LIVRE 2005 - page rieuse - Free

Les conditions de (sur)vie n’étant
pour rien dans la délinquance, il
convient donc de casser la mauvaise
graine.
« Le syndicat des commissaires et hauts
fonctionnaires de la police nationale
(SCHFPN) [..., dit] “Schtroumpf” [..., a
publié] un document de “proposition”
pour “la sécurité au quotidien”. [...] De
très nombreuses dispositions des lois
Sarkozy et Perben [Voir « La loi ne fait
que répondre aux menaces terroristes »,
p. 327] sont inspirées par des “idées” du
Schtroumpf et de ses dirigeants. [...]
L’idée de délier les travailleurs sociaux de
leur secret professionnel pour les [...]
obliger [...] à se confier aux policiers et aux
magistrats est longtemps développée.
[... Le] Schtroumpf se lance dans la “prévention
précoce des enfants à risque”.
L’action menée actuellement est jugée
“tardive”. “Aucune action, se désole le
rédacteur du texte, n’a été expérimentée
à ce jour auprès d’enfants qui présentent
un comportement prédicteur (sic)
de la délinquance dès la crèche, la
maternelle ou l’école primaire.” » [1]
Il faut changer l’approche. A la crèche,
Sécurisons un peu 298
un bébé vicieux tend-t-il la main vers la
poitrine d’une dame de l’encadrement ?
Incivilité ! « Les incivilités désignent
moins une réalité sortant du champ des
conduites incriminables qu’un ensemble
de conduites qui sont la plupart du
temps le fait de jeunes et qu’on ne juge
pas ou pas assez incriminées. La lutte
des incivilités se confond avec la volonté,
récurrente aux Etats-Unis et en
Europe, d’intensifier l’action pénale
autour de la notion de “tolérance zéro”.
A travers la chasse aux incivilités, certains
prétendent en fait systématiser le traitement
pénal des petits délits, en sollicitant
le zèle policier à “l’insuffisance des
plaintes”. » [2]
De l’incivilité à la délinquance, on les voit
venir. « Courbe évolutive d'un jeune qui
au fur et à mesure des années s'écarte
du “droit chemin” pour s'enfoncer dans
la délinquance, voilà le titre de la seule
illustration du rapport Bénisti [3] [truffé
de fautes d’orthographe] sur la prévention
de la délinquance, remis au ministre
de l'Intérieur en octobre 2004. Selon le
graphique, les “comportements déviants”
commencent dès la maternelle. » [4]
Enfin, pour en remettre une couche, le
bienveillant INSERM a publié fin 2005 un
rapport sur le « Trouble de la conduite
chez l’enfant et l’adolescent » [5]. « Ce
document présente la synthèse des travaux
du groupe d’”experts réunis par
l’Inserm dans le cadre de la procédure
d’expertise collective, [...] sur le dépistage,
la prise en charge et la prévention et
du trouble des conduites chez l’enfant et
l’adolescent. Il s’appuie sur les données
scientifiques [... de plus] de 1 000
articles et documents » [6]. Ses
« approches et les conclusions conduisent
à pathologiser les comportements
“déviants” (rebaptisés anti-sociaux par les
auteurs) d’enfants et d’adolescents. Il
encourage la surveillance et la normali-