LIVRE 2005 - page rieuse - Free

avait [lui, oui,] accepté la reproduction
dans Krisis d’un article qu’il avait publié
auparavant (en 1987) dans la revue
L’Homme et la société. Précision qu’Alain
de Benoist s’est bien gardé de mentionner.
Pareillement, l’article d’Ignacio
Ramonet reproduit dans Krisis était paru
dans Le Monde diplomatique de mai
1987. Ignacio Ramonet, qui n’avait pas
personnellement donné son accord,
avait obtenu un rectificatif d’Alain de
Benoist dans le numéro suivant de sa
revue. » [2] D’autres, comme Vernant,
dont des articles anciens ont été ainsi
repris, n’ont pas réagi à la note du
Canard. Certains de la liste n’avaient pas
été prévenus qu’on reprenait un article
paru ailleurs ; d’autres, égarés par les
prédécesseurs présentés, avaient accepté.
Mais le Canard en témoigne, tous ces
anti-fascistes déclarés ont collaboré à
une feuille fasciste… Voilà un brillant travail
de confusion.
Didier Daeninckx, échaudé pour
d’autres raisons, fera mine plus tard de
ne pas comprendre la machination : « La
passerelle vers Alain de Benoist empruntée
aussi bien par Jean-François Kahn
(Marianne) que par Bernard Langlois
(Politis) était un petit peu [...] discrète : ils
n’hésitaient pas, il y a quelques années,
à apposer leurs signatures dans la revue
haut de gamme de la Nouvelle-Droite,
Krisis. » [3] Et voilà.
Malheureusement, Didier Daeninckx, malgré
les vrais lièvres qu’il a levé [Voir « Va te
faire infiltrer 2. Le retour », p. 196], abuse
de ce genre de simplisme et parfois dénonce
trop vite ; il peut même se faire condamner
pour diffamation [4]. Il est vrai que la
logique assez exclusive de Didier
Daeninckx, parfois lui-même durement
molesté [5], le pousse à rendre responsable
des signataires de pétition d’avoir toléré des
cosignataires plus ou moins cryptofas-
cistes. Dans sa revue amnistia.net, qui a par
ailleurs révélé des affaires intéressantes, on
suspecte assez facilement d’être un intime
de divers fascistes du GRECE celui ou celle,
comme « Gisèle Halimi qui signa à leur côté
la pétition » [6]
Par contre, Daeninckx ne fera pas de
procès d’intention à une historienne qui
n’avait pas ôté sa signature d’une pétition
contre la première guerre du Golfe,
quand il fut notable qu’elle était par
ailleurs paraphée par plusieurs membres
du GRECE. Il s’agit d’Annie Lacroix-Riz,
qui est une référence [7] que Daeninckx
reconnaît [8]. Daeninckx peut pourtant
tout à fait comprendre « un réflexe pétitionnaire
et corporatiste tout à fait caractéristique
du milieu universitaire » [9].
D’ailleurs, Daeninckx lui-même, ne fait
pas retirer sa signature d’une pétition
[10], lorsqu’il appert qu’un co-signataire,
René Dumont, malgré ce qu’il fit
« en faveur du développement agricole
du Tiers-Monde » [11], écrivait jadis « des
articles très techniques sur l’agriculture
dans un grand hebdomadaire fasciste
rural, “La Terre française” [..., qui soutenait]
Pétain, militait pour le retour forcé
des citadins à la terre et pour le corporatisme
agricole. [...] René Dumont [...]
citait l’agriculture nazie en modèle, invitait
à s’unir derrière “le Maréchal”, et
exhortait les paysans à faire des enfants
pour régénérer la race et disposer d’une
main d’œuvre abondante. » [11].
Et on sert parfois par une intransigeance
simpliste ceux-là mêmes qu’on croyait
contrer. Le confusionnisme se sert des
réactions « épidermiques » de ses opposants.
On comprend qu’avec d’épisodiques
« alliés objectifs », tels que le
Canard ou Daeninckx, la nouvelle droite
et ceux qui procèdent de même, aient
tôt fait de pouvoir discréditer un peu qui
les gêne, en faisant jeter une suspicion
219 Franco de porc