LIVRE 2005 - page rieuse - Free

plosent parfois des "émeutes" qui cristallisent
les représentations collectives en
question [22]. » [3] [Voir « Clichy dans les
bottes », p. 671]
« [... La surdélinquance des mineurs,]
bien réelle quoi qu'exagérée dans les
statistiques policières [..., reflète l’absence
de] toute perspective d'insertion économique
et sociale [Voir « Insécurité
sociale », p. 489] [..., qui] constitue logiquement
un facteur facilitant l'investissement
de l'économie souterraine [... classique]
(les vols, recels et reventes de
pièces détachées de voitures) ou plus
[récente] ([...] cannabis). » [3] Mais « les
chiffres du ministère de l'Intérieur témoignent
avant tout de l'activité de la police,
et non de celle des délinquants.
Le second comptage est [...] lié à la création,
en avril 1991, de la nouvelle section
de la Direction centrale des renseignements
généraux intitulée "Villes et
banlieues" [..., devant anticiper les]
émeutes urbaines. [... Dirigée par la philosophe
et] commissaire principale Bui
Trong […, elle réalise] une cartographie
des "quartiers sensibles" [... et] une grille
d'évaluation de la dangerosité des quartiers
[..., qui mesure] les tensions surgissant
entre les jeunes et les représentants
de l'État [..., surtout] les policiers [... ;
nouveau] "corpocentrisme" flagrant. [...
En] quelques années, [ces] chiffres [...]
vont indiquer une aggravation continue
[... De] 400 quartiers [... en 1993, on
passe en effet à] 1.171 en 1998. [... Et
les] faits constatés [... ont] des évolutions
exponentielles impressionnantes au
cours des années 1990 [... ; qui s’étendrait
à] la France profonde.
[... Cette] hausse reflète avant tout l'effet
d'aggravation continue propre à la mise
en place de tout nouvel instrument de
mesure ([... comme] pour les "violences
scolaires" enregistrée par l'Éducation
nationale). [... Le] simple nombre de
fonctionnaires mobilisables pour la collecte
des données [influe] directement à
la fois sur la quantité de faits relevés et
sur leur localisation géographique. Ainsi
lorsque la commissaire annonce le recrutement
de nouveaux agents, on peut
prévoir à l'avance que ses statistiques
témoigneront d'une dégradation dans
les années qui viennent… » [18]
On peut aussi présenter la Justice
comme laxiste. Début 2002, alors « que
le Président-candidat célèbre en tout lieu
les vertus de la "tolérance zéro", et de la
peine "rapide et certaine", l'Union syndicale
des magistrats (USM) [...,"apolitique",
affirme que] "37,15 % des
condamnations à l'emprisonnement
ferme ne seront jamais exécutées." [23]
[... Deux] chiffres après la virgule, pour
un calcul [..., déjà cité en 2001, et] complètement
fantaisiste. L'USM a entrepris
de comparer le nombre de condamnations
et celui des incarcérations. En y
ajoutant à la louche, les détentions provisoires,
suivies d'une condamnation.
Mais sans tenir compte, par exemple,
des condamnations multiples, qui ne
donnent lieu dans les statistiques qu'à
une incarcération. Ni les détenus déjà
incarcérés pour une autre raison au
moment de la décision, etc. » [24]
« Quant au fameux taux d’élucidation,
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