LIVRE 2005 - page rieuse - Free

« Né le 9
mars 1939 à
Belfort,
Jean-Pierre
[Chevènement]poursuivit
des
études à
l’IEP. » [1]
« Son mémoire [de troisième cycle] à
l’Institut d’études politiques, consacré
à “La droite nationaliste face à
l’Allemagne”, est dédié à son ami
Raoul Girardet, [professeur d’histoire
à Sciences Po] responsable de [la propagande
de l’organisation terroriste]
OAS Metro, avec qui il partage les
mêmes “ardeurs patriotiques” » [2]
[Voir « Barricades Academy », p. 120].
On y lit aussi des « remerciements à
Pierre Debray [...] militant royaliste »
« que l’on retrouvera, en 1996, à la tête
de l’Insurgé, une publication cathofacho,
en compagnie de Roland Gaucher,
fondateur du Front National » [3].
« Mobilisé en 1961-62, il se bat avec
conviction pour “l’Algérie française”
comme sous-lieutenant. Il continue ses
études à l’ENA [...] où il fréquente “Patrie
et Progrès” » [1] Apparu « au début de
l’année 1959 [c’était] un groupe [d’officiers]
et de technocrates [...]. Il revendique
des idées nationalistes et sociales,
et rabat vers les gaullistes ceux qui pourraient
être tentés par une aventure pleinement
fasciste. [...] En réalité, Patrie et
Progrès est une officine du colonel Roger
Barberot [liée au stay behind]. » [4] [Voir
« Place de Glaive », p. 104]
C’est aussi « un groupe nationalistesocial,
issu de la Synarchie, prônant
[comme elle] l’élitisme technocratique
» [1] « qui, ignorant la lutte des
classes, transcenderait le clivage droite-
gauche. » [5] « Sous Philippe Pétain, les
partisans de la Synarchie justifièrent de
la “nécessaire continuité de l’État” pour
poursuivre leur carrière et préserver les
intérêts de puissants trusts [...]. À Vichy,
les factions rivales de l’État français s’accusèrent
mutuellement de complot
synarchique. [...] À la Libération, ce courant
de pensée, s’épurant de toute référence
à l’État français, s’investit dans la
création de l’ENA et du Commissariat au
plan. » [5]
A l’ENA, Chevènement se « lie notamment
à d’autres énarques comme Alain
Gomez et Didier Motchane. Simultanément,
il adhère à la SFIO en 1964 où il
devient un collaborateur de François
Mitterrand, un ancien fonctionnaire de
Vichy défenseur des intérêts des
Synarques après la Libération. [...] S’étant
toujours conservé une autonomie d’action,
en 1966 il avait fondé un club, le
Centre d’études, de recherches et d’éducation
socialiste (CERES) » [1] « avec
Motchane [qui deviendra plus tard viceprésident
du MDC] et Gomez » [2].
« En 1971, il joue un rôle décisif au
congrès d’Épinay pour écarter les anciens
SFIO (Guy Mollet, Alain Savary) au profit
de l’énigmatique François Mitterrand.
» [1] Il est alors « secrétaire général
de la “Convention pour une armée nouvelle”
au PS. [Il partage] avec les gaullistes
la passion du nucléaire. » [2]
La reconnaissance arrive. « Il est membre
du Siècle depuis 1978. » [1] « Ce club,
qui comprend environ 550 membres
cooptés [...] rassemble la fine fleur de la
classe dirigeante française. [...
L’appartenance] au Siècle est le signe de
la suprême reconnaissance par la classe
dirigeante. Ses membres se caractérisent
par cette bonne éducation qui sait ne
pas remettre en cause le statu quo et ses
privilèges. » [6]
229 Franco de porc