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LIVRE 2005 - page rieuse - Free

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major. [... En] Algérie le président ne<br />

décide pas. Il est placé là par le pouvoir<br />

militaire de l’ombre, qui [...] propulse sur<br />

le devant de la scène qui bon lui<br />

semble. » [1]<br />

Dans « son discours officiel du 23 avril<br />

[… 1992], le président Boudiaf s’en<br />

prend, sans les nommer, aux hauts responsables<br />

militaires qui comptent sur<br />

l’aggravation de la situation sécuritaire<br />

pour justifier leur maintien au pouvoir et<br />

empêcher toute réforme [...]. A la mi-juin<br />

[1992], quand le général Khaled Nezzar<br />

insiste auprès de Mohamed Boudiaf<br />

pour qu’il effectue des voyages en province<br />

”à la demande de l’opinion<br />

publique”, le président ne se doute pas<br />

que le haut commandement militaire est<br />

en réalité en train de lui tendre un piège<br />

mortel [...].<br />

A Annaba, le 29 juin 1992, la troisième<br />

[tentative] sera la bonne. La scène se<br />

déroule devant les caméras de la télévision<br />

algérienne. Quand un bruit sourd<br />

résonne à l’arrière de la tribune (celui<br />

d’une grenade qui roule sur le sol), le<br />

président Boudiaf tourne légèrement la<br />

tête [...]. L’image suivante montre la salle,<br />

puis une détonation éclate. [...] Alors que<br />

la télévision a forcément filmé l’intégralité<br />

de l’assassinat du président, et notamment<br />

le(s) tueur(s) en train de tirer sur lui,<br />

les cassettes disparaissent. [...]<br />

Officiellement, Boudiaf a été tué par le<br />

sous-lieutenant Lembarek Boumaârafi,<br />

l’un des hommes venus à Annaba pour<br />

assurer sa sécurité. Soldat d’élite, il aurait<br />

aussi été un islamiste désireux d’en finir<br />

avec le président et son acte serait<br />

isolé. » [3] Il « aurait agi par conviction<br />

religieuse » [4]. « Les autorités françaises<br />

n’ont jamais cru à cette version<br />

officielle : “[...] Boudiaf a été liquidé par<br />

ceux qui l’ont sorti de sa retraite marocaine<br />

et appelé au pouvoir, à savoir la<br />

gendarmerie, des éléments des services<br />

secrets et l’ancienne administration<br />

Chadli” [5] » [6]. Très rapidement,<br />

d’ailleurs, l’historien algérien Mohamed<br />

Harbi déclare voir dans la Sécurité militaire<br />

le véritable commanditaire de l’attentat<br />

[7].<br />

De plus, on peut remarquer que le « 29<br />

juin [1992], le déplacement du président<br />

à Annaba se déroule dans des<br />

conditions très inhabituelles : ni le colonel<br />

Smaïl Lamari ni les généraux Toufik<br />

Médiène et Larbi Belkheir n’accompagnent<br />

le président, ce qui est sans précédent.<br />

Membre du GIS, le sous-lieutenant<br />

Boumaârafi est censé rester à l’extérieur<br />

du bâtiment. Mais [...] il est [...]<br />

posté derrière le rideau qui ferme la tribune<br />

» [8].<br />

« “La vie est brève, nous devons tous disparaître<br />

un jour”, disait avec à-propos le<br />

président Mohamed Boudiaf qui allait<br />

être assassiné » [9]. Et quelques phrases<br />

plus tard, vers « 11 h 30, alors que<br />

Boudiaf prononce dans son discours les<br />

mots suivants : “Avec quoi nous ont surpassé<br />

les autres nations ? Elles nous ont<br />

surpassé par la science et la technologie.<br />

L’Islam…”, Boumaârafi lance sous la tribune<br />

une grenade, puis tire sur le président<br />

qui s’écroule [...].<br />

A la grande surprise des participants, ni<br />

le colonel Smaïl Lamari ni le général<br />

251 Sécurisons un peu

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