LIVRE 2005 - page rieuse - Free

les jeunes issus de l'immigration.
Symbole [... de la palinodie], le président
de SOS Racisme (un homme d'origine
maghrébine) déclarait [...] : "cette surdélinquance
des jeunes issus de l'immigration
est visible par la société et il est
dans notre intérêt de briser le
tabou" [1]. » [2]
Les « discours dominants à prétention
savante [... sont] ceux de responsables
policiers et d'"experts" liés au marché
privé de la sécurité [3] » [2] [Voir « Et que
se perd en route... », p. 234], dénonçant
surtout « "la dissolution du principe d'autorité
dans la société [..., en renvoyant]
la responsabilité [... des] difficultés de
[la] pratique [policière] quotidienne
[... à] la famille, l'école et la justice" [4] ;
[... et dénonçant] "les difficultés endémiques
entre la police et les groupes
sociaux qui, pour des raisons structurelles,
se plient moins facilement que
d'autres à cette imposition d'autorité :
les jeunes [... et] les minorités ethniques
[...]" [4]. » [5] :
Nous « serions face à une jeunesse désocialisée,
sans repères moraux et sociaux,
pourvue de parents "démissionnaires".
[... Ces] jeunes [...] massivement "toxicomanes"
[... (haschich)] deviendraient fatalement
des trafiquants [... s'organisant]
en bandes délinquantes et armées, organisant
toute une économie souterraine
dans leur cités, empêchant la police d'y
entrer et terrorisant les environs. Les
incendies de voitures serviraient uniquement
à faire disparaître les voitures
volées, tandis que les émeutes ne
seraient en rien l'expression d'un sentiment
d'injustice mais simplement un
moyen de tenir à distance la police pour
mieux protéger les trafics.
Et [...] les plus âgés initieraient les plus
jeunes » [2] « pour faire le guet, transporter
la drogue, etc. » [5] dans « un
Sécurisons un peu 276
véritable "système mafieux" organisé
autour de quelques familles contrôlant
peu à peu tout un quartier et utilisant les
jeunes » [2] « pour se protéger de la police
[6], la criminalisation des familles ne
se limitant pas aux fratries mais atteignant
également les parents [7]. » [5]
« Ainsi, [...] avec son commandement de
grands trafiquants organisés et sa piétaille
de jeunes adolescents désocialisés,
c'est une véritable "armée délinquante"
[..., un] ennemi de l'intérieur, prêt à renverser
l'ordre social [...] : cet ennemi est
étranger dans le sang et le demeure
dans l'âme. » [5]
Il « s'agirait [... de] familles maghrébines
[... pour] des raisons "culturelles". » [2]
« [... Le] commissaire Bousquet précise
[...] : "jugé peu dangereux par la tradition
[...] maghrébine, légitimé par son
impact économique positif, le trafic de
haschisch [...] soutient la capacité de
consommation du quartier. Facteur de
paix sociale, il maintient sur le quartier le
voile du silence mafieux" [6].
[... Le commissaire poursuit. :] "[En quinze
ans], l'ethnicisation croissante des
banlieues s'est accompagnée d'un doublement
de la population musulmane
dont désormais la religion constitue l'axe
structurant [...]. Différent de la religion
fataliste et résignée des pères, l'islam [...
peut] conduire à l'opposition aux valeurs
d'une société perçue comme pratiquant
l'exclusion économique et sociale. Il conduit
à la méfiance à l'égard des institutions
et au repli communautaire" [6]. [...]
Le policier invoque ici l'autorité du chercheur
[...] F. Khosrokhavar qui distingue
[pourtant] nettement un processus très
majoritaire d'appropriation positive et
constructive de l'Islam, facteur de stabilisation
psychologique et sociale des
jeunes, d'un processus très minoritaire
d'appropriation purement réactive qui