LIVRE 2005 - page rieuse - Free

C’est un vieux principe : « Il doit y
avoir une tête forte [de Turc] qui
serve de but à tous les coups, et
qui porte les reproches de toutes les
fautes et de tous les malheurs, aux
dépens de sa propre ambition. » [1] Et
quand, grâce au pétrole cher, l’Etat
engrange des taxes croissantes par litre
d’essence (nécesssaire pour la voiture
que l’urbanisme rend bien souvent obligatoire),
on produit une identification
entre émirs, terroristes et immigrés [Voir
« Bâtissons le choc des civilisations »,
p. 566], afin que l’immigré serve de
paratonnerre contre l’ire populaire.
Criminaliser l’immigré clandestin permet
de plus facilement pouvoir l’utiliser
comme esclave [2] [Voir « Soutenons les
esclavagistes ! », p. 658]. Il serait méprisable
par nature... Comme pour la
drogue [Voir « Pour la drogue, donc
contre ! », p. 144], il faut réprimer sévèrement
les victimes pour faire progresser
leur asservissement.
Et le goût amer des fruits et légumes ne
nous gênera pas. « Le développement
spectaculaire des cultures sous serre, en
Andalousie, repose [en effet] sur la surexploitation
d’une communauté immigrée,
essentiellement marocaine, à
laquelle est contestée la simple revendication
de ses droits sociaux. [...
Méprisée] en raison même des conditions
d’existence indignes qu’on lui fait
subir, cette population est également
crainte du fait des comportements marginaux
provoqués, chez une minorité de
ses membres, par sa situation marginalisée.
[... Ce] contexte explique [par
exemple] la vague de violence raciste
qui s’est abattue sur El Ejido du 5 au 7
février [2000]. » [3] La « ratonade », ça
défoule et puis, comme ça, ils ne la
ramènent pas.
On connaît par ailleurs la réalité persistante
du rapport entre étrangers et terrorisme
; à l’inverse de celui qui est exposé
en vitrine : « Plus de 40 attentats à
caractère raciste [surtout anti-arabes]
avaient été signalées par les autorités
[corses pour] l’année 2004. » [4] Le reste
de l’Europe est aussi concerné.
Mais ce genre d’histoires n’est pas
récent. « En mai 1986, [par exemple,]
quatre bombes éclatent à Marseille et
Toulon contre des bâtiments fréquentés
par des travailleurs immigrés à savoir un
bar, une boucherie, un hôtel et un
foyer. Bien que rappelant les méthodes
du SAC [... des] années 1970 [Voir « Mis
à SAC. Mis dans le MIL », p. 140], ces
attentats sont alors revendiqués par les
“Commandos de France contre l’invasion
maghrébine”. [Il en est de même,
en] juin de la même année, [... pour]
trois nouveaux attentats visant SOS-
Racisme à Draguignan et Fréjus [...].
Une dernière explosion [...] en août [...]
met fin aux activités du commando
puisque quatre militants meurent dans
l’explosion de la bombe qu’ils allaient
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