LIVRE 2005 - page rieuse - Free

On comprend qu’une telle histoire puisse
servir de modèle (princeps) pour tous
nos bons maîtres-experts en sécurité,
joyeux pompiers-pyromanes.
Mais Raufer saura dire, dans les grands
médias, qu’une officine gouvernementale
ne pourrait débuter en France une
opération de provocation sans que le
Canard enchaîné, forcément averti, ne
brise immédiatement la tentative dans
l’œuf… Et “l’externalisation”, c’est fait
pour qui ?
[1] : (« Expert », Le Monde diplomatique, 11/2001, p. 23,
http://www.monde-diplomatique.fr/2001/11/A/15773b)
[2] : (Pierre Rimbert « Envahissants experts de la tolérance
zéro », Le Monde diplomatique, 2/2001, pp. 20-21,
http://www.monde-diplomatique.fr/2001/02/RIM-
BERT/14759)
[3] : (« Alain Bauer, de la SAIC au GOdF », Notes
d’Information du Réseau Voltaire, 1/10/2000,
http://www.voltairenet.org/article413.html)
[4] : (Frédéric Laurent, « L’Orchestre noir », Stock, 4/1978,
p. 132)
[5] : (« Christian de Bongain, alias Xavier Raufer », Notes
d’Information du Réseau Voltaire, 1/10/2000,
http://www.voltairenet.org/article416.html)
[6] : (Boris Savinkov, « Souvenirs d'un terroriste », 1931,
réed. Champ libre, 10/1982, II de couv.)
« Les banlieues s'étaient fait médiatiquement
connaître lorsque, au début
des années Mitterrand, les quartiers
périphériques de Lyon - [...] Bron,
Vénissieux et Vaux en Velin - fêtaient
l'arrivée des grandes vacances par de
nocturnes rodéos automobiles.
A coups "d'été jeunes" et autres dispositifs
d'animation du désœuvrement estival,
les pouvoirs publics avaient cru
désamorcer la charge émeutière de ces
zones urbaines. Ils n'avaient fait que la
retarder puisque, dix ans plus tard, c'est
aux congés de la Toussaint qu'éclataient
les principaux incidents. Dix ans plus
tard encore, l'incendie couve toujours,
mais c'est à l'occasion des fêtes de fin
d'année qu'il s'embrase. [...]
Marx [...] avait clairement distingué du
prolétariat industriel le Lumpenproletariat
(prolétariat en haillons) incapable de
conscience politique, toujours susceptible
de vendre sa force (violence) au
pouvoir, toujours susceptible de se laisser
instrumentaliser pour réprimer un
mouvement effectivement révolutionnaire.
De la capacité des jeunes des banlieues
de s'affranchir des déterminismes
qui les cantonnent le plus souvent au
rôle de Lumpenproletariat du spectacle
et de leur aptitude à se penser, s'organiser
et agir en force prolétarienne,
dépend le sens de leur rébellion. » [1]
Comme à d'autres échelles, l'instrumentalisation
de la violence et du sentiment
d'insécurité peut, dans les villes, faire
gagner des élections, assurant ainsi un
label « démocratique » à l'accaparement
des cités. « Les maires qui ont mis l'accent
sur la lutte contre l'insécurité n'ont,
en règle générale, pas réussi à faire baisser
de façon significative le score de l'extrême
droite dans leur ville. » [2] Mais ça
n'est pas le problème.
[1] : (« Jeunesse prolétarienne ou Lumpenproletariat du
spectacle ? », A contre courant, n° 120, 12/2000)
[2] : (« La Chiraquie victime de son piège sécuritaire », Le
Canard enchaîné, 24/4/2002, p. 3)
243 Sécurisons un peu