LIVRE 2005 - page rieuse - Free

maniant ce type de violence, ils manifestent
la haine qu’ils ont d’eux-mêmes et basculent
dans l’autodestruction. [...] Il faut sortir des
stéréotypes [... sic]. Il faut créer des lieux
pour aider les garçons à parler à leurs pères,
à sortir de la rhétorique sexiste et de la haine
de soi pour conquérir une autre image d’euxmêmes."
[22]
[... On s’essaye à la lucidité :] "[... On] peut
parler de deux sentiments quelque peu
incompatibles. D’un côté, l’indignation, la
colère, légitimes. De l’autre, la prudence qui
apparaît toujours suspecte. [...] Et ce weekend,
l’ensemble des partis politiques hormis
le front national, la majorité des syndicats, la
presse dans son ensemble n’ont fait qu’une
seule voix pour dire son écœurement, son
sentiment d’horreur devant ce double
constat, l’acte lui-même et ce manque de
civisme. [...] La vérité judiciaire sera peut-être
légèrement différente [sic !]. Il restera quand
même un double procès : celui de la violence
et celui de l’indifférence." [23] [... Quand
bien même, en réalité, il n’y eu là ni l’une ni
l’autre.]
“La publication, la diffusion ou la reproduction,
par quelque moyen que ce soi, de nouvelles
fausses, de pièces fabriquées, falsifiées
ou mensongèrement attribuées à des tiers
lorsque, faite de mauvaise foi, elle aura troublé
la paix publique, ou aura été susceptible
de la troubler, sera punie d’une amende de
45 000 euros.”[24]
Ils ont menti deux jours durant, glapi contre
les Maghrébins et les Africains, insulté les
"jeunes de banlieue” et les "anticapitalistes"
[...], réclamé des punitions exemplaires. Les
auteurs de ce délit sont
identifiés : journalistes,
patrons de presse et éditorialistes.
Leur crime s’est
déroulé devant des millions
de témoins. Ces
derniers resteront-ils im-
"Cette fois, l'emballement
politique a
précédé l'emballement
médiatique."
[PPDA, TT FF 11, 2 0
heures, 13/7/2004]
passibles ? Ou, à leur
tour, réclameront-ils que
les coupables soient châtiés
avec la sévérité qui
s’impose ? » [25]
Le « lundi 12 juillet [...
2004], alors qu’il était
[presque] établi que Marie-Léonie avait
menti, [la secrétaire d’Etat aux victimes]
Nicole Guedj a proposé à Europe 1 l’exclusivité,
pour le lendemain matin d’une interview
de la “victime”… » [26] Las ! « Le soir du
13 juillet 2004, la prétendue victime placée
en garde à vue avouait aux enquêteurs avoir
inventé de toutes pièces son "agression".
Saisi d’effroi, le Parti de la Presse et de l’argent
adoptait sa stratégie habituelle : peu
importe si les informations publiées étaient
fausses ; elles témoignaient d’une "réalité".
Et, de toute façon, les journalistes n’avaient
rien à voir avec cette histoire : les politiques
s’étaient "emballés", eux n’avaient fait que
suivre. La presse admettait que son activité
consiste à mettre ses pas dans ceux du
pouvoir.
Vue sur France 2 [27], "l’affaire" se résume
rétrospectivement à une longue suite de
déclarations politiques ridicules mais tempérées
par la prudence des médias. Les dizaines
de reportages outranciers, les centaines de
commentaires indignés vrillés dans le cerveau
des téléspectateurs par France 2 ont
disparu. La plupart des médias reprendront
par la suite la méthode de la chronologie falsificatrice.
Elle permet le cas échéant, de
morigéner les responsables politiques outrecuidants
[...]". » [28]
« Superbe réaction de Julien Dray [Voir
« Dray, c’est pour tuer », p. 224] au journal
de 20h00 sur la 2 à propos de la pseudo
agression du RER. Il nous assène sans rire
que puisque le Président avait dit que c'était
vrai, il n'y avait pas lieu de se poser de questions
complémentaires » [29]. Cet esprit
nuancé, qui passe aisément du coq à l’âne,
clamera plus tard : « Je n'accorde plus aucun
crédit à la parole présidentielle » [30].
Mais, ici, on va se demander : à qui profite la
palinodie ? « Une aubaine pour ceux qui
œuvrent à la victimisation des musulmans.
[...] La fausse agression n’enlève rien à cette
réalité qui met en scène des voyous [...] : la
source des nouvelles intolérances, et désormais
de hystéries collectives qui les dénoncent,
est à rechercher dans une immigration
qui demeure incontrôlée et qui menace la
cohésion nationale. » [31] Pile, je gagne ;
face, tu perds. Selon, par exemple, Alain
267 Sécurisons un peu