LIVRE 2005 - page rieuse - Free

La victoire de l’argent sur les esprits
(par forfait) devait précéder la victoire
de la force répressive. Donc, « les
sujets changent, le matraquage demeure.
Après la pensée unique [Voir
Liquidation Totale n° 0] – l’économie,
c’est le marché -, la presse découvre la
déclinaison unique : l’”insécurité” quel
que soit le sujet. En 1997, le gouvernement
Jospin choisissait
de masquer
son libéralisme économique
par l’interventionnisme
policier.
Privatisations d’un
côté, Vigipirate de
l’autre. » [1] [Voir
« Vigies & Pirates »,
p. 195] Et en
2002, encore,
« Lionel Jospin
[Voir « Jospin dans
la gueule », p. 224]
en rajoutait, en
expliquant, pendant
la campagne
présidentielle, qu’il
avait été naïf en
matière de répression
et donc qu’il
fallait persister
dans cette voie. » [2] [Voir « Jospin de
sucre », p. 299] L’image donnée de la
matraque comme panacée domine
« l’échiquier politique ».
« Une politique publique est fondée [3]
sur [...] la construction d’une image de la
réalité sur laquelle on veut intervenir, et
qui oriente toutes les déclinaisons pratiques
(pénale, policière, judiciaire, carcérale)
d’une telle représentation du
“problème” [...,] objet d’un intense
conflit de définition entre acteurs
sociaux et politiques dont l’expérience et
les intérêts en la matière sont divergents
[4]. [... Les] acteurs tentent d’instrumentaliser
les médias et les journalistes
afin qu’ils traduisent en “information”
l’illustration de leur point de
vue [5]. [... Plus] un acteur a de pouvoir
– politique, institutionnel, économique
[ou symbolique] – et plus il est à même
de mettre en œuvre des stratégies de
communication favorable à ses intérêts
ou à ses représentations,
tandis que
les autres ont à
faire valoir leur
légitimité même à
exprimer un point
de vue [6]. » [7]
Quels jugements
de valeur profitent
d’un porte-voix ?
« Les médias que
détiennent des milliardaires
[Voir
« Tambour battant
», p. 638] se
plaisent à criminaliser
les pauvres. [...]
Sarkozy [Voir « Le
syndrome de
Narkozy », p. 664]
est [par contre]
indigné [dès 2001
par la moindre
docilité de certains magistrats] : “La moitié
des chefs d’entreprises du CAC 40 a
été mise en examen.” De fait, au cours
du seul mois de juin [2001], Claude
Bébéar, patron d’Axa, a été mis en examen
pour “blanchiment de capitaux
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