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LIVRE 2005 - page rieuse - Free

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Toufik Médiène, pourtant responsables<br />

de la sécurité du président, ne proposent<br />

[ensuite] leur démission. Mieux, ils<br />

se taisent. [... A] Annaba, [...] il faut<br />

attendre trois quarts d’heure l’arrivée de<br />

l’ambulance présidentielle, dont le<br />

chauffeur, qui ne connaît pas la ville,<br />

mettra plus d’une demi-heure pour trouver<br />

l’hôpital.<br />

C’est avec les derniers blessés de l’attentat<br />

que le président parvient finalement à l’hôpital<br />

vers 12 h 45. Grièvement blessé, il est<br />

évacué par avion vers Alger. Il va alors être<br />

victime de nouveaux retards incompréhensibles<br />

: “Le pilote n’avait pas l’autorisation<br />

d’atterrir, se souvient [...] un témoin [...]” [...].<br />

“Tout le monde sait que Boumaârafi était<br />

en service commandé, confirme Hacine<br />

Ouguenoune, porte-parole du MAOL<br />

[Mouvement Algérien des Officiers<br />

Libres, dissident]. Mon frère était le chef<br />

direct de Boumaârafi à Annaba. [...]<br />

Boumaârafi a reçu l’ordre de tuer le président<br />

Boudiaf. Les vrais cerveaux,<br />

c’étaient Nezzar, Belkheir et Médiène,<br />

car Boudiaf devait les faire démissionner.<br />

Boudiaf avait décidé d’entreprendre un<br />

nettoyage en profondeur de l’armée<br />

algérienne et c’est ce qu’il avait commencé<br />

à faire.” [10]<br />

[... En] juillet 1992, une commission<br />

nationale d’enquête [...] rend un rapport<br />

[... sur l’évènement, dans un] double<br />

langage [devenu] très classique [en<br />

Algérie], où il est banal de dénoncer les<br />

“clans du pouvoir” et autres “mafia politico-financière”<br />

et “cabinet noir”, pourvu<br />

qu’aucun nom ne soit donné [...].<br />

Le 15 mai 1995, s’ouvre le procès du<br />

sous-lieutenant Lembarek Boumaârafi.<br />

Dénonçant une “mise en scène”, Fatiha<br />

Boudiaf, la veuve du président assassiné,<br />

refuse d’y participer. Quant à [...] l’avocat<br />

désigné par Boumaârafi, il n’a eu<br />

que quatre jours pour lire les 1 100<br />

Sécurisons un peu 252<br />

<strong>page</strong>s du dossier : “C’était impossible,<br />

raconte [en 2002, le président de la<br />

Ligue Algérienne de Défense des Droits<br />

de l’Homme] M e Ali Yahia. Il s’est désisté.<br />

Mais il m’a quand même raconté la<br />

chose suivante : Boudiaf avait été atteint<br />

par des balles dans le dos, mais aussi par<br />

une balle tirée de face. Or, le juge d’instruction<br />

n’a obtenu ni les balles, ni l’autopsie,<br />

ni rien du tout : l’énigme reste<br />

entière.”<br />

Le 3 juin 1995, la justice estime pourtant<br />

qu’il n’y a eu “ni complot ni commanditaire”<br />

et condamne à mort Boumaârafi,<br />

présenté comme l’unique assassin du<br />

président. » [11] Comme d’habitude, un<br />

individu isolé s’était infiltré parmi les responsables<br />

de la sécurité. Routine.<br />

[1] : (Thierry Leclère, Télérama, 19/6/2002, à propos de<br />

« Boudiaf, un espoir assassiné », documentaire de Noël<br />

Zuric et Malek Bensmaïl, 1999, rediff. Arte, 26/2/2002)<br />

[2] : (Lounis Aggoun et Jean-Baptiste Rivoire,<br />

« Françalgérie. Crimes et mensonges d’Etats », La<br />

Découverte, 4/2004, p. 281)<br />

[3] : (Lounis Aggoun et Jean-Baptiste Rivoire, op. cit.,<br />

pp. 285, 287-288)<br />

[4] : (Le Monde, 3/7/1992)<br />

[5] : (Roger Faligot et Pascal Krop, « DST, Police secrète »,<br />

Flammarion, 1999, p. 447)<br />

[6] : (Lounis Aggoun et Jean-Baptiste Rivoire, op. cit.,<br />

pp. 288-289)<br />

[7] : (Libération, 12/8/1992, Le nouvel Observateur,<br />

5/8/1992)<br />

[8] : (Lounis Aggoun et Jean-Baptiste Rivoire, op. cit.,<br />

p. 290)<br />

[9] : (Guy Debord, « “Cette mauvaise réputation…” »,<br />

Gallimard, 10/1993, p. 88)<br />

[10] : (Hacine Ouguenoune, entretien pour le documentaire<br />

de Jean-Baptiste Rivoire, « Services secrets : révélations<br />

sur un “vrai-faux” enlèvement », 90 minutes, Canal +,<br />

1/12/2003)<br />

[11] : (Lounis Aggoun et Jean-Baptiste Rivoire, op. cit.,<br />

pp. 290-292)

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