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« Georges Tron, députémaire RPR de Draveil (Essonne), [...] fut un proche collaborateur du Premier ministre Edouard Balladur [...]. Son attachée parlementaire s'est fait piéger [...] : elle pensait téléphoner à un éducateur de Ris- Orangis, ville dirigée par Thierry Mandon (PS), principal adversaire de Georges Tron aux [...] législatives. Mais un autre employé de la ville était au bout du fil. La conversation [...] est édifiante, l'attachée explique en substance que l'éducateur sera soutenu par le député s'il encourage les jeunes à casser des équipements publics. [... D'abord,] le député ignorait qu'un enregistrement avait été effectué. Il a nié les propos attribués à sa collaboratrice. "C'est moi qui lui ai dit d'appeler l'animateur et, si elle a laissé son nom, c'est qu'il n'y avait pas de problème. [...] Depuis que Mandon est élu, ça pète dans sa ville parce qu'il fait trop de promesses non tenues. [... Il] s'est fait insulter par des jeunes, et sa seule réponse, c'est un coup politique : piéger le député. C'est une méthode de fasciste." La défense a changé lorsque le parlementaire a appris qu'un enregistrement avait été réalisé [...] : "Elle a fait une énorme connerie politique. Je désavoue totalement ses propos." Malgré cette condamnation, Georges Tron a refusé Sécurisons un peu 244 [...] la démission de son attachée parlementaire. » [1] Or, plusieurs « témoignages, font état, à présent, de “manœuvres semblables” à Draveil, ville dont Georges Tron est [devenu] maire [...,] dans les prémices de la campagne électorale, au mois de septembre 1994. » [2] Ainsi, un « salarié du Conseil général, André Delcroix affirme [... au procureur] avoir été le témoin, le 19 septembre 1994 "de manœuvres semblables, orchestrées par la même équipe et sur le même registre, dans la ville voisine de Draveil" » [3]. « Le député aurait, selon les témoins, encouragé des jeunes à mettre la pression sur une association de quartier soutenue par la municipalité en place [..., les “Enfants du monde”.] L'association [qui] développait notamment un soutien scolaire efficace [..., a été expulsée de son local sans que la police ne l’empêche. Et a] décidé de suspendre [ses] activités, “pour ne pas aller à l'affrontement”, explique son président. Deux mois plus tard, une autre association est née, Draveil espoir jeunesse, sous le parrainage de la Fondation Concorde [de Georges Tron]. Certains membres de son bureau avaient participé à la prise du local [des “Enfants du monde”]. “On a juste amené les papiers de l'association à la préfecture, raconte l'un d'eux. C'est l'équipe de Tron qui nous a fourni les papiers et qui les a remplis.” » [2] A peine élu à Draveil, Tron « est catégorique. Il condamne vigoureusement [...] les actes de vandalisme. Bien décidé à lutter contre ces groupuscules "qui pourrissent la vie de la cité". » [4] Plus tard encore, on reprocha ses

méthodes à Tron. Lors « des élections cantonales de 1998, Jean-Jacques Lejeune, le candidat PS battu par Geneviève Izard-le-Bourg, première adjointe au maire, avait porté plainte contre George Tron, l'accusant d'avoir fait pression sur les électeurs. » [5] Mais tout finit bien puisque « la cour d'appel de Paris a confirmé le non-lieu obtenu en novembre [2000] par George Tron » [5]. [1] : (Olivier Bertrand, « Les "émeutiers" téléguidés de Ris- Orangis », Libération, 12/6/1996, p. 17) [2] : (« A Draveil, l’étrange mort d’une association », Libération, 12/6/1996, p. 15) [3] : (Pascale Sauvage, « Deux maires de l'Essonne se livrent une guerre ouverte », Le Monde, 21/6/1996) [4] : (« Le maire : "Plus jamais ça !" », Le Parisien, 20/7/1995) [5] : (« Draveil. Non-lieu confirmé pour George Tron », Le Parisien, 6/7/2001) Jean- François Copé, avant de devenir ministre, était depuis 1995 maire RPR de Meaux, petite « ville grise de Seine-et-Marne, [...] connue pour son brie » [1]. Il y était aussi « président de l'office HLM » [2], et devait « faire face à l’insécurité ». Le « 18 septembre 1999 [...], quatre voitures s'embrasent dans une cité et deux cocktails Molotov sont jetés contre des établissements publics. [...] Le 23 septembre, un jeune Turc et Amine B. (17 ans) sont interpellés et avouent avoir participé aux “violences urbaines". [... Amine] explique aux flics qu'il leur a échappé quelques jours plus tôt, car un adjoint du maire l'a prévenu [..., et] qu'il a été recruté [...] pour faire brûler des voitures. Il balance les noms d'un maire adjoint et d'un membre local du RPR. Puis celui de l'intermédiaire [...,] un "agent d'ambiance" rétribué par l'Opac [Office public d’aménagement et de construction] et plutôt estampillé malfrat. Amine précise qu'il touchait [275 euros] par bagnole cramée. [... Cela, pour] créer un climat d'insécurité dans les cités, exploité électoralement par la droite. L'histoire d'Amine est consignée sur PV [... et] la commissaire [... Nelly Delbosc avertit] le procureur et [sa] hiérarchie. Le feu vert du parquet est indispensable pour vérifier les allégations d'Amine. [...] Quatre jours plus tard, [...] incarcéré, Amine [...] réitère ses accusations [... et] le jeune Turc [...] confirme. [... Ils] signent leur déclaration. La procédure N° 6232/99 est remise au parquet le 27 septembre [... vers] 10 heures. Et, dès 1l h 30, celui-ci transmet une demande au supérieur de Nelly Delbosc : les policiers doivent remplacer les PV par un "rapport d'information" [..., lequel], ne comportant pas les signatures d'Amine et de son complice, n'aura quasiment aucune valeur juridique. Les policiers s'exécutent [... et] remettent le rapport au procureur [... Le] parquet classe l'affaire. Aucune enquête n'éclaircira les accusations d'Amine. [...] Alors que l'air de Meaux devient irrespirable pour Nelly Delbosc et son adjoint, une bombe artisanale détruit, le 10 mars 2000, le poste de la police municipale. [... La] PJ de Versailles [va] arrêter 17 suspects dont certains ["agents d'ambiance"] sont employés par l'Opac. Quatre sont incarcérés. Via l'Opac, c'est la mairie qui est de nouveau mise en cause. » [1] « L'affaire [d’Amine] est révélée par la 245 Sécurisons un peu

