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Le terrorisme algérien en France
semble aussi annoncer de nouvelles
formes de terrorisme. « Fin
novembre 1994, les services secrets français
(DGSE) ont vent de projets d’attentats
terroristes sur la ligne aérienne
Alger-Paris [1] Conscients du risque
encouru, les dirigeants
d’Air France
et du gouvernement
décident néanmoins
de maintenir
la liaison.
Début décembre,
l’ambassade de
France à Alger fait
circuler une étonnante
note de service
parmi les personnels
du consulat
de France :
“Elle disait qu’il
était déconseillé de
prendre les vols
entre le 23 et le 26
décembre, se souvient
Catherine Beugnet, alors en poste
au consulat. [...]” [... Le 24 décembre
1994] vers 11 heures, alors que l’embarquement
du vol pour Paris est terminé et
que l’Airbus s’apprête à décoller avec
deux cents vingt-sept passagers à bord,
quatre hommes armés [...] font irruption
[... C’est] un commando du GIA de
Djamel Zitouni. [...]
Dans le monde entier, l’annonce de la
prise d’otages surprend les spécialistes :
comment des terroristes ont-ils pu introduire
des armes et des explosifs dans un
Airbus d’Air France stationné sur l’aéroport
d’Alger, en principe l’un des plus
sécurisés du monde [2], et prendre le
contrôle de l’appareil [...] à la barbe des
forces de sécurité algériennes, pourtant
omniprésentes dans l’aéroport ? [...
Alors] que l’Algérie est plongée dans une
guerre terroriste sans précédent et que
les autorités s’attendent à un attentat sur
la ligne Alger-Paris, le dispositif de sécurité
entourant habituellement l’aéroport
a été partiellement levé et les bagages
de certains passagers ne sont même pas
fouillés [3] [...] ; soixante-dix passagers
ont donc embarqué
sans que leurs
billets soient contrôlés
[1], ce qui est
en principe parfaitement
impossible
dans le contexte de
l’époque et qui constitue
l’une des multiples
preuves de la
manipulation. [...]
“Ne s’agissait-il pas
d’une opération
[...] compliquée du
gouvernement algérien
qui s’est
aperçu que, pour
faire pression sur la
France, il fallait utiliser
la violence ?”, se demande par
exemple Alain Marsaud, ancien patron
de la lutte antiterroriste. “Le détournement
de l’Airbus était destiné à inciter
l’Etat français à soutenir plus activement
le pouvoir algérien dans un contexte où
les accords de Rome [signés par l’opposition
algérienne, dont le FIS, et proposant
au régime militaire un scénario politique
de sortie de la crise] étaient sur le point
d’être signés, estime quant à lui l’ex-colonel
Samraoui. Une fois la France impliquée,
elle s’est mise à croire à nouveau à
une menace intégriste risquant de l’atteindre
[4].” “La mission de Zitouni, qui
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