LIVRE 2005 - page rieuse - Free

position de dossiers par la DST. » [9]
La « carrière » à l’extrême gauche se fit
aisément, Perrault devenant le porteparole
de l’organisation anti-fasciste Ras
l’Front, et ayant, comme Régis Debray,
page ouverte au Monde diplomatique.
Un problème survint cependant, tandis
qu’en « octobre 1997, Gilles Perrault
publiait [...] Le Goût du secret [21].
Quelques jours plus tard paraissait un
pamphlet de Didier Daeninckx intitulé Le
Goût de la vérité, Réponse à Gilles
Perrault [22] [...], s’appuyant sur une lecture
exhaustive de l’œuvre de Perrault,
[...] contestait l’autobiographie du héros
de l’extrême gauche. Après avoir [rappelé]
son engagement de jeunesse dans la
mouvance nazie, Daeninckx accusait
Perrault de ne pas avoir rompu avec son
passé et d’entretenir avec discrétion des
liens étroits avec l’extrême droite européenne.
En d’autres termes, [Perrault]
ne serait pas un militant anti-fasciste,
mais une taupe d’extrême droite infiltrée
au plus haut niveau des organisations
de gauche.
Cette charge violente avait provoqué un
vif émoi dans les milieux concernés et la
démission de Gilles Perrault de l’association
anti-fasciste Ras-l’Front, dont il était
la figure tutélaire. Serge [Quadruppani]
[Voir « Quadruple ami », p. 208] et ses
amis, quant à eux, avaient dénoncé les
méthodes “staliniennes” de Didier
Daeninckx et assuré Gilles Perrault de
leur indéfectible soutien. [...] Gilles
Perrault, Serge [Quadruppani] et
Maurice [Rasjfus avaient] annoncé publiquement
leur intention de confondre
Didier Daeninckx devant les tribunaux
[...].
Un an après, les trois écrivains ont
renoncé à intenter des [poursuites] judiciaires,
que ce soit au pénal et même au
civil. L’auteur et l’éditeur du Goût de la
Franco de porc 204
vérité n’ont eu à répondre que d’une
plainte civile, émanant de Bernard
Wittmann [23] [..., et qui fut] débouté
» [24]. Cependant, l’imprudent
Daeninckx, qui parfois, il est vrai, exagère
[Voir « Ensemble sur la photo »,
p. 218], fut largement diffamé à travers
la presse et on lui cassa la gueule [25].
Non, mais !
[1] : (Gilles Perrault, « Les jardins de l’Observatoire »,
Fayard, 1995)
[2] : (Didier Daeninckx, « Le goût de la vérité. Réponse à
Gilles Perrault », Verdier, 10/1997, p. 88)
[3] : (Didier Daeninckx, « Ce n’est pas de roman qu’il s’agit,
mais d’atteinte à la liberté d’expression... », amnistia.net –
les Enquêtes interdites, 3/7/2001, http://www.amnistia.net/news/articles/multdoss/libexpr/libexpr.htm)
[4] : (Gilles Perrault, « Le Goût du secret », Arléa, 10/1997,
p. 25)
[5] : (Didier Daeninckx, op. cit., 10/1997, pp. 55-56)
[6] : (Didier Daeninckx, « 1981 : Les Renseignements
Généraux contre Coluche... », amnistia.net – Les Enquêtes
interdites, 3/4/2001)
[7] : (Gilles Perrault, « J’ai visité une république FLN », Le
nouveau Candide, 22/3/1962, reprod. in Didier
Daeninckx, op. cit., 3/4/2001)
[8] : (Jean-François Steiner, « Treblinka », Fayard, 1966)
[9] : (Didier Daeninckx, « Les ateliers d’écriture de la DST »,
amnistia.net – Les Enquêtes interdites, 20/6/2000)
[10] : (Didier Daeninckx, op. cit., 10/1997, p. 59)
[11] : (Cf. Didier Daeninckx, « De Treblinka à Bordeaux »,
amnistia.net – les Enquêtes interdites, 11/1999)
[12] : (Pierre Vidal-Naquet, « Les assassins de la mémoire.
“Un Eichmann de papier” et autres essais sur le révisionnisme
», La Découverte, 1987, Points essais, n° 302, p. 27)
[13] : (Pierre Vidal-Naquet, op. cit., p. 193, n. 24)
[14] : (Gilles Perrault, « L’Orchestre rouge », Fayard, 1965)
[15] : (Didier Daeninckx, op. cit., 10/1997, pp. 74-75)
[16] : (Constantin Melnik, « 1000 jours à Matignon »,
Grasset, 1988)
[17] : (Roger Faligot et Rémi Kauffer, « Les Maîtres-espions.
Histoire mondiale du renseignement. Tome 2. De la guerre
froide à nos jours », préface d’Alexandre de Marenches,
Robert Laffont, 4/1994, p. 372)
[18] : (Didier Daeninckx, op. cit., 10/1997, p. 102)
[19] : (Yves Bonnet, « Mémoires d’un patron de la DST »,
Calmann-Lévy, 4/2000, p. 260)
[20] : (Roger Faligot et Pascal Krop, « DST, police secrète »,
Flammarion, 10/1999, p. 324)
[21] : (Gilles Perrault, op. cit., 10/1997)
[22] : (Didier Daeninckx, op. cit., 10/1997)
[23] : (Cité in Didier Daeninckx, op. cit., 10/1997, p. 127)
[24] : (« Un an après, le point sur la polémique autour du
Goût de la vérité », Notes d’information du Réseau
Voltaire, 27/10/1998)
[25] : (Enrico Porsia, « Commando contre un écrivain »,
amnistia.net - Les Enquêtes interdites, 22/6/2001,
http://www.amnistia.net/news/articles/multdoss/commando/commando.htm)