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1988, il est] trésorier de la pré-campagne présidentielle de Michel Rocard. » [1] Il passera deux ans au cabinet de Michel Rocard, alors Premier ministre, même si « des anciens affirment qu'il n'avait ni […] bureau, ni […] réunions, encore moins son nom au Journal Officiel. Il passait effectivement de temps en temps, et rendait service pour quelques déplacements. On utilise Bauer, on ne l'affiche pas... » [2] En 1993, Alain Bauer « effectue un stage de sept mois au siège californien de Science Application International Corporation (SAIC) [… et devient] vice-président pour l'Europe de la SAIC. [… L’an suivant, il est] consultant senior de la SAIC et Pdg d'Alain Bauer Associates. » [1] La SAIC « est une firme privée […]. Fournisseur d'infrastructurestechnologiques pour les administrations fédérales américaines, [… dont la moitié pour le Pentagone, et qui atteint] un chiffre d'affaires de 5,5 milliards de dollars […] en 1999. Elle emploie 41 000 personnes […]. La SAIC est aujourd'hui considérée comme la "vitrine des services spéciaux américains" dont elle sous-traite l'ensemble des besoins industriels. [… Et] certains officiers s'interrogent sur une possible utilisation d'AB Associates comme cheval de Troie [des services US] dans les milieux policiers français. […] Le 11 septembre 2000, les bureaux de la SAIC-Europe ont été transférés à Sécurisons un peu 236 Londres. C'était le premier jour ouvrable après qu'Alain Bauer a été élu à la présidence du Grand Orient de France. » [3] Parallèlement, en « 1994 Alain Bauer […] fonde une entreprise qui se spécialise dans le "conseil en sûreté urbaine". C'est AB Associates (AB pour Alain Bauer). […] Son credo ? Contrôle et répression. Vidéosurveillance dans chaque coin de rue, dans chaque escalier d'immeuble [Voir « Je passe à la télé », p. 385] et tolérance zéro pour toute infraction. [… Il] vend des audits aux municipalités grâce à ses affinités "naturelles" avec le ministère de l'Intérieur [… surtout depuis] l'arrivée de Jean-Pierre Chevènement et la mise en place des "Contrats locaux de sécurité" » [4] Naturellement, également, au « tour de table constitutif du capital d'AB Associates, on trouve la SOCA- DIF, la société d'investissements de l'ex-journaliste d'extrême droite Patrick Grumelart (qui tenta de racheter Minute en 1985). » [3] En 2003, il a prospéré. « Lionel Jospin rêvait d'un Observatoire national de la délinquance. Sarkozy a exaucé ses vœux, il [en a créé] un, organisme indépendant, dont la fonction officielle est de produire des chiffres, des statistiques au-dessus de tout soupçon. Cet organisme sera présidé par […] Alain Bauer » [5]. Ensuite... [1] : (« Alain Bauer, Repères biographiques », Notes d'information du Réseau Voltaire, 1/10/2000,

http://www.voltairenet.org/article414.html) [2] : (Judith Perrignon, Libération, 14/9/2000) [3] : (« Alain Bauer, de la SAIC au GOdF », Notes d'information du Réseau Voltaire, 1/10/2000, http://www.voltairenet.org/article413.html) [4] : (Enrico Porsia, « Les grands maîtres de la "démocratie blindée" », Enquêtes interdites - amnistia.net, 28/9/2000) [5] : (« Bauer, larbin d’Etat. », s. d.,Résistons ensemble c/o CICP, 21ter, rue Voltaire, F-75011 Paris, http://www.resistons.lautre.net, et pour recevoir le bulletin courriel : resistons_ensemble@yahoo.com) Alain Bauer et Xavier Raufer ont écrit un best seller « Violences et insécurités urbaines ». [1] « Ce petit pamphlet, d'inspiration américaine, servira de bible à la droite et à la “gauche” pour mettre en place en France la théorie de la vitre brisée dont l'application concrète est : la Tolérance Zéro, que l'on connaissait sous la formule populaire, inventée par les libéraux du 19 e siècle : qui vole un œuf vole un bœuf. » [2] Et « dès la page 6 les auteurs glissent sous les yeux des lecteurs une liaison directe entre l'immigration et l'insécurité. [… On fait le mal de par sa mauvaise nature.] "Au-delà de toutes les théories d'inspiration sociologique, l'origine la plus certaine du crime, c'est le criminel lui-même." […] Selon eux la solution consiste dans l'accroissement des moyens de surveillance, dans l'efficacité de l'action répressive et dans l'inflexibilité de l'application des peines. Et cela même s'ils s'insurgent contre les "Prisons-clubs" (page 33) car "dans la culture des banlieues la prison est une sorte de club de gentlemen, un peu comme à Londres dans le siècle passé. […] Leurs membres y ont leurs habitudes : c'est pour eux un lieu de résidence habituel, quasi familial". Bauer et Raufer se battent donc (page 5) contre "l'aveuglement idéologique", mais surtout contre "les pieuses intentions, le désir méritoire de ne pas stigmatiser des populations déjà défavorisées, le bon cœur poussant à morigéner plutôt qu'à sanctionner". » [3] Les « auteurs désignant par là les politiques de prévention mises en œuvre depuis 1982 à l'initiative de la gauche (p. 4-5). Or, ce serait précisément depuis ce moment que la situation se serait dramatiquement aggravée [on cherchera en vain des statistiques conformes à ces affirmations] : extension géographique de la violence, précocité, récidive et violence accrues des délinquants (p. 4). Enfin, cette aggravation générale serait à relier à l'immigration (p. 5, 30). » [4] Ils « consacrent un chapitre aux "Modèles et exemples étrangers", singulièrement réduits à l’exemple de la "tolérance zéro" à New York […]. C’est l’inspiration managériale des méthodes new-yorkaises qui séduit les experts policiers français : usage intensif de cartographies statistiques de la délinquance, évaluation constante des performances puni- 237 Sécurisons un peu

