LIVRE 2005 - page rieuse - Free

« Pendant tout l’après-midi du 11 septembre
[2001], les télévisions [… et]
les radios […] ont convoqué des
"experts" pour nous éclairer sur les
attentats contre le World Trade
Center. A France 2, Xavier Raufer a
longuement péroré sur la responsabilité
du Front populaire de libération
de la Palestine (FPLP). Le FPLP ? Une
organisation affaiblie et désorganisée
pourrait-elle mener une telle action
[…] ? Absurde, bien sûr, mais qui
demande des comptes aux
"experts" ? » [1]
« Xavier Raufer s’intitule "directeur des
études du Centre universitaire
de recherche sur les menaces
criminelles contemporaines de
l’université Panthéon-Assas",
alors que ce centre est une
simple association hébergée par
l’université. [… Il] est en fait
chargé de cours à l’Institut de
criminologie de Paris [… et] responsable
d’une collection aux
Presses universitaires de France
("Criminalité internationale"). » [2] Il est
« connu pour sa proximité avec les services
américains » [3] et « il fut membre
du National Strategy Information Centre
de Washington, une structure privée
créée par l'ex-directeur de la CIA William
Casey » [3].
« Xavier Raufer, pseudonyme de
Christian de Bongain, a longtemps milité
dans le mouvement [le plus actif] d’extrême
droite Occident [avec Madelin,
Longuet, etc.] et a [fondé et] collaboré
en 1969-1970 (notamment comme
Sécurisons un peu 242
secrétaire de rédaction) à L’Elite européenne,
un organe néofasciste. Dans le
numéro 6, il critiquait le NPD ouest-allemand,
coupable d’opportunisme : "Il ne
s’agit pas, précisait-il, d’élever le terrorisme
au niveau d’une panacée, mais..."
L’important est le "mais"... » [1] Or, justement,
Aginter-Press, pièce maîtresse
du dispositif Gladio en Europe et de la
réalisation des attentats [voir « Aginter
Presse », p. 50], « était, en 1969-1970,
en rapport avec le groupe de l’Elite européenne
et avec l’éphémère publication
du même nom » [4].
Mais le terrorisme peut en effet être jugé
bien utile par ce Raufer. En 1984, il
« organise des dîners-débats pour assurer
la promotion de la Nouvelle droite
[Voir « GRECE : la patte », p. 214]. [… Et
en 1986-88 - grande période d’attentats
-, il donne] des conférences à l'Ecole
supérieur de Guerre, à l'Ecole d'enseignement
supérieur de la
Gendarmerie, et au Service de
coopération technique internationale
de Police. Il organise ses
cours autour des Souvenirs
d'un terroriste de Boris
Savinkov (éd. Champ libre,
1982). » [5] Cet ouvrage est
présenté ainsi par l’éditeur :
« Savinkov […] s’évade [de
Sibérie] et gagne Genève où il rejoint en
1903 les rangs de l’Organisation de
Combat du parti socialiste-révolutionnaire,
dirigée par Azef [Voir « Campagne
d’Italie », p. 64]. C’est alors le temps du
"terrorisme central" – attentats dirigés
contre les plus hauts responsables du
pouvoir, y compris le tsar, auxquels
Savinkov participe comme principal
organisateur. En 1909, lorsque Azef est
démasqué comme agent de l’Okhrana
[la police tsariste], Savinkov refuse longtemps
d’admettre la culpabilité de celuici
avant de se rendre à l’évidence. » [6]