méthodes à Tron. Lors « des élections<br />

cantonales de 1998, Jean-Jacques<br />

Lejeune, le candidat PS battu par<br />

Geneviève Izard-le-Bourg, première<br />

adjointe au maire, avait porté plainte<br />

contre George Tron, l'accusant d'avoir<br />

fait pression sur les électeurs. » [5] Mais<br />

tout finit bien puisque « la cour d'appel<br />

de Paris a confirmé le non-lieu obtenu en<br />

novembre [2000] par George Tron » [5].<br />

[1] : (Olivier Bertrand, « Les "émeutiers" téléguidés de Ris-<br />

Orangis », Libération, 12/6/1996, p. 17)<br />

[2] : (« A Draveil, l’étrange mort d’une association »,<br />

Libération, 12/6/1996, p. 15)<br />

[3] : (Pascale Sauvage, « Deux maires de l'Essonne se<br />

livrent une guerre ouverte », Le Monde, 21/6/1996)<br />

[4] : (« Le maire : "Plus jamais ça !" », Le Parisien,<br />

20/7/1995)<br />

[5] : (« Draveil. Non-lieu confirmé pour George Tron », Le<br />

Parisien, 6/7/2001)<br />

Jean-<br />

François<br />

Copé, avant<br />

de devenir<br />

ministre,<br />

était depuis<br />

1995<br />

maire RPR<br />

de Meaux,<br />

petite « ville grise de Seine-et-Marne,<br />

[...] connue pour son brie » [1]. Il y<br />

était aussi « président de l'office<br />

HLM » [2], et devait « faire face à l’insécurité<br />

».<br />

Le « 18 septembre 1999 [...], quatre voitures<br />

s'embrasent dans une cité et deux<br />

cocktails Molotov sont jetés contre des<br />

établissements publics. [...] Le 23 septembre,<br />

un jeune Turc et Amine B. (17<br />

ans) sont interpellés et avouent avoir<br />

participé aux “violences urbaines". [...<br />

Amine] explique aux flics qu'il leur a<br />

échappé quelques jours plus tôt, car un<br />

adjoint du maire l'a prévenu [..., et] qu'il<br />

a été recruté [...] pour faire brûler des<br />

voitures. Il balance les noms d'un maire<br />

adjoint et d'un membre local du RPR.<br />

Puis celui de l'intermédiaire [...,] un<br />

"agent d'ambiance" rétribué par l'Opac<br />

[Office public d’aménagement et de<br />

construction] et plutôt estampillé malfrat.<br />

Amine précise qu'il touchait [275<br />

euros] par bagnole cramée. [... Cela,<br />

pour] créer un climat d'insécurité dans<br />

les cités, exploité électoralement par la<br />

droite.<br />

L'histoire d'Amine est consignée sur PV<br />

[... et] la commissaire [... Nelly Delbosc<br />

avertit] le procureur et [sa] hiérarchie. Le<br />

feu vert du parquet est indispensable<br />

pour vérifier les allégations d'Amine. [...]<br />

Quatre jours plus tard, [...] incarcéré,<br />

Amine [...] réitère ses accusations [... et]<br />

le jeune Turc [...] confirme. [... Ils]<br />

signent leur déclaration. La procédure<br />

N° 6232/99 est remise au parquet le 27<br />

septembre [... vers] 10 heures. Et, dès<br />

1l h 30, celui-ci transmet une demande<br />

au supérieur de Nelly Delbosc : les policiers<br />

doivent remplacer les PV par un<br />

"rapport d'information" [..., lequel], ne<br />

comportant pas les signatures d'Amine<br />

et de son complice, n'aura quasiment<br />

aucune valeur juridique. Les policiers<br />

s'exécutent [... et] remettent le rapport<br />

au procureur [... Le] parquet classe l'affaire.<br />

Aucune enquête n'éclaircira les<br />

accusations d'Amine. [...]<br />

Alors que l'air de Meaux devient irrespirable<br />

pour Nelly Delbosc et son adjoint,<br />

une bombe artisanale détruit, le 10 mars<br />

2000, le poste de la police municipale. [...<br />

La] PJ de Versailles [va] arrêter 17 suspects<br />

dont certains ["agents d'ambiance"]<br />

sont employés par l'Opac. Quatre sont<br />

incarcérés. Via l'Opac, c'est la mairie qui<br />

est de nouveau mise en cause. » [1]<br />

« L'affaire [d’Amine] est révélée par la<br />

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