1988, il est] trésorier de la pré-campagne<br />

présidentielle de Michel Rocard. » [1]<br />

Il passera deux ans au cabinet de Michel<br />

Rocard, alors Premier ministre, même si<br />

« des anciens affirment qu'il n'avait ni<br />

[…] bureau, ni […] réunions, encore<br />

moins son nom au Journal Officiel. Il<br />

passait effectivement de temps en<br />

temps, et rendait service pour quelques<br />

déplacements. On utilise Bauer, on ne<br />

l'affiche pas... » [2]<br />

En 1993, Alain Bauer « effectue un stage<br />

de sept mois au siège californien de<br />

Science Application International<br />

Corporation (SAIC) […<br />

et devient] vice-président<br />

pour l'Europe de<br />

la SAIC. [… L’an suivant,<br />

il est] consultant<br />

senior de la SAIC et<br />

Pdg d'Alain Bauer<br />

Associates. » [1]<br />

La SAIC « est une<br />

firme privée […].<br />

Fournisseur d'infrastructurestechnologiques<br />

pour les administrations<br />

fédérales<br />

américaines, [… dont<br />

la moitié pour le<br />

Pentagone, et qui<br />

atteint] un chiffre d'affaires<br />

de 5,5 milliards<br />

de dollars […] en<br />

1999. Elle emploie 41 000 personnes<br />

[…]. La SAIC est aujourd'hui considérée<br />

comme la "vitrine des services spéciaux<br />

américains" dont elle sous-traite l'ensemble<br />

des besoins industriels. [… Et]<br />

certains officiers s'interrogent sur une<br />

possible utilisation d'AB Associates<br />

comme cheval de Troie [des services US]<br />

dans les milieux policiers français. […]<br />

Le 11 septembre 2000, les bureaux de la<br />

SAIC-Europe ont été transférés à<br />

Sécurisons un peu 236<br />

Londres. C'était le premier jour ouvrable<br />

après qu'Alain Bauer a été élu à la présidence<br />

du Grand Orient de France. » [3]<br />

Parallèlement, en « 1994 Alain Bauer<br />

[…] fonde une entreprise qui se spécialise<br />

dans le "conseil en sûreté urbaine".<br />

C'est AB Associates (AB pour Alain<br />

Bauer). […] Son credo ? Contrôle et<br />

répression. Vidéosurveillance dans<br />

chaque coin de rue, dans chaque escalier<br />

d'immeuble [Voir « Je passe à la télé »,<br />

p. 385] et tolérance zéro pour toute<br />

infraction. [… Il] vend des audits aux<br />

municipalités grâce à ses affinités "naturelles"<br />

avec le<br />

ministère de l'Intérieur<br />

[… surtout<br />

depuis] l'arrivée de<br />

Jean-Pierre Chevènement<br />

et la mise<br />

en place des<br />

"Contrats locaux de<br />

sécurité" » [4]<br />

Naturellement,<br />

également, au<br />

« tour de table<br />

constitutif du capital<br />

d'AB Associates,<br />

on trouve la SOCA-<br />

DIF, la société d'investissements<br />

de<br />

l'ex-journaliste d'extrême<br />

droite Patrick<br />

Grumelart (qui tenta<br />

de racheter Minute en 1985). » [3]<br />

En 2003, il a prospéré. « Lionel Jospin<br />

rêvait d'un Observatoire national de la<br />

délinquance. Sarkozy a exaucé ses<br />

vœux, il [en a créé] un, organisme indépendant,<br />

dont la fonction officielle est<br />

de produire des chiffres, des statistiques<br />

au-dessus de tout soupçon. Cet organisme<br />

sera présidé par […] Alain<br />

Bauer » [5]. Ensuite...<br />

[1] : (« Alain Bauer, Repères biographiques », Notes d'information<br />

du Réseau Voltaire, 1/10/2000,

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