LIVRE 2005 - page rieuse - Free

On appelle « théorie du complot
toute attitude consistant à rechercher
derrière les explications communément
admises concernant des événements
importants de la vie sociale
l'existence de manipulations d'opinion
tendant à cacher les causes et
les acteurs réels de ces événements.
» [1] Car, en effet, que l'on
sache, aucune manigance ne fut
jamais révélée a posteriori...
Alors, ce quatrième numéro de
« Liquidation Totale » - mâtin quelle
revue ! – ne ressort-il pas, lui aussi, de
cette fameuse « théorie du complot » en
tentant de rappeler quelques conspirations
passées ? Hein ?
On nous met en garde : Il faut lire « Le
Capital » de Marx (mais pas « Le Dix-huit
Brumaire » ?). Car le « vide théorique et
stratégique a profité à des théories du
complot qui perçoivent dans les méfaits
de la classe dirigeante non pas la crise
d’accumulation du capital, ou la recherche
d’un taux de profit plus élevé, ou les
rivalités interimpérialistes, mais des manigances
ourdies dans des lieux donnés :
le Bohemian Grove, le groupe de
L’Empire du bien en général 24
Bilderberg, Davos, etc. Sans oublier les
institutions et agences maléfiques, la
Central Intelligence Agency (CIA) en
tête. » [2]
Vide théorique ? Et pourtant, on peut
voir, à son travail similaire sur les esprits,
que l’actuel fétichisme de la police est
comme l’héritier (spectaculaire) du fétichisme
de la marchandise, jadis incriminé
par Marx [3].
Les précédents numéros de « Liquidation
Totale » insistaient déjà sur la cohérence
qu’ont les influences médiatiques pour
influer puissamment sur nos vies sans
que nous n’en ayons conscience.
« L’analyse du dévoiement médiatique
n’exige, dans les pays occidentaux,
aucun recours à la théorie du complot.
» [4] « Il n'est pas besoin de recourir
aux fantasmes d'un complot [...] pour
mettre en évidence les liens entre les
locataires de toutes les positions de pouvoir,
les rapports de connivences,
les renvois d'ascenseurs. » [5]
De même, il « n’est pas nécessaire que
les horloges conspirent pour donner
pratiquement la même heure en même
temps. Il suffit qu’au départ elles aient
été mises à l’heure et dotées du même
type de mouvement, de sorte qu’en suivant
son propre mouvement chacune
d’elle s’accordera grosso modo avec
toutes les autres. » [6]
Pour identifier les liens profonds qui unissent
les « faiseurs d'opinions », il « suffit,