, auteurs de rapports
sur la question - lui renvoient tous
le même son de cloche. Les centres fermés,
conçus comme des prisons pour
mineurs, se transforment rapidement,
affirment-ils, en Cocotte-Minute. En sortant,
au bout de quelques années, des
fauves encore plus violents qu'à leur
entrée et prêts à terroriser leur quartier
d'origine. » [4]
Sécurisons un peu 300
Et en « Espagne, malgré une [...] campagne
électorale musclée sur le thème
de l’insécurité, le parti de droite au pouvoir
a renoncé, [en 2001], à l’emprisonnement
des mineurs “tant son échec en
matière de réinsertion est évidente”. » [5]
Mais Jospin tient bon la barre à
mine(urs). « Nous sommes bien loin du
“projet socialiste pour la France des
années 80” [, qui] avait pour objectif “la
dépénalisation complète de la justice
des mineurs”. Le pouvoir a rendu les
socialistes tellement [“]responsables[“]
qu’ils endossent désormais les idées et
les méthodes qu’ils pourfendaient
naguère encore, avec la virulence des
nouveaux convertis. » [2] S’ils ont été
retournés, ce ne sont pourtant pas eux
qui l’ont dans le dos.
[1] : (Alain Guédé, « Les juges des mineurs regrettent déjà
le Premier ministre Jospin », Le Canard enchaîné,
20/3/2002 p. 3)
[2] : (Alain Dru, « Le syndrome de l’enfermement… »,
Justice, n° 170, 3/2002, pp. 9-11 (7,60 euros, Diffusion
populaire, 21 ter, rue Voltaire, F-75011 Paris))
[3] : (« Présidentielles. De A à Z, les mots de la campagne
», L'Humanité, 20/4/2002, http://www.humanite.fr/journal/2002-04-20/2002-04-20-32555,
cité par Le Canard
enchaîné 24/4/2002, p. 2)
[4] : (Jean-François Julliard, « Les centres fermés pour
délinquants mineurs créent des désaccords majeurs au
PS », Le Canard enchaîné, 27/3/2002, p. 4)
[5] : (« Les experts tirent à vue sur la loi Perben », Le
Canard enchaîné, 7/8/2002, p. 4, d’après Dedans Dehors
(mensuel de l’Observatoire international des prisons,
http://www.oip.org), 7/2002)