LIVRE 2005 - page rieuse - Free

teuils qui [... coûtent] les yeux de la tête
[..., pour choyer] ces détenus qui se préparaient
à la lutte révolutionnaire en
s’empiffrant chez nous » [7].
« Jacques Peyrolles, le “journaliste” qui
prolongeait idéologiquement le travail
des policiers était promis, lui aussi, à une
brillante carrière sous son nom d’emprunt
de Gilles Perrault » [6]. « Dès le
début des années soixante, [...] Gilles
Perrault travaille sur deux “vrais-faux
romans” nourris [...] d’archives
sensibles : [C’est d’abord,] “Treblinka”
[8], en équipe avec Jean-François
Steiner » [9], « l’un des principaux
organisateurs du comité
de soutien [de Maurice
Papon, qui fut le] seul français
accusé de complicité dans
mise en œuvre de la solution
finale » [10], puis l’« organisateur
de la fuite manquée
de Maurice Papon en
Suisse [11] » [9].
L’ouvrage participe pourtant à « toute
une sous-littérature qui représente une
forme proprement immonde d’appel à la
consommation et au sadisme [qui] doit
être impitoyablement dénoncée » [12] :
« Christian Bernadac, [...] Silvain Reiner,
[...] Jean-François Steiner [... L’historien
Pierre Vidal-Naquet reconnaîtra d’ailleurs
être] tombé dans le piège tendu par
Treblinka de J.-F. Steiner » [13].
Mais Perrault écrit aussi et « surtout
L’Orchestre Rouge. » [9] « En 1963,
Constantin Melnik décide [en effet] d’offrir
la chance de sa vie à son journaliste
vedette du Nouveau Candide en lui
commandant l’écriture de L’Orchestre
rouge [14] [... et en lui donnant accès
aux] archives ultra-sensibles de la
Gestapo qui restent aujourd’hui encore
interdites aux historiens » [15], « comme le
révèle l’ex-patron des services secrets pen-
dant la guerre d’Algérie, Constantin
Melnik [16] » [9].
Après la publication de « l’Orchestre
rouge », « l’écrivain se brouille avec
Melnik » [17], affirme la version officielle.
Puis, « Gilles Perrault adhère au parti
Socialiste en 1973 [...]. En 1977, sous la
houlette [... de] François de Grossouvre
[Voir « Gros Œuvre », p. 191], il fait équipe
avec Régis Debray pour mettre sur
pied une presse socialiste [...]. L’échec
de ce projet précipite son départ du PS,
et il adhère au Parti Communiste qu’il
quittera en 1981. » [18]
Vers cette époque, « Régis Debray [...
parle de Perrault avec] le
directeur de la DST, Yves
Bonnet [..., qui] s’alarme
quand il apprend que l’écrivain
enquête sur la mort de
Curiel. Il le reçoit, et chose
toute à fait inusitée dans ces
lieux habités par le secret, il
lui ouvre le dossier Curiel
pour [...] convaincre que les
services français n’ont aucune responsabilité
dans l’attentat. “J’ai effectivement
fait lire ces documents à Gilles Perrault ;
rarement ma confiance aura été aussi
bien placée, puisque la DST est, justement,
exonérée [de ce] crime [...]. Nous
avons alors rendu service, Gilles Perrault
à la vérité, moi à la DST, et noué une
amitié qui ne s’est jamais démentie” [19]
peut écrire Yves Bonnet [...].
Non sans malice, [... certains] posaient la
bonne question : “les amis de Curiel
demandent à Gilles Perrault [d’utiliser]
ses talents d’enquêteur [... pour] la
rédaction d’une biographie de Curiel.
[...] L’auteur de L’Orchestre Rouge
dépassionne l’animosité des milieux de
gauche à l’égard des services français ;
mais en sont-ils conscients ?” [20].
[... Non. Pourtant, le] maître enquêteur
n’en était pas à sa première mise à dis-
203 Franco de